Le Borussia Dortmund croyait tenir une victoire de prestige à l’Allianz Stadium, mais la Juventus a arraché un nul inespéré (4-4) dans les ultimes secondes. Ramy Bensebaini, buteur sur penalty avant de commettre deux erreurs fatales, symbolise à lui seul le scénario improbable de cette première journée de Ligue des Champions 2025/2026.
Les soirées européennes réservent souvent leur lot de drames et de rebondissements. Hier soir à Turin, les supporters de la Juventus et du Borussia Dortmund ont vécu un match au scénario hollywoodien, où l’Algérien Ramy Bensebaini a joué un rôle central, passant de héros à malheureux protagoniste en dix minutes seulement.
Le Borussia, solide et inspiré, semblait avoir plié l’affaire grâce à trois buts signés Adeyemi (52e), Nmecha (65e) et Couto (74e), venant s’ajouter à un premier but déjà inscrit avant la pause. À dix minutes de la fin, les Allemands menaient 3-2 et obtenaient même un penalty. Alors que Guirassy s’avançait pour le tirer, le coach désigna Bensebaini. L’international algérien transforma l’occasion avec sang-froid (86e), donnant deux buts d’avance aux siens (4-2). À cet instant, Dortmund semblait tenir une victoire éclatante à l’extérieur.
Mais le football est parfois cruel. En toute fin de rencontre, une relance approximative de Bensebaini fut interceptée par Kalulu, qui centra rapidement pour Vlahovic. L’attaquant serbe ramena la Juve à 3-4 dans les arrêts de jeu (90e+6). Les Allemands restaient malgré tout en position de force, mais la fébrilité s’installa.
Deux minutes plus tard, le même Vlahovic renversa la situation d’un centre aérien. Mal placé, Bensebaini laissa le ballon filer au-dessus de lui, permettant à Lloyd Kelly de placer une tête victorieuse (90e+8). En l’espace de quelques secondes, le Borussia vit s’envoler un succès qui lui tendait les bras.
Entre héroïsme et erreurs fatales
Pour Bensebaini, cette fin de match restera difficile à digérer. D’un côté, il a assumé ses responsabilités en inscrivant un penalty important, démontrant son sang-froid et sa confiance. De l’autre, deux erreurs défensives ont directement relancé un adversaire qui semblait déjà battu. Ces contrastes résument parfaitement la soirée paradoxale du latéral algérien, pris entre gloire et désillusion.
Côté Juventus, ce nul arraché dans la douleur vaut presque une victoire. L’équipe turinoise, longtemps dominée, a trouvé les ressources pour revenir dans la partie grâce à l’efficacité de Vlahovic et à la pression constante sur la défense allemande.
Ce partage des points laisse un goût amer à Dortmund, qui aurait pu frapper un grand coup dès la première journée. Mais il rappelle aussi les failles de l’équipe dans la gestion des temps faibles, un défaut que l’entraîneur devra corriger rapidement. Pour la Juve, ce scénario pourrait servir de déclic et renforcer la confiance d’un groupe qui refuse d’abdiquer.
La Ligue des Champions ne fait que commencer, mais déjà ce Juventus–Dortmund restera comme un match de référence. Quant à Ramy Bensebaini, il sait que ses prochaines prestations seront scrutées de près : il lui faudra vite rebondir pour prouver que cette soirée tourmentée n’était qu’un accident de parcours.
M. A. T.