Malgré la chute des prix du pétrole et la baisse de la rente pétrolière, les projets consacrés à la densification et la modernisation du réseau ferré national ne seront pas annulés. Une enveloppe de 30 milliards de dollars a été consacrée pour la réalisation des différents projets, dont 97% sont déjà engagés sur le terrain. C’est en tout cas ce qu’a affirmé, hier, Azzedine Fridi, directeur général de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale chaîne 3. Le responsable a indiqué qu’un vaste programme est en train d’être réalisé dans le domaine des chemins de fer. Ce programme, explique-t-il, concerne tout le territoire national, y compris la rocade nord des frontières algéro-tunisiennes aux frontières algéro-marocaines en passant par les différentes villes et reliant différents ports importants du pays. L’invité de la Chaîne 3, a, en outre, fait état de l’avancement des travaux de la ligne de chemin de fer des Hauts-Plateaux appelée à relier sur 750 km, les villes de M’sila et de Sidi Bel-Abbès, dont il a annonce la réception vers le mois de juin 2016. «La ligne entre Tébessa et M’sila est en cours d’exploitation et celle de M’sila reliant Bel-Abbès en cours de réalisation». Fridi précise aussi que des voies ferrées relieront, tous les 200 km, cette dernière pour laquelle environ 4 milliards de dollars ont été engagés à la voie ferrée Annaba – Oran.
Pour ce qui concerne les zones sahariennes, l’intervenant de la Chaîne 3 fait état d’un appel d’offres pour la construction d’une ligne ferroviaire joignant In Salah à Tamanrasset, ainsi que des travaux de voies reliant Touggourt et Laghouat à Hassi-Messaoud et Laghouat à Djelfa. «Il y a certes des contraintes pour réaliser des chemins de fer sur des terrains sablonneux, mais il y a des solutions, rien n’est impossible. C’est seulement le coût de réalisation qui sera important», souligne le DG de l’Anesrif qui précise en tout que ce sont quelques 2 300 km qui sont en cours de réalisation à travers les diverses régions du pays.
Dans le même contexte, il a fait savoir que pour la réalisation de ces projets une enveloppe de 30 milliards de dollars avait été dégagée et 97% du programme est engagé sur le terrain. «43% de cette somme ont été consommés permettant la création de nouvelles lignes et aussi la modernisation du réseau existant». Évoquant la baisse de la rente pétrolière, l’invité de la Chaîne 3 rassure que celle-ci n’a pas affecté les projets déjà tracés dans le domaine ferroviaire. «Aucun projet n’a été arrêté faute de financement et tout ce qui est inscrit et individualisé et son enveloppe existe», dira-t-il à cet effet.
Concernant les retards observés dans l’avancement de la ligne Alger- Tizi-Ouzou, soit près de deux années, l’intervenant les impute aux problèmes posés par les expropriations des propriétaires de terrains situés sur le parcours de la voie. Selon lui, ce projet sera livré en juin 2016. Azzedine Fridi annonce, par ailleurs, que la gare centrale d’Alger va être construite à Kourifa, près d’El-Harrach. De la faiblesse du trafic de marchandises opéré par le train, (environ 5%), il assure enfin que la densification du réseau ferré, sa connexion aux zones industrielles, la diminution du temps de parcours, en raison du relèvement de la vitesse à 220 km/h sur certaines lignes, contribueraient sans nul doute à augmenter notablement ce pourcentage.
Ania Nait Chalal
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