Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a lancé jeudi un appel pressant à la communauté internationale afin de renforcer le soutien politique et financier à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA). L’agence, créée en 1949, fait face à une pression sans précédent alors qu’elle constitue depuis des décennies un pilier vital pour des millions de réfugiés palestiniens. « Je vous demande aujourd’hui de fournir le financement et le soutien politique dont l’UNRWA a besoin pour aider à instaurer la paix et la stabilité — pour les Palestiniens et pour la région », a déclaré Guterres lors d’une réunion ministérielle consacrée à l’avenir de l’agence. Il a rappelé que des générations entières de réfugiés palestiniens ont pu bénéficier de l’éducation, des soins de santé et de services essentiels grâce à l’UNRWA, qui, avant octobre 2023, scolarisait un demi-million d’enfants et assurait plus de 10 millions de consultations médicales chaque année. Aujourd’hui, l’organisation fournit également une aide alimentaire et financière d’urgence à 2,6 millions de personnes. De son côté, le commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, a mis en garde contre l’effondrement imminent de l’agence en l’absence d’un soutien financier massif. « Sans un afflux significatif de nouveaux fonds, l’approvisionnement en services essentiels des millions de réfugiés palestiniens dans la région sera compromis avant la fin de l’année », a-t-il prévenu. Lazzarini a en outre rappelé que l’histoire jugera sévèrement les manquements de la communauté internationale à empêcher les génocides, exhortant les États membres à exiger un cessez-le-feu immédiat à Ghaza.
Des crimes de guerre documentés
Alors que l’ONU tire la sonnette d’alarme, l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme (Euro-Med Human Rights Monitor) a publié un rapport accablant dénonçant l’inaction internationale face aux nouvelles méthodes de destruction déployées par l’armée d’occupation sioniste à Ghaza. Selon l’ONG, l’armée a recours de manière intensive à des véhicules piégés pour raser des quartiers entiers, semer la terreur et provoquer le déplacement forcé des habitants. Au cours de la dernière semaine seulement, environ 120 véhicules bourrés d’explosifs, transportant au total 840 tonnes de charges, ont été déclenchés dans les zones résidentielles de Ghaza, soit plus de 17 explosions massives par jour. Chaque détonation équivaut à un séisme de magnitude 3,7 sur l’échelle de Richter, a précisé l’organisation. EuroMed Monitor a souligné le caractère sans précédent de cette méthode, qui transforme des blindés hors service en bombes télécommandées. L’ONG estime que cette pratique s’apparente à un outil systématique de « terreur psychologique », visant à briser toute résistance civile et à accélérer la dépopulation forcée de Ghaza.
Génocide et impunité internationale
Dans son rapport, l’organisation a qualifié ces attaques de « plus brutales et barbares » parmi toutes celles menées depuis le début du génocide en cours contre les Palestiniens, qui se poursuit pour le 24e mois consécutif. Elle rappelle que l’usage d’armes explosives massives dans des zones densément peuplées constitue un crime de guerre et un crime contre l’humanité, tel que défini par le droit international. EuroMed Monitor accuse la communauté internationale de passivité coupable et dénonce la complicité de plusieurs États qui permettent à l’entité sioniste de poursuivre la destruction systématique de Ghaza en toute impunité. L’ONG a exhorté l’Assemblée générale de l’ONU à adopter de toute urgence une résolution pour la création et le déploiement d’une force de maintien de la paix dans la bande de Ghaza. Cette mission devrait garantir la fin des crimes contre les civils, l’acheminement sans entrave de l’aide humanitaire, la protection des infrastructures médicales, la levée du blocus et le lancement d’un processus de reconstruction.
M. S.
