Après un recul qui aurait duré quelques semaines, la secrétaire générale du Parti des travailleurs revient, encore une fois, à la charge, à travers une présentation peu-optimiste de la situation générale du pays, suivie de critiques acerbes à l’égard de la politique du gouvernement, dans ses volets emploi, travail et santé publique du moins. Louisa Hanoune qui fait son retour au devant de la scène, vendredi, pour présider l’ouverture de la première session de la réunion de l’Organisation des jeunes pour la révolution (OJR) de son parti, a rejeté en bloc les projets de loi sur le Travail et la Santé. Deux textes, qui ont pendant longtemps suscité l’animosité chez le Parti des travailleurs, et lesquels «ne servent pas l’intérêt du peuple», a-t-elle estimé. Elle en veut pour argument à sa demande de retrait pur et simple des textes élaborés par le gouvernement, le fait d’avoir provoqué colère et indignation dans la société, allusion aux mouvements en cours dans les secteurs de l’Éducation, l’Enseignement supérieur et la Santé. Autrement, «une politique destructive (…) ayant provoqué la colère et l’anarchie générale au sein de la société», a-t-elle argué pour appeler au rejet des textes. Quoique la teneur des deux projets n’a pas encore été révélée à l’opinion publique, la patronne du PT qui a toujours pris la mesure de fouiner dans les dossiers de l’heure avant de s’y prononcer, prévient le gouvernement des conséquences qui en découleraient si jamais les textes venaient à être adoptés. D’autre part, Louisa Hanoune a accueilli favorablement la dernière décision prise par le chef de l’État, lors du Conseil des ministres de mercredi dernier, sur la question de Tamazight. Une rencontre qui s’est soldée par, outre la consécration effective de Yennayer et son intégration sur la liste des fêtes nationales légales, a permis au président Bouteflika de presser le gouvernement à la présentation du projet de loi organique permettant la création de l’Académie de la langue amazighe. Sur ce, Hanoune relève la «sincère volonté du président Bouteflika de consacrer la question de l’amazighité», même si dans la forme elle invite le chef de l’État à exhorter le gouvernement à accompagner sur le terrain cette consécration officielle. Pour ce faire, elle demande la promulgation de la loi de Finances 2018 pour prévoir un chapitre sur le financement de cette académie. Ce qui n’est pas une première pour le Parti des travailleurs, qui a eu par le passé, à formuler cette proposition au sein de l’Assemblée nationale. La question a même débordé au-delà du Parlement pour gagner la rue au mois de décembre dernier, où des marches d’étudiants avaient été organisées pour «dénoncer» ce qu’a qualifiée le PT alors d’un rejet par le Parlement d’une disposition portant promotion de Tamazight.
Farid G.