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Logement : Un dossier lourd sur le bureau du Gouvernement

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Le logement. Bouteflika en a fait son cheval – boîteux, c’est vrai – de bataille. Et de toutes les promesses électorales qu’il faisait durant ses campagnes, depuis 1999, les Algériens n’en retenaient que – ou presque – les millions d’unités qui défilaient sur les écrans et qui faisaient la « une » des journaux. Et c’est à raison : la crise de logement, âgée de quelques dizaines d’années déjà, est la plus épineuse de par sa complexité et la demande qui ne cesse d’augmenter.

Conscient de cette réalité et de l’attente sans cesse grandissante des Algériens en la matière, le Gouvernement Djerad semble décidé à prendre le taureau par les cornes et aller vers des solutions qui puissent, non seulement satisfaire la demande susceptible d’être exprimée, mais aussi éviter celles qui n’ont pas lieu d’être.
Pour le premier segment qui est d’identifier la demande réelle, les ministères de l’Intérieur et de l’Habitat s’emploient à recenser la demande sur le logement au niveau national à la faveur d’une opération lancée pour trouver des solutions efficaces à ce dossier. C’est ce qu’a fait savoir, avant-hier, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Kamel Nasri lors d’une conférence de presse, organisée en marge d’une réunion des cadres du secteur pour la présentation du Plan d’action. En d’autres termes, il s’agit d’un nouveau recensement, par le secteur, des habitants de bidonvilles pour contenir ce phénomène. Pour rappel, la dernière opération de ce genre s’est déroulée en juillet 2008, dans le cadre d’un programme national visant l’élimination de ce type d’habitations, un programme distinct du logement social destiné aux familles demandeuses de logement. Selon le ministre, cette catégorie de demandeurs de logements sociaux a été définie dans un décret exécutif fixant les modalités de demande d’un logement social, insistant, dans ce sens, sur la crédibilité des déclarations présentées par les citoyens.

Un fichier national englobant toutes les formules
Le secteur procédera, en parallèle, à la révision du fichier national du logement pour le relier à d’autres fichiers, a révélé en outre le même ministre. Rappelons qu’un peu plus d’une dizaine de jours de là, durant la rencontre Gouvernement-Walis qui s’est tenue au Palais des nations,  le président de la République a ordonné l’unification du Fichier national du logement pour englober les différentes formules en vue de parvenir à une distribution équitable. Et c’est là le deuxième segment de la problématique auquel le Gouvernement semble décidé à s’attaquer.
En effet, dans une allocution à l’ouverture de la rencontre, Tebboune a appelé à « un retour à la transparence dans les listes de logements à afficher », ordonnant « l’unification du Fichier national du logement, toutes formules confondues, y compris le logement rural et le promotionnel aidé afin d’identifier les bénéficiaires ».
« La résolution du problème de distribution de logements qui pousse, à chaque fois, les citoyens à la contestation en bloquant les routes réside dans la transparence, l’adoption d’un Fichier national du logement et la prise en charge des doléances soumises par les non-bénéficiaires », a affirmé Tebboune qui a, en outre, insisté sur l’impératif de « bannir le favoritisme dans la distribution de logement ».

Relèvement du seuil du salaire pour le LPL, pas en vue
Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, a également rappelé que l’AADL convoquera prochainement 120 000 souscripteurs pour recevoir les décisions d’affectation dans le cadre du programme « AADL2 ». Kamel Nasri a indiqué que la remise des décisions d’affectation aux souscripteurs est liée à l’avancement du taux de réalisation dans les chantiers, ajoutant qu’« elles sont souvent programmées après que le taux de réalisation ait atteint les 70% à partir d’un programme informatique permettant la répartition des souscripteurs retenus sur les constructions au niveau des sites disponibles tout en respectant le critère de classement ».
Par ailleurs, répondant à une question du député de la wilaya d’Alger, Abdelghani Ouïcher (sans étiquette) qui a soulevé les préoccupations des citoyens de la capitale concernant le logement, notamment le Logement public locatif (LPL), et qui proposant la révision du seuil minimum du salaire mensuel des ménages fixé actuellement à 24 000 Da et son relèvement à 45 000 Da, le ministre dira tout simplement que « cette démarche aura un impact significatif sur le Trésor public ». En d’autres termes, il n’y aura pas de relèvement du seuil minimum du salaire mensuel pour bénéficier d’un logement dans le cadre de cette formule.
Hamid F.

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