Dans l’histoire du football algérien, rares sont les clubs à avoir marqué le continent autant que le Mouloudia d’Alger, premier vainqueur algérien de la prestigieuse Coupe d’Afrique en 1976. Près d’un demi-siècle plus tard, le Doyen a confirmé samedi soir, au stade Ali-La-Pointe de Douera, qu’il nourrit encore de grandes ambitions. Large vainqueur 3-0 du FC Fassell du Liberia, le MCA a validé son billet pour le deuxième tour préliminaire de la Ligue des champions africaine.
Le Mouloudia d’Alger avait pourtant entamé cette double confrontation dans une relative incertitude, après un match aller vierge à Paynesville (0-0), où les débats avaient été équilibrés. Mais de retour à Alger, les hommes de Rhulani Mokwena ont assumé leur statut et imposé leur supériorité technique et physique pour sceller une qualification méritée. La soirée démarrait fort avec un but refusé à Sofiane Bayazid pour hors-jeu, dès la 5e minute. Le MCA maintenait une pression constante, multipliant les corners et les tentatives, jusqu’à ce que le capitaine Ayoub Abdellaoui débloque la situation à la 19e minute. Sur un corner de Benhaoua, le défenseur central récupérait un ballon repoussé et fusillait le gardien libérien Savage. Ce but libérait tout un stade et plaçait les Mouloudéens sur orbite.
Bayazid frappe avant la pause
La domination algéroise se poursuivait avec un rythme élevé. Seul un arrêt réflexe de Guendouz sur une reprise adverse à la 43e minute rappelait que le danger pouvait surgir. Mais juste avant la pause, Bayazid se muait en renard des surfaces. Profitant d’un ballon aérien disputé dans la surface, il lobait astucieusement le gardien d’un extérieur du pied plein d’audace (45’+2). À 2-0, le MCA avait déjà fait l’essentiel. Au retour des vestiaires, Mokwena procédait à plusieurs changements pour garder la fraîcheur. Ferhat et Bangoura faisaient leur entrée, ce dernier se signalant par une belle occasion manquée à la 64e minute. Face à un adversaire incapable d’emballer le match, le MCA gérait son avantage, tout en restant menaçant sur les ailes avec Helaimia et Benhaoua.
Messoussa scelle le sort
Le coup de grâce intervenait dans le temps additionnel. Lancé en profondeur par Helaimia, Amine Messoussa filait vers le but et ajustait le gardien d’un tir croisé (90’+1). Une réalisation qui clôturait la rencontre, sans célébration particulière du joueur, parfois critiqué par une frange du public. Mais l’essentiel était ailleurs : le Mouloudia tenait une victoire nette, sans appel, et validait sa présence au deuxième tour. Avec ce succès 3-0, le MCA démontre qu’il dispose d’un effectif complet, capable de s’adapter à divers scénarios. L’efficacité retrouvée en attaque et la solidité défensive incarnée par Abdellaoui et Guendouz permettent au Doyen d’aborder la suite avec confiance. Mokwena, de son côté, a montré qu’il savait gérer ses temps forts et ses rotations pour maintenir l’intensité.
En route vers un nouveau défi
Au prochain tour, le Mouloudia sera opposé au vainqueur de la confrontation entre la Colombe Sportive du Dja et Lobo (Cameroun) et le Jaraaf de Dakar (Sénégal). Après leur nul (0-0) à l’aller, tout reste ouvert. Le MCA commencera à l’extérieur, entre le 17 et le 19 octobre, avant de recevoir à Douera une semaine plus tard. Les supporters, malgré le huis clos imposé pour ce match retour, n’ont pas manqué d’exprimer leur optimisme sur les réseaux sociaux. La perspective de revoir le club dans la phase de groupes, absente depuis plusieurs saisons, ranime l’enthousiasme populaire. Car pour le Doyen, chaque campagne africaine est plus qu’une simple aventure sportive : c’est un rappel de son héritage continental et de son rôle pionnier dans l’histoire du football algérien.
Avec sérieux et autorité, le MCA a franchi un premier obstacle. Reste désormais à savoir si le Doyen saura transformer ces promesses en véritable épopée africaine.
Mohamed Amine Toumiat