Les violents affrontements entre les forces du Congrès général national sortant (CGN) et des éléments du groupe terroriste, autoproclamé Daech, qui ont éclaté, à Syrte, depuis samedi, et qui se sont poursuivis hier, ont fait pas moins de 15 personnes tuées, au premier jour des combats. Dans sa déclaration à l’agence chinoise Xinhua, le commandant des opérations des forces du CGN, Maohamed Ajtal, a affirmé hier que «les affrontements se poursuivent encore (hier : ndlr) et les insurgés de Daech ont subi de lourdes pertes», a-t-il indiqué. Une autre source militaire a fait savoir également qu’un «certain nombre de véhicules militaires de Daech ont été détruits, tuant 15 et blessant 5 autres», au premier jour de ces affrontements, à Syrte, à l’ouest de la Libye. Pour rappel, les forces armées du CGN, Fajr Libya en l’occurrence, ont tenté récemment de prendre le contrôle de la ville libyenne Syrte, située à 450 kilomètres à l’est de la capitale libyenne. La situation de crise sécuritaire, institutionnelle et politique en Libye, depuis la chute du régime Kaddhafi, laquelle a été précipitée par l’intervention militaire de l’Otan, sur fond de la crise survenue, février 2011, en Libye, a plongé depuis cette date le pays dans un chaos sécuritaire qui n’a profité qu’à la prolifération des groupes terroristes, dont Daech. Il s’agit des premiers combats à Syrte depuis que les terroristes de Daech ont pris, février dernier, le contrôle de bâtiments gouvernementaux et de l’université de la ville libyenne, Syrte. La situation sur le terrain semble s’inscrire de plus en plus sur la voie du chaos et le pourrissement, soit le point de non-retour, pour le pays et le peuple libyen, avec des conséquences gravissimes sur la région, notamment les pays limitrophes géographiquement à la Libye. Autre donne survenue sur la scène libyenne, l’enlèvement du ministre de l’Information libyen du gouvernement de Tripoli, Ali-Al-Arabi Houni, selon des médias libyens, qui ont également indiqué arrivé dans des circonstances «mystérieuses». C’est la seconde fois qu’un responsable libyen est sujet de kidnapping. Pour rappel, en 2013, Ali Zeidan, ex-Premier ministre libyen a été enlevé pour être relâché quelques heures après son kidnapping. Ni l’enlèvement du ministre n’a été revendiqué, ni les raisons de sa disparition ont tombé, à l’heure où nous mettons sous presse. Sur le plan sécuritaire, la capitale libyenne a été secouée, pour rappel, jeudi dernier, par un attentat. Revendiqué par les terroristes de Daech. La bombe a explosé devant un commissariat faisant des dégâts matériels, mais pas de victime. Depuis le mois de décembre, c’est le sixième attentat revendiqué par le groupe terroriste de Daech, commis en plein centre de Tripoli. Par ailleurs, l’ONG américaine, Human Rights Watch (HRW), a averti hier les parties en conflit en Libye contre l’utilisation de bombes à sous-munitions. L’ONG a affirmé dans un communiqué qu’«Il y a des preuves tangibles de l’utilisation de bombes à sous-munitions interdites, dans au moins deux endroits en Libye, depuis décembre 2014 ». C’est sur la base des entretiens téléphoniques avec des témoins et des photos des restes de bombes à sous-munitions de type RBK-250 PTAB 2.5M découvertes à Ben-Jawad (centre), en février denier, et non loin de Syrte, mars courant, que l’ONG a été appelée à mettre en garde les parties en Libye. L’ONG a souligné que «sur la base des preuves disponibles, il n’a pas été possible d’établir qui était responsable de l’emploi de ces armes». L’ONG a pressé les autorités libyennes à signer la Convention internationale sur les armes à sous-munitions (CCM), datant de 2008 lequel document interdit «l’emploi, la production, le stockage et le transfert de cette catégorie d’armes, et prévoit leur destruction», est-il noté.
Karima Bennour