Les laissés-pour-compte des listes des bénéficiaires des logements sociaux, qui ont été affichées juste au moment où le premier responsable de la wilaya s’apprête à partir en congé, ont, à leur manière, laisser éclater leur frustration et leur colère jusqu’au tard dans la nuit de lundi à mardi.
Non contents d’avoir pris d’assaut, les sièges de la daïra et de la wilaya, où ils ont laissé libre court à leur indignation qu’à la façon, dont les listes étaient établies, les contestataires ont recouru à d’autres moyens plus musclés consistant à perturber le trafic routier sur la RN18 et la RN5. De même que l’action contestataire s’est étendue au blocage des accès de plusieurs quartiers de la ville comme la cité Aïnouche-Hadjila, et Oued-Hous, connus pour leur vétusté. Cette situation éxplosive et sans précédant a fait craindre le pire aux autorités et les poussés à prendre des mesures de sécurité draconiennes, comme la mise en place d’important dispositif de sécurité au tour des institutions et établissements publics et la multiplication de patrouilles sur les grands axes de la ville toutes sirènes hurlantes. De son côté, l’administration, pour calmer les esprits, avait invité les contestataires à déposer des recours au niveau des services concernés. C’est ainsi qu’en a vu, hier matin, des centaines d’éxclus des listes des bénéficiaires se présenter devant lesdits services, recours à la main. Cette procédure administrative n’est qu’un pis-aller à laquelle se conforme les citoyens mécontents sans pour autant désamorcer leur colère et leur contestation, car ils savent au fond que presque tous les recours ne recevraient pas de suites favorables. Le fait leur est familier.
Logiquement, l’attribution des 450 logements sociaux ne pouvait que déclencher ce tsunami social en raison de la forte demande éxprimée qui dépasse les 3 000, mais cette logique devient banale dès que l’on considère le facteur temps qui a fait que la demande éxplose et atteigne une telle importance, pourquoi en effet avoir laissé la demande s’accumuler jusqu’à devenir ingérable au regard des programmes inscrit et réalisés. Ne fallait-il pas traiter le problème à la base et satisfaire la demande au fur et à mesure des réalisations. D’autre part, nous savons que la politique du logement pour avoir longtemps privilégié les autres formules comme le LSP et LPA, lesquelles formules non pas eux l’engouement social escompté, a fortement éxacerbé la demande du logement social et déclenché une forte tension sur le produit. Il est vrai que cette situation est fort ancienne et le retour en force au logement social fort prisé par le citoyen en raison de la modestie de ses revenus et que les autorités essayent de la gérer de leur mieux, et fait que beaucoup de ses autorités ne font que l’hériter de leurs prédécesseurs ne justifie en rien leur fuite en avant face aux problèmes rencontrés sur le terrain.
Il n’empêche que le dépôt de certains dossiers remonte aux années 80 et leur traitement par les services concernés pose la question de l’équité avec laquelle ses dossiers ont été traités, ainsi que la fiabilité des critères retenus pour l’établissement des listes des bénéficiaires.
S’il est exacte que le nombre de revendications ne sont pas légitimes, et reste malheureusement beaucoup de citoyens qui sont lésés dans cette affaire et que leur colère et leur indignation sont amplement justifiés. Le droit au logement est reconnu et chaque citoyen y a droit. Aussi, ne faut-il pas s’étonné que la rue gronde à l’affichage des listes de bénéficiaires et que les autorités pour y faire face se sentent sur la sellette.
Omar Soualah