À l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, en visite dans les camps des réfugiés sahraouis, le Front Polisario lui a souligné sans ambiguïté qu’il était temps de «dire la vérité sur l’identité de celui qui entrave clairement le processus de règlement de la Question sahraouie» sur la base du Droit international, s’agissant d’une question de décolonisation inscrite aux Nations unies. Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb-Omar, a estimé que le temps est venu pour que les Nations unies assument leur responsabilité engagée, en «fixant une date pour la tenue du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le responsable du staff gouvernemental de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a indiqué que le Front Polisario appelle «à la nécessité de mettre un terme aux entraves marocaines, à l’organisation d’un référendum libre et juste». C’est ce qu’a déclaré le Premier ministre sahraoui, à la presse dimanche soir dernier, à l’issue d’un entretien avec l’Émissaire personnel du Secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, en visite dans les camps des refugiés sahraouis. Tout en condamnant les manœuvres marocaines pour faire perdurer sa colonisation au Sahara occidental, notamment par son refus de se conformer à la Légalité internationale pour une question de décolonisation inscrite à l’ONU. Pour le Front Polisario, la communauté internationale doit pointer du doigt le responsable qui piétine et fait fi du Droit international. Il est temps de «laisser apparaître la vérité sur l’identité de la partie qui entrave clairement le processus de règlement de la Question sahraouie», a-t-il souligné, et de préciser «sachant que plus de 24 années sont suffisantes pour en dégager des conclussions». Il y a plus de 24 ans, pour rappel, le Front Polisario et le Maroc ont signé, sous les auspices onusiens en 1991, un cessez-le-feu, suivi de l’envoi par l’ONU de la Mission onusienne pour un référendum au Sahara occidental (Minurso), lequel référendum devait se tenir quelques mois après. Ce qui ne fut pas le cas, suite au désengagement et la volte-face de l’occupant marocain, qui, depuis, manœuvre avec le soutien, notamment de la France, membre permanent au Conseil de sécurité sont à l’origine, pour la non tenue à ce jour du référendum d’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Des entraves qui ont poussé l’ex-Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, James Baker, au milieu des années 90, à jeter l’éponge en présentant sa démission de ce poste. Par ailleurs, le Premier ministre sahraoui Taleb-Omar a affirmé dimanche avoir souligné, lors de son entrevue avec l’Envoyé onusien,«la nécessité d’exercer suffisamment de pressions sur la partie marocaine», et ce, a-t-il insisté «pour empêcher les politiques d’escalade et de blocage» promues par les autorités coloniales marocaines, dont la visite annoncée que compte effectuer le roi du Maroc, dans les territoires sahraouis occupés, lequel déplacement est «contraire au Droit international» a indiqué le responsable sahraoui. Et de rappeler, dans ses déclarations, que la Mission fondamentale de la Minurso est «l’organisation du référendum» «devant permettre de fixer le statut final du Sahara occidental». Le responsable sahraoui a lancé un appel à l’adresse de l’ONU pour qu’elle se prononce sur la visite annoncée de Mohamed VI, dans les territoires sahraouis occupés, en «violation» avec le Droit international, s’agissant d’un territoire inscrit sur le registre des questions de décolonisation à l’Institution onusienne. Les entretiens des responsables de la Rasd et du Front Polisario avec Christopher Ross ont porté également sur des questions importantes, notamment les violations des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et la situation détenus politiques sahraouis dans les geôles du colonisateur marocain. Les responsables sahraouis ont mis l’accent sur l’élargissement de la mission de la Minurso au contrôle et au respect des Droits de l’homme dans les territoires sous occupation marocaines. Pour sa part, le chef de la délégation sahraouie aux négociations, Khatri Eddouh, a pointé du doigt «la responsabilité» des autorités coloniales marocaines dans le blocage et les «entraves» des négociations sous les auspices onusiens, en la personne de Ross, visant un règlement juste de la Question sahraouie, estimant que «le peuple sahraoui ne peut plus continuer à supporter la situation actuelle», a-t-il averti. Il faudrait, dira Khatri Eddouh, «mettre un terme à l’occupation illégitime marocaine, une agression contre la République arabe sahraouie démocratique et contre le peuple sahraoui», a-t-il lancé, à l’adresse de la communauté internationale. Le responsable sahraoui a indiqué à cette occasion que la position de la partie sahraouie «était claire, à travers sa coopération durant ces 25 dernières années avec les Nations unies», a-t-il rappelé, avant d’affirmer que «la situation actuelle n’est plus acceptable et qu’aucune solution n’est possible autre qu’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui». Il est à rappeler que le Secrétaire général de l’ONU compte effectuer, avant la fin de l’année en cour, une visite dans les camps des réfugiés sahraouis, après le rapport-oral- de son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross, aux membres du Conseil de sécurité, et qui portera sur la teneur de ses activités et les rencontres qu’il a eues lors de ses tournées dans la région, dans le cadre de sa ission onusienne.
Karima Bennour