Les faux représentants de Tebboune

À peine installés, les staffs de campagne des trois candidats ont du pain sur la planche. Le premier communiqué de la direction de campagne du candidat Abdelmadjid Tebboune a été publié jeudi dernier dans l’après-midi. Il s’agit de chasser les maraudeurs. Le communiqué commence par « La direction de la campagne électorale du candidat indépendant, M. Abdelmadjid Tebboune, …affirme qu’aucune accréditation officielle n’a été émise à ce jour pour la désignation de coordinateurs au niveau local ou à l’étranger ». Ce qui suppose que des individus ont dû se présenter en prétendant représenter le Président sortant. Dans quels buts ? On vous le donne en mille ! Pour escroquer les gens. Comment ? C’est expliqué dans la suite du communiqué publié. Il s’agit de « se démarquer de tout acte ou activité imputée à la direction de la campagne électorale du candidat indépendant, M. Abdelmadjid Tebboune, notamment les opérations de collecte de fonds ». La campagne électorale n’a pas encore démarré que des rapineurs sont déjà à l’œuvre. C’est ce que suggère le texte du communiqué.
Pour les neutraliser, le communiqué rappelle que « le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune, s’est toujours engagé à bannir toute interférence entre l’argent et la politique, et veillera, dans le cadre de sa campagne électorale actuelle, au strict respect des textes de loi qui consacrent la séparation entre l’argent et la politique ». C’est pourquoi, la direction de campagne « invite toute personne ayant été induite en erreur ou victime de fraude, à signaler et à déposer plainte devant les juridictions compétentes ».
Une fois la mise en garde faite et l’opinion publique avertie, se posent d’autres questions. Est-ce que les deux autres candidats sont concernés par les mêmes méfaits que le Président sortant ? Sans risque de se tromper, la réponse est non. Une rapide « étude de marché » le confirme. Des trois candidats, c’est le Président sortant qui attire le plus les opportunistes de tous bords. Ils ont hâte de figurer dans la liste de ses « bienfaiteurs ». Dans tous les pays du monde le président sortant est, malgré lui suivi par des courtisans. Simple marketing.
Sauf que dans le cas précis de notre président de la République, les données sont différentes. Tous les algériens savent, comme souligné par le communiqué, que « le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune, s’est toujours engagé à bannir toute interférence entre l’argent et la politique, et veillera, dans le cadre de sa campagne électorale actuelle, au strict respect des textes de loi qui consacrent la séparation entre l’argent et la politique ». Aujourd’hui, en Algérie, on ne badine pas avec cette « interférence ». Pour preuve l’appel du procureur qui a requis le mandat de dépôt, au lieu de la mise sous contrôle judiciaire des trois prétendants à la candidature impliqués dans l’achat de signatures d’élus. Ce n’est plus comme avant. La moralisation de la vie publique est une réalité !
Zouhir Mebarki