Un dénouement pas tout à fait heureux dans l’affaire des diplomates enlevés en avril 2012 à Gao, au nord du Mali ! Sur les quatre otages restants, deux n’auront pas la chance de revoir les leurs. Il s’agit du consul Boualem Saies et du vice-consul, Tahar Touati.
Dans un communiqué rendu public hier, le ministère des Affaires étrangères précise que le premier est mort des suites d’une maladie chronique , écartant ainsi l’hypothèse d’un assassinat. La même source, qui révèle en revanche que les deux derniers otages, à savoir Mourad Guessas et Kedour Miloudi, ont été libérés, ne donne aucun détail sur les circonstances de la libération de ces derniers. Et sur ce point, la porte aux spéculations et rumeurs les plus folles est désormais grande ouverte. Cela même si les autorités algériennes ont, à maintes reprises, réitéré leur position par rapport au principe de non-paiement des rançons aux ravisseurs. Pour ce qui est de la deuxième victime, en l’occurrence le vice-consul Tahar Touati, dont le département du successeur de Mourad Medelci n’avait jamais cru à la véracité de communiqué du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), auteur de l’enlèvement, qui avait annoncé en septembre 2012, l’exécution de ce dernier, celui-ci est finalement assassiné par ses ravisseurs. «Le ministère des Affaires étrangères confirme, en outre, l’assassinat odieux du diplomate Tahar Touati», poursuit-on. Il est important de rappeler, pour rester toujours dans le même ordre d’idées, que Navanethem Pillay, Haut commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, avait affirmé le 17 septembre dernier, lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le prédécesseur de Ramtane Lamamra à Alger, avoir mentionné l’assassinat de Tahar Touati dans un rapport au Mali transmis au Conseil des droits de l’Homme. Mais, Mourad Medelci n’avait pas tardé pour intervenir afin de « corriger » son hôte, en précisant qu’«il n’y avait aucune preuve matérielle confirmant la mort du diplomate algérien». «La position algérienne sur le plan officiel est que nous n’avons pas encore réuni, aujourd’hui, toutes les informations qui nous permettent de confirmer que notre frère a été tué», avait-il souligné. Mais, aujourd’hui, une année – presque- après cette «sortie médiatique» de la responsable onusienne, force est de constater que l’information livrée par le Mujao et prise en ligne de compte par l’ONU est bel et bien «crédible». A rappeler que le consul algérien et six éléments de la représentation consulaire algérienne à Gao (Mali) avaient été enlevés le 5 avril 2012 par un groupe issu du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest puis conduits vers une destination inconnue. Et depuis, la libération de ces otages faisaient partie des dossiers lourds que les responsables du département des Affaires étrangères avaient essayé de «traiter» avec prudence et lucidité. Mais…
Soufiane Dadi