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Les Ligues 1 et 2 «Mobilis» de retour la semaine prochaine : Sur un air malsain… d’huis-clos

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Les clameurs de la CAN 19 ne s’étant pas encore tues totalement que (re)voilà le championnat national, dans ses deux ligues «pros» (si tant est le terme s’impose toujours), qui pointe le bout du nez. Avec ses peurs et ses week-ends de grosses incertitudes. Comme pou narguer, indéfiniment, les puristes. Craintes de débordements incontrôlables comme le fait rappeler le lourd legs de la défunte saison qui nous offre, à titre «préventif», cette sanction qui a pour nom l’huis-clos. Qui, au demeurant, ne règle rien à des problèmes récurrents.

Une autre édition à … risques
«On est là !» Mais qu’on est loin de la fameuse chanson dédiée à l’E.N à l’occasion d’une CAN où elle a, au-delà de toute espérance, tellement brillé en faisant voler en éclat les statistiques de l’épreuve en plus d’un titre plus que largement mérité. Loin, très loin, du désormais célèbre refrain repris en chœur par des «Verts» sur un nuage et accueillis en héros nationaux à leur retour triomphal au pays. Une belle parenthèse qu’on peine à fermer au moment où nos clubs «pros», qui reviennent aux terrains sur la pointe des pieds, auront énormément de peine à se mettre au niveau des attentes qu’exige désormais l’exploit réalisé en terres égyptiennes. Beaucoup de mal à élever le niveau et faire oublier les scandales et les violences qui ont émaillé le précédent exercice et, au passage, à mériter les éloges qui ont suivi les belles prestations des «purs produits» du terroir qu’auront sorties les Belamri, Bensebaïni, Attal, Bounedjah, Belaïli non sans faire, immense talent à l’appui, fait honneur au «made in Algeria.» Un joli pied de nez à un verdict sans appel rendu possible par des pratiques dans un autre âge intra-muros, de belles promesses venant sans cesse se perdre au détour de printemps sans lendemain, les noms auxquels a fait confiance (il ne s’est pas trompé) le très avisé coach Belmadi à l’occasion de la messe continentale qui vient de s’achever, ont certes relancé un débat vieux maintenant d’au moins trois décennies (les 30 longues et interminables années de traversée de désert enduré par le football national avant de remonter sur le toit de l’Afrique) sur la qualité du label local mais, en retour et avec plus d’acuité, posé d’autres interrogations. Auxquelles il sera difficile de répondre, les structures en charge de la discipline en général et de la gestion des compétitions en particulier, en l’occurrence la Faf de Zetchi, la LFP (lire la Ligue de football professionnel dirigée par Medouar) et ligues de football amateur, se retrouvant, victoire finale en CAN oblige, dans l’obligation de revoir leur copie en maintenant la dynamique. Par une refonte totale ? Eternelle question et des attentes rarement prises en charge. Enterrées sitôt émises. «On est là.» Retour. Mais avec quelles intentions ? Quels objectifs et avec quels moyens? Ils sont là. Et il faudra à nouveau faire avec ce championnat à dérives éternelles. Un championnat à très hauts risques que nous rappellent, sèchement et sans états d’âme, ces nombreux huis-clos rendant si hideux nos déjà si désuètes enceintes car dépassées par le temps. Ils sont à nouveau prêts (ce sera dès jeudi prochain) à relever le défi du «changement» à l’heure des grands changements inscris à l’ordre des priorités d’une rue battant le pavé depuis maintenant 25 vendredis consécutifs.

Triste reprise !
Ils sont à nouveau là les «footeux» animant nos si mornes week-ends footballesques. Dans le désordre que l’on sait, les violences vécues un peu partout. Avec leur lot de blessés et de dégradations. D’atteinte à l’ordre public. À cause d’un ballon de plus en plus insaisissable. Ils seront là. Sur les mêmes pelouses (certaines dégradées et impropres à la pratique d’un jeu parce que joué sur des surfaces dangereuses et devant des gradins transformés en volcans prêts à exploser au moindre petit incident avec, sur le terrain, des acteurs toujours prêts à en découdre) synthétiques et leurs lots de pépins physiques et risques pour la santé des joueurs. Des rencontres qui sortent de leur cadre et qui débordent en nous offrant des scènes de violence inouïes. Elles ne se comptent pas. Que le huis-clos, omniprésent et toujours d’actualité, toujours là, vient confirmer. Confirme nos craintes et peurs d’un autre exercice, un de trop, agité. À sonorités violentes où tout le monde malmène tout le monde, usera du muscle et de l’intimidation. Sans oublier toutes ces rumeurs de matches arrangés, de joueurs et arbitres «vendus». Et donc sur un air de corruption à tout-va. Jeudi 15 août, et à tout seigneur tout honneur, le champion d’Algérie sortant, l’USM Alger, en butte à d’inextricables problèmes et dont l’avenir s’inscrit en pointillés, ouvrira le bal et donc une nouvelle saison où il espère étrenner son titre avec l’espoir de remonter à nouveau sur le trône. Des débuts difficiles ? Plus que surement, le petit épisode nigérien pour le compte du tour préliminaire en Ligue de champions africaine (avec quelles ambitions ?), placé d’abord sous le signe du «forfait» (évité de justesse mais jusqu’à quand alors que le flou total assombrissant encore plus le ciel d’un sigle payant cash les frais d’un président en délicatesse avec la justice, demeure entier quant à sa reprise en main par d’autres repreneurs?) puis cette défection, pour cause de sanction, de sa galerie sanctionnée pour «mauvais comportement», qui rend cette reprise si triste. Tellement tristes seront les décors et un stade de Bologhine qui s’apprête à accueillir un vrai classique, une des grosses affiches de toute saison qui se respecte en Algérie, les USMA- ESS ayant constitué, depuis l’indépendance ce qu’on appelle de vrais sommets. USMA-ESS. Ce qui se fait en principe de mieux chez nous en termes de spectacle et de rivalité sportive. Le propriétaire en titre du trône national contre un récent champion ou deux noms prestigieux de la balle ronde nationale appelés à régler, d’entrée, une question de prestige en l’absence du 12e homme. Comme un air de sinistrose qui plane d’entrée sur une nouvelle saison partie (on croise les doigts) pour servir les mêmes ingrédients qui ont fait le lit à la suspicion généralisée et aux troubles ayant entaché la quasi-intégralité, notamment à l’approche des baisser-de-rideaux, d’explications tournant (à tous les niveaux de la compétition) au marchandage.

Mêmes têtes, mêmes travers ?
Huis-clos ! On ne refait pas nos championnats. Des compétitions n’intéressant presque plus personne. Mais coup d’envoi quand même et il faut faire avec. Malgré tout. Avec l’espoir tenu mais ne tenant qu’à un fil, que la «pression» positive qui suit tout sacre de la grandeur d’une CAN se répercutera tout aussi positivement sur le moral des troupes. De locaux qui seraient bien inspirés (mais il faudrait que le climat général suive) de suivre les traces des Belamri et autres en se montrant plus professionnels. En travaillant tout simplement et comme l’exige le haut niveau et participer ainsi à l’élévation du niveau d’ensemble d’un championnat à la dérive. Sans grosses émotions en dépit de quelques belles facettes entretenant l’illusion qu’il peut sortir encore du bon (merci les Attal and Co de nous le rappeler) d’une génération de «stars» en herbe ayant de qui tenir désormais après la belle ballade et l’exploit des «Fennecs» sur les bords du Nil. Reste que les «huis-clos» (ils sont déjà nombreux avant même que les 16 formations de l’«élite» ne redescendent à nouveau sur le terrain puisque, et en plus de ce triste sommet pour le compte de la 1ère journée USMA-ESS, NC Magra-ASO/Chlef sur un terrain non encore déterminé, le stade du 1er nommé n’étant pas homologué, il faudra compter avec la suspension du stade Boumezrag de Chlef également sous le coup de la même peine, l’équipe locale devant à ce titre recevoir le NAHD sans la présence de son public lors de la 2e étape, alors que le NC Magra, toujours à la recherche d’une domiciliation, sera encore privé de son public lorsqu’il «accueillera» l’USM Bel Abbès*) prononcés pour un oui pour un non (justifiés toutefois mais on pourrait trouver d’autres moyens coercitifs pour remettre les récalcitrants sur le droit chemin et veiller au respect des règles), les salaires impayés (la commission des litiges sait, pour s’être retrouvée sous les bras avec des dossiers s’amoncelant à la pelle, que la partie sera difficile pour rappeler tout le monde à la raison sauf que pratiquement tous les clubs sont en cessation de payement et croulent sous des dettes impossibles à satisfaire) et les déclarations belliqueuses de présidents de clubs (suivis par les entraîneurs et les joueurs pour justifier de mauvais résultats en pointant du doigt un peu tout le monde) jetant constamment de l’huile sur le feu. Jeudi, deux grands sigles de notre football se retrouveront devant des gradins désespérément vides pour un début de saison des plus incertaines (de formations très riches, le 2ndpôle de la capitale, l’USMA, et l’ESS, le onze phare des Hauts-Plateaux, rejoignent la longue liste des clubs démunis) en donnant l’impression que les choses vont en empirant dans un système où, s’il coule à flots (eh oui, même si tout le monde crie famine tout en dépensant sans compter grâce aux subventions des collectivités locales et donc du pauvre contribuable), l’argent ne semble pas (ou plus ?) faire le bonheur. On reprend les mêmes et on recommence. Avec les mêmes têtes et, bien sûr, les mêmes craintes et travers. On le craint fort !
Azzouaou Aghilas

* En Ligue 2 «Mobilis», les deux formations de Béjaïa, à savoir la JSMB et le MOB (fraîchement rétrogradé), qui reçoivent respectivement le WA Tlemcen (1ère journée) et le DRB Tadjenanent (2ème journée) devront purger et patienter avant de faire le plein dans leur jardin fétiche de l’Unité Maghrébine.» La cause ? Un huis-clos sec et une question : la sanction suffira-t-elle à tempérer les ardeurs de supporters plus que bruyants pas seulement du côté de la Soummam. Depuis des saisons qu’on attend la réponse…

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