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LOUISA HANOUNE CANDIDATE À LA PRESIDENTIELLE ? «Seul le comité central du PT est habilité à décider»

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Après la convocation du corps électoral par le président Bouteflika et l’ouverture désormais de la course à la conquête du Palais d’El-Mouradia, le Parti des travailleurs (PT) a entamé dès le lendemain la récolte des signatures de parrainage. Pourtant, la SG du parti ne s’est toujours pas prononcée sur une éventuelle candidature.
En procédant hier à la lecture du rapport préliminaire à l’ouverture de la session du bureau d’Alger du parti, Louisa Hanoune a juste laissé entendre qu’éventuellement le PT aura peut-être un candidat à la présidentielle, mais peut-être pas uniquement sa propre candidature. Se félicitant d’une tenue de la Présidentielle dans les délais légaux, Hanoune a énuméré par contre une série de conditions pour que le prochain scrutin soit transparent et libre, et prévient sur ce qu’elle craint le plus : l’argent sale. « Les hommes d’affaires ont investi d’une manière scandaleuse les élections dans le pays. On a vu tous l’émergence de ce phénomène lors des récentes sénatoriales et dans les législatives pour élire un nouveau président de l’APN. Les hommes d’affaires financent avec grande générosité les campagnes électorales et ils revendiquent dès lors des centres de décision, mettre la main sur les infrastructures du pays, ils demandent plus de crédits bancaires et plus d’exonérations fiscales. Qu’un candidat à la présidentielle sera financé par ces mêmes personnes, cela est source de péril pour le pays et menace sa souveraineté », a mis en garde Hanoune.
Elle souligne ainsi que les candidats présidentiables doivent disposer de chances équitables en moyens matériels, ainsi que la mise en place d’une instance de surveillance des élections qui sera « effectivement indépendante » et que « l’administration n’y peut intervenir sous aucun prétexte ». Elle a invité aussi à mettre le fichier électoral à disposition du public, en le publiant sur le site internet de l’instance de surveillance des élections comme il se fait ailleurs de par le monde, car « le fichier électoral n’est pas un secret d’État ». Hanoune a demandé aussi à « n’exercer aucune pression sur les magistrats » chargés de la surveillance des élections. « Il s’agit de redonner confiance au citoyen dans l’acte de voter pour immuniser le pays contre toute interférence étrangère », a défendu Hanoune, qui s’interrogera à voix haute : « Ces conditions seront-elles toutes réunies le jour J afin de permettre à chacun de se déterminer et de prendre sa décision ? » À la question, elle reste sur ses gardes : « L’avenir est porteur de réponse ».

Les trois options  plausibles !
Toutefois, des réponses pourraient être trouvées et Hanoune renvoie à des questions qui seront examinées par le bureau politique de son parti la semaine prochaine, mais « le PT ne se décidera pas sur son candidat au courant de la semaine prochaine, car le comité central du parti est le seul habilité à prendre la décision ». Elle a révélé qu’au sein du PT, trois tendances se disputent trois scénarios : un candidat propre au parti, soutenir un candidat consensuel ou boycotter carrément le scrutin d’avril prochain. Mais rien n’est sûr, à en juger la méthode de l’ex-candidate, plusieurs fois aux présidentielles. La patronne du PT semble ne pas vouloir renoncer à participer aux élections présidentielles. « Quoi qu’il en soit de la décision qui sera prise par la direction du PT et si elle décide de se présenter, dans les circonstances actuelles, politique, économique et sociale, à cette élection présidentielle non démocratique, notre seul et essentiel souci sera la défense de la Nation », a souligné Hanoune. « Les récents incidents survenus au Congo confirment que nos préoccupations sont légitimes et les craintes quant à une intervention étrangère dans cette élection présidentielle sont réelles. Le ministre des Affaires étrangères français était le premier à protester contre le résultat des présidentielles au Congo, en osant même appuyer un candidat de l’opposition (…). En Algérie, personne ne sait où on se dirige !», a averti Hanoune. Elle insiste aussi sur le fait que « pour éviter toute turbulence et blocage total, toute décision politique doit rester exclusivement algérienne ». Exprimant la possibilité d’une candidature du président de la République à sa propre succession, Hanoune estime que « si le président Bouteflika se présente pour un cinquième mandat, cela signifie le maintien de ce statu quo auquel nous, au PT, nous nous dressons contre ». « Si le pouvoir présentera un candidat, quelle que soit son identité, cela prouve bien que le scrutin sera fermé et que la souveraineté populaire sera encore piétinée par le rouleau compresseur de l’administration », appréhende Hanoune, en prévenant : « les prochaines présidentielles sont porteuses de tous les risques !» Sur la déclaration, la veille, du ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, que l’administration est fin prête pour les élections présidentielles, Hanoune s’est interrogée, ironiquement, en se demandant si l’administration «se tiendrait prête comme d’habitude avec la fraude et le bourrage des urnes, ou ce sera autre chose cette-fois-ci.»
Hamid Mecheri

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