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Les demies, on y est presque

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Deux déclarations qui, l’une dans l’autre, démontrent combien on est conscient, dans les rangs des «Verts», que l’exploit n’est plus très loin, maintenant que les portes des ½ finales ont été grandement ouvertes par Ferhat et ses camarades après avoir maté la sélection malienne pourtant précédée d’une réputation d’équipe imbattable avant le début du tournoi. Par Azouaou Aghiles Prenant l’exemple de leurs adversaires de ce soir, les petits «Super Eagles» du Nigeria qui n’ont pas montré toute la force et les qualités que leur prêtaient les observateurs au vu de leurs précédentes sorties internationales avec, à chaque fois, l’impression qu’ils n’ont pas leur pareil dans le monde dans les petites catégories avant de montrer de graves lacunes lors du match inaugural en accouchant d’une catastrophique seconde mi-temps en se faisant remonter au score après avoir conclu le 1er half sur une domination écrasante et trois buts d’avance au tableau d’affichage (3-2 au final), et de concéder un nul (2-2) inattendu devant l’Egypte qui a eu tout le temps de se ressaisir en terminant la partie sur un partage des points, les petits «Fennecs», sans trop s’embarrasser de considérations technico-techniques, ont sorti le match qu’il fallait pour contourner un tel obstacle. En jouant bien, sans fioritures. En se montrant solidaires. Solides derrière, opportunistes devant. A la clef, un joli succès (2-0) méritoire et mérité. Premier propos, dénotant du bel état d’esprit d’un groupe croyant plus que jamais en ses chances et pas du tout prêt à céder ou s’arrêter en si bon chemin maintenant que le parcours est déblayé, celui du latéral gauche usmiste, Abdellaoui (belle preuve d’optimisme et il en faut beaucoup dans ce genre de compétitions, en commençant par y croire), qui montre qu’ils n’ont plus peur de rien. Que c’est aux autres de les craindre. Une déclaration qui ne peut que faire du bien: «Le Nigeria un gros morceau ? C’est ce qu’on a dit de l’Egypte et du Mali.» Message on ne peut plus clair qu’aujourd’hui, à Dakar, les Nigérians n‘ont qu’à bien se tenir. Sont prévenus. Second propos (c’est le technicien qui parle et a dû avoir du travail sur ce plan pour calmer les ardeurs de ses poulains en leur rappelant sûrement que rien n’est encore acquis et qu’ils doivent rester concentrés sur le sujet), celui du coach Shurmann qui, à chaud en plus, garde la tête froide et ne veut pas de mauvaises surprises. Que ses joueurs, dans l’euphorie, alors que presque personne ne les attendait à pareille fête, baissent pied en ces moments cruciaux. En deux mots, il rappelle un peu tout le monde à leur devoir de demeurer dans cette dynamique : «On n’est pas encore qualifiés.»
Comprendre que ce tournant majeur, qui a pour nom le Nigeria, n’est pas gagné à l’avance. Que l’erreur fatale (c’est lui qui le dit) serait de verser dans un optimisme béat, en poursuivant «On ne peut pas dire qu’on est qualifiés. Personnellement, je n’aime pas les calculs car je suis un homme de football. Dans ma tête, et tant qu’on n’a pas disputé ce match face au Nigeria, qui reste un sérieux concurrent, on n’est pas encore en demies.» Des paroles toutes de prudence certes mais d’un optimisme tel que ses capés, maintenant bien installés (une belle surprise n’est-ce pas) sur le fauteuil de leader du groupe de la «mort», à la faveur d’un meilleur goal-average et avec un moral gonflé à bloc, n’ont plus peur de personne et de rien (même les conditions climatiques auxquelles ils semblent s’être bien adaptés) ont dû bien décoder. Le reste, à eux de le faire. Refaire le même parcours. Réaliser les mêmes performances que lors des deux 1ères rencontres où ils ont fait plus que séduire finalement, maintenant qu’ils ne sont plus qu’à une petite heure et demie du carré d’as. Soit à mi-distance de Rio. Tout proches de frapper un grand coup. Mercredi (cette fois encore personne ne les attendait en conquérants), le revenant Derfelou et consorts, ont fait l’essentiel.
Signé une belle victoire dans une partie où ils ont fait preuve d’une bonne gestion tactique en plus d’une efficacité offensive (deux réalisations importantes en mesure de peser lors du décompte final et lorsqu’il faudra passer aux calculettes en cas d’égalité au classement général pour plus de trois formations, l’Egypte restant toujours en embuscade et n’a donc pas encore abdiqué, reste en vie grâce à son retour remarquable au score dénotant de la bonne santé d’une sélection capable de nous émerveiller pour peu qu’elle reste lucide. Continue à jouer sur sa valeur et ses qualités. Les mêmes armes qui lui ont permis de sortir indemne du piège égyptien et d’alourdir les ailes des «Aiglons» maliens avant de les inscrire à leur tableau de chasse. Qui leur permet aujourd’hui, et c’est le plus important, d’avoir son destin en main et pouvoir décider de son sort. En commençant par ne pas perdre ce soir, un nul devant en principe faire ses affaires. En gagnant surtout pour éviter les calculs d’épiciers en cas de large victoire égyptienne devant un onze malien (jouera-t-il le jeu, au moins pour sauver l’honneur et un prestige particulièrement terni dans cette édition sénégalaise où il aura largement déçu ?) qui n’a plus rien à gagner et donc démobilisé. Pratiquement dans le dernier carré, avant-dernière étape pour le podium (la 3e place qualificative ne se jouant que lors de la petite finale, si les Verts ne sont pas en finale), les Verts, désormais libérés et sur une courbe ascendante, joueront sûrement pour le meilleur résultat possible. Piéger un vis-à-vis nigérian dont ils connaissent désormais les forces (des débuts de matches sur les chapeaux de roue et des 1ères mi-temps, comme on l’a vu face respectivement au Mali et à l’Egypte, généralement bien maîtrisées) et les faiblesses (des 2emes périodes difficiles et des fins poussives et des baisses de régimes dans lesquelles Shurmann et son staff devraient investir) et ne pas trop focaliser sur cet esprit de revanche (dans l’air quoiqu’on fasse) qui date de cette fameuse année 2011au Maroc, sous la houlette d’Ait Djoudi, avec un revers mémorable, une belle tannée (4-1) dont on devait malheureusement apprécier les énormes dégâts sur un produit local plus que jamais marginalisé. Après le flop de Londres (J.O 2012) et le Nigeria y était pour beaucoup, Ferhat and Co héritent de l’opportunité historique de mettre à mal bien des idées reçues. De démentir carrément une étiquette qui colle à des générations entières de footballeurs locaux victimes d’une politique sportive à revoir, les statistiques se révélant toujours implacables quand il s’agit de recenser la déperdition en termes de talents. Des talents prometteurs sacrifiés sur l‘autel de la bêtise et du bricolage. Décomplexés, Draoui et ses frères vont devoir redescendre sur le terrain pour une partie capitale. Devoir à nouveau répondre par la seule vérité de ce même terrain en renvoyant une autre grosse cylindrée refaire ses classes, la tendance (pourvu qu’elle soit bien entretenue) étant que ces petits Verts, aussi talentueux que courageux (il en faut beaucoup en Afrique) ne craignent plus personne. Le Nigeria ? Reposez la question à Abdellaoui. Réponse vers les coups de 19H45 (algériennes, bien sûr) et l’assurance que l’on peut compter sur eux.
A. A.

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