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Les factions libyennes en conclave à Genève : la dernière chance, selon l’ONU

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Des parties en conflit en Libye dialoguent, depuis hier après-midi, au Palais des Nations, à Genève, sous l’égide des Nations unies (ONU), en vue de dégager la voie de solution à la crise politico-sécuritaire, et à la situation chaotique dans ce pays, depuis plus de trois ans. Les représentants de l’ex-Parlement libyen étaient absents à cette rencontre. Inscrite dans le cadre d’une réunion «d’une dernière chance» pour en finir avec le chaos qui mine ce pays, la réunion de Genève constitue «une occasion que les Libyens ne peuvent pas se permettre de manquer», a indiqué la responsable de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Ajoutant que le rendez-vous de Genève «c’est la dernière chance de succès» et d’avertir qu’«il n’y a pas d’alternative au dialogue». La mission onusienne en Libye a précisé, de son côté, que les pourparlers sur la crise libyenne sont basés sur «le respect de la légitimité des institutions de l’État et le rejet du terrorisme». La rencontre de Genève vise en premier lieu «à sécuriser un retrait progressif de tous les groupes armés, des grandes villes, dont Tripoli». Retrait qui permettra de réunir les conditions d’un environnement propice au dialogue entre les Libyens, dont la proposition du représentant de la Misnul d’un «gel des opérations militaires pour quelques jours». Il est à noter que les membres de l’ex-Congrès général national (CGN), basé à Tripoli, à majorité islamiste, a indiqué, la veille, qu’ il ne peut prendre part à cette réunion, arguant son absence, à Genève, par la tenue, dimanche prochain, de son conclave, à Tripoli, précédé par des consultations que mèneront les membres de l’ex-CGN avec les rebelles et les milices armés, notamment «Fajr Libya».

Argumentaire du moins étonnant. Le représentant onusien pour la Libye avait annoncé, fin décembre passé, la date du 5 janvier courant, pour la tenue de la réunion entre acteurs libyens sous l’ONU. Si des Libyens et des acteurs sur les scènes, régionale et internationale, consentent des efforts en vue d’évacuer la voie des armes, car convaincus qu’elle ne règlera pas la crise chaotique dans ce pays, d’autres ne sont pas aussi tranchants. Le représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, et chef de la mission de l’ONU (Misnul), Bernardino Leon, a précisé à propos de la réunion de Genève que «toutes les parties qui sont engagées dans une Libye stable et démocratique à travers des moyens pacifiques» ont été invitées à Genève. L’ONU a publié, pour rappel, une liste de quatorze personnes libyennes, ayant confirmé leur participation, quatre n’ayant pas confirmé leur présence, ainsi que cinq autres personnalités libyennes qui devraient prendre part aux discussions en tant que facilitateurs. Il s’agit de membres du Parlement reconnu par la communauté internationale, des personnalités de la société civile libyenne, ainsi que des membres des gouvernements provisoires précédents. Notons, par ailleurs, que le général Khalifa Haftar, ainsi que les miliciens de «Fajr Libya» n’ont pas été invités à la rencontre de Genève.

La Libye entre dialogue et intervention étrangère
Le conclave se tient quelque temps après que des responsables occidentaux, notamment français, ont fait des déclarations, lesquelles ont suscité, et suscitent, à ce jour des interrogations. Après avoir annoncé, début décembre, que, «les djihadistes de Daech ont installé des camps d’entraînement dans l’est de la Libye», le général David Rodriguez, chef du Commandement militaire américain pour l’Afrique (US Africom), a précisé que l’armée américaine «les surveille de près».
Entre les efforts et les appels en faveur d’un dialogue interlibyen et les déclarations de responsables occidentaux, à l’exemple de celles précitées, il y a lieu de s’interroger sur la crédibilité et la fiabilité des propos d’autres responsables occidentaux, en faveur d’une solution politique pour la Libye et son peuple. Même si le poids des rapports tribaux est une donne considérable, au sein de la société et entre Libyens, il n’en demeure pas moins que le dialogue entre Libyens est l’ultime voie, pour prémunir le pays de scénario tragiques, dont celui de l’éclatement de l’unité territoriale de la Libye. Nombreux sont les experts de la géo-politique et de la géostratégie qui avancent que les raisons ayant été à l’origine de l’intervention des Occidentaux, via l’Otan, dans la crise libyenne en 2011, demeurent d’actualité, notamment au regard des mutations en cours dans les relations internationales sur fond de la crise économico- financière.
Karima Bennour

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