On aura tout vu. Tout entendu. L’État français est devenu toxique. Un État qui a perdu tous ses repères. Un État où le mensonge est sans vergogne. Sans la moindre honte. Un État où le mensonge est publié au journal officiel. Au vu et au su des États du monde entier. Prenez le numéro 0191, du 19 août dernier. Il comprend un « avis » qui mentionne que « La République algérienne démocratique et populaire a cessé d’appliquer à compter du 11 mai 2025 l’accord … sur l’exemption de visas de court séjour pour les détenteurs d’un passeport diplomatique ou de service, signé à Alger le 16 décembre 2013 ». Un gros mensonge pour en soutenir un autre. Oui, oui ! l’État français pris en flagrant délit de mensonge. Allez lire par vous-mêmes ce gros bobard, voici le lien : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000052115328. On a honte à la place des dirigeants français. Cependant, on continue avec « l’avis » en question qui poursuit qu’en « vertu du principe de réciprocité, cet accord a également cessé de s’appliquer en France à compter du 16 mai 2025 ». Incroyable ! La réciprocité a toujours été algérienne, jamais française. Il n’y a qu’à relire la presse. Le mardi 28 janvier 2025, notre secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, M. Sofiane Chaïb, a convoqué l’ambassadeur de France en Algérie, pour lui signifier que « L’Algérie relève avec une profonde préoccupation les témoignages concordants d’un certain nombre de ressortissants algériens sur des traitements provocateurs, dégradants et discriminatoires auxquels ils sont soumis par la Police aux Frontières » des aéroports parisiens. « Traitements provocateurs » sans avoir l’air d’y toucher. La France ne s’assume plus. Procédé indigne. Suite à quoi notre « secrétaire d’État a demandé à l’ambassadeur (français NDLR) d’informer son gouvernement de la nécessité de prendre toutes les mesures indispensables, afin qu’il soit mis fin, sans délai, à ces agissements et pratiques inacceptables qui déshonorent le gouvernement français ». En février 2025, c’est un algérien, Abdelaziz Khellaf, et peu de temps après, c’est l’épouse d’un ambassadeur algérien, munis, tous deux, de leur passeport diplomatique, qui ont été refoulés à l’aéroport parisien. La France a enchaîné par la suite une série d’autres mesures provocatrices qui ont été qualifiées, à juste titre, de « brouhaha » et de « capharnaüm politique » par le président Tebboune. Restons dans les accords de 2013. C’est suite à la « suspension », par le président Macron, de cet accord que l’État algérien a décidé d’agir dans la réciprocité et le « dénonçer » purement et simplement le 7 août dernier. On est loin du « 16 mai 2025 » évoqué par la France. Une perversion française très documentée. La suspension de l’accord de 2013 n’est qu’une partie d’un contexte toxique créé, de toutes pièces, par la France depuis juillet 2024. Qui aurait pensé que la France allait tomber si bas ? Au point de ne plus assumer ses actes. Et d’accepter de fieffés menteurs comme dirigeants !
Zouhir Mebarki