Leur mission est loin d’être achevée, mais ce samedi, les forces tchadiennes engagées aux côtés de l’armée camerounaise ont dû regagner N’Djamena. Explications. Depuis samedi, plus un seul militaire tchadien n’est présent sur le territoire camerounais. Le contingent a regagné son pays. Joie de retrouvailles à N’Djaména entre les forces tchadiennes et leur familles, tristesse sur la ligne de front côté camerounais et les populations en proie au groupe djihadiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord du pays. Selon Ibrahim Dakre, habitant du village Zigué, situé sur la nationale n°1 dans l’arrondissement de Kolofata : “le départ des forces tchadiennes nous replonge dans une grande inquiétude. Nous nous sentons encore en insécurité. Ce n’était pas le moment pour l’armée tchadienne de nous quitter. L’ennemi continue de nous traquer. La preuve, plusieurs cases ont été incendiées dans la nuit, de samedi à dimanche, à Zigué. L’antenne de la société de téléphonie, Nextel, a été détruite”. Dimanche, plusieurs sources militaires ont affirmé que : “L’incursion des membres de Boko Haram dans la localité de Zigué, samedi, la nuit, a fait au total deux victimes chez les civils”. Boko haram en profite pour intensifier ses incursions Sur le terrain, plusieurs cases incendiées dans le village Gakara par le groupe djihadiste. Samedi soir, les sources sécuritaires ont annoncé “au moins six membres de Boko Haram , trouvés morts dans les environs du village Gassama. Ils ont sauté sur des mines qu’ils avaient eux-mêmes posées. Par la suite, le centre de santé d’Aïssa-Hardé (arrondissement de Mora), a été pillé dans la nuit par des membres de Boko Haram. Des médicaments et de la nourriture ont été emportés”. Selon des sources officielles locales : “L’armée camerounaise a repoussé, dimanche matin, une attaque majeure de Boko Haram sur Kerawa (arrondissement de Kolofata). La zone était sous haute surveillance militaire jusqu’aux premières heures de la matinée du lundi”. Départ précoce des troupes tchadiennes Selon le ministre Tchadien de la défense, Mbailando Tatola “la mission des forces tchadiennes a permis non seulement de donner un coup d’arrêt à l’ennemi, mais elle a également permis d’exprimer la solidarité avec le peuple du Cameroun ». On se rappelle que le président tchadien Idriss Deby Itno, face à la multiplication des attaques meurtrières menées par les terroristes de Boko Haram, rallié à l’organisation de l’état islamique (EI) avait engagé près de 1500 hommes, le 17 janvier 2015, aux cotés des forces armées Camerounaises, pour barrer la voie aux combattants de Boko Haram. Le bilan de cette intervention, fourni par l’état-major tchadien après les quatre premiers mois, reste lourd: 71 morts soldats tués et 416 autres blessés. Le gouvernement du Tchad reconnaît que la mission de ses troupes n’est pas encore terminée, mais le mandat pour cette zone de l’extrême nord est gérée par la Force multinationale mixte (FMM), la Commission du Bassin du Lac Tchad (Cblt) et le Bénin, qui se chargera de mener les opérations contre Boko Haram dans la région. La date de déploiement des troupes de la FMM n’a pas été révélée. Des larmes pour dire merci… Comme à leur arrivée en territoire camerounais le 17 janvier 2015, les troupes Tchadiennes ont été ovationnées par les populations locales. Certains habitants de Mora,Kousseri ou Kolofata n’ont pas hésité a verser des larmes pour exprimer leur gratitude aux forces armées tchadiennes dans l’opération Logone.