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LES INTEMPÉRIES RÉVÈLENT L’AMPLEUR DE LA CATASTROPHE HUMANITAIRE SOUS BLOCUS : Ghaza se noie !

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À Ghaza, la pluie ne tombe plus comme une promesse de vie. Elle s’abat aujourd’hui comme un révélateur brutal de l’effondrement total d’un territoire déjà broyé par plus deux années de guerre, de blocus et de destructions systématiques. La dépression météorologique, qui a frappé l’enclave palestinienne ces derniers jours, n’a pas seulement aggravé les souffrances existantes : elle a mis à nu, dans toute sa violence, l’abandon organisé d’une population livrée à elle-même.

Selon le Bureau des médias gouvernementaux, 11 Palestiniens ont été retrouvés martyrs après l’effondrement de bâtiments fragilisés par les bombardements israéliens antérieurs. Des immeubles déjà éventrés par les frappes se sont écroulés sous l’effet de la pluie et du vent, piégeant leurs occupants. Un disparu est encore recherché sous les décombres, tandis que le bilan humain continue de s’alourdir. Mais la catastrophe ne se mesure pas uniquement en vies perdues. Plus de 27 000 tentes ont été complètement inondées et plus de 53 000 endommagées, affectant directement plus d’un quart de million de déplacés. Des familles entières, déjà chassées de leurs maisons détruites, ont vu leurs abris de fortune s’effondrer, emportés par les eaux boueuses mêlées aux égouts à ciel ouvert. À Al-Mawassi, dans le sud de Khan Younès, des camps entiers ont été submergés. À Deïr Al-Balah, à Nuseirat et dans plusieurs quartiers de la ville de Ghaza, l’eau a envahi les rues, les marchés et les zones d’habitation improvisées. Les pluies ont charrié avec elles les eaux usées, transformant les camps de déplacés en foyers potentiels d’épidémies. Les autorités sanitaires alertent sur une catastrophe sanitaire imminente. L’absence d’infrastructures fonctionnelles, la destruction des réseaux d’assainissement et la pénurie de médicaments font craindre une propagation rapide des maladies hydriques. Dans un territoire soumis à un blocus étouffant, la pluie devient un facteur de mort supplémentaire. Le Bureau des médias gouvernementaux estime les pertes matérielles initiales à 4 millions de dollars, tout en soulignant que les dégâts sur l’hébergement et les infrastructures sont bien plus profonds et durables. Il tient l’occupation israélienne pour entièrement responsable de cette situation, rappelant que ce sont les bombardements répétés et la destruction massive des habitations qui ont rendu ces bâtiments et ces tentes incapables de résister aux intempéries. Pendant que Ghaza se noie, les attaques militaires se poursuivent. À l’est de Khan Younès, l’armée d’occupation a mené de nouvelles opérations de destruction, appuyées par des tirs d’artillerie. Des frappes aériennes ont également visé Rafah et le quartier d’Al-Tuffah à Ghaza-ville. À Jabalia Al-Nazla, au nord, le jeune Mohammad Sabri Al-Adham a été abattu, ajoutant un nom de plus à une liste déjà interminable de victimes. Le ministère de la Santé de Ghaza a annoncé que, durant les dernières 48 heures, trois martyrs et 16 blessés ont été admis dans les hôpitaux. Depuis le cessez-le-feu annoncé en octobre 2025, 386 personnes ont été tuées. Depuis le début de la guerre d’extermination, le 7 octobre 2023, le bilan atteint désormais 70 654 martyrs et 171 095 blessés, des chiffres qui témoignent de l’ampleur inédite de la tragédie. Face à l’échec des solutions d’urgence, des voix locales s’élèvent. 

Le Rassemblement national des tribus, clans et familles de Ghaza a appelé à l’abandon des tentes de fortune au profit de maisons mobiles. « Ces tentes ne protègent personne », a déclaré son président, Abou Salman Al-Mughni, dénonçant leur inutilité face aux intempéries et la lenteur extrême de la reconstruction. Il a plaidé pour une intervention régionale concrète, appelant l’Égypte à participer au déblaiement des décombres et à l’installation de caravanes à proximité des habitations détruites. Une solution minimale, selon lui, pour permettre aux familles de survivre dignement dans l’attente d’une reconstruction qui s’annonce longue et incertaine. Dans le même temps, il a mis en garde contre les projets israéliens de « villes humanitaires », perçus par de nombreux Palestiniens comme un prélude au déplacement forcé hors de Ghaza. Une perspective qui ravive le traumatisme historique de l’exil et de la dépossession. 

À Ghaza, la tempête n’est pas seulement météorologique. Elle est politique, humanitaire et morale. Elle interroge la responsabilité d’une communauté internationale qui regarde un territoire s’effondrer sous les bombes, la pluie et le blocus, tout en se contentant de déclarations creuses. La pluie finira par s’arrêter. Le siège, lui, continue.

M. Seghilani

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