Un système en voie de disparition et des diplômés marginalisés, telle est la situation de plusieurs milliers d’étudiants du système classique qui se retrouvent à la touche. Ces étudiants qui rejettent les décisions prises à leur encontre ont prévu d’organiser un sit-in le 7 octobre prochain devant le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. C’est ce qu’a annoncé, hier, le président de la Coordination nationale des diplômés du système classique CNDSC, Abdelkader Selkha, lors d’une conférence de presse organisée à la maison des syndicats sise à Bab ezzouar. La raison de cette action de protestation, explique le conférencier, est essentiellement lié aux décisions des autorités d’annuler le concours de Magister et de priver les étudiants du système classique de poursuivre leurs études supérieures. Selkha pense également que les droits de cette catégorie n’ont pas été respectés voir même bafoués après la généralisation du système LMD dans les différentes universités du pays. Il n’y a pas eu de période de transition et nous nous sommes, soudainement, retrouvés à la touche, regrette le représentant de la CNDSC. Outre, les problèmes pédagogiques, les étudiants du système classique ne retrouvent pas leur place dans les recrutements dans la fonction publique, ce qui est une autre paire de manches, estime le conférencier. Il explique à, cet effet, que la priorité est toujours donnée aux diplômés du système LMD au détriment de ceux du système classique. Selkha rappelle, d’autre part, qu’une série d’actions de contestations avaient été déjà organisées. Il s’agirait, précise-t-il, d’un rassemblement devant le ministère de l’Enseignement supérieur le 28 aout dernier. Une pétition avait été, également, signée et remise à la présidence et au Premier ministre, ainsi qu’à des députés et parlementaires qui ont réussi quand même à faire réagir les responsables, mais « sans pour autant avoir gain de cause ». S’agissant du premier sit-in, la coordination révèle qu’une suite avait été donnée le 1 septembre dernier par le ministère de l’Enseignement supérieur, mais cette suite a été malheureusement défavorable. « Cela ne nous a pas découragés, bien au contraire, nous sommes déterminés à arracher nos droits », atteste le même conférencier. Parlant des revendications de la Coordination nationale des diplômés du système classique, Selkha les a résumés en quatre points principaux.
Il citera dans ce sens, l’ouverture du concours de magister sans imposer des conditions « rudes », l’application de l’équation des diplômes, l’ouverture d’écoles de doctorats pour les diplômés en classique, et enfin permettre aux diplômés de droits de participer aux concours du ministère de la Justice. Pour ce qui est, du rassemblement, prévu pour ce mercredi à 10h devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur, Selkha souligne que la coordination est prête pour le dialogue mais ne lâchera pas prise jusqu’à la satisfaction de sa plateforme de revendications.
Ania Nait Chalal