Les Algérois ont lancé, depuis quelques jours, un SOS en appelant les autorités, via plusieurs pages et groupes sur Facebook, à lutter contre la réapparition du moustique tigre, et cela en publiant des photos pour signaler ce phénomène, comme l’a demandé l’Institut Pasteur d’Algérie, aux citoyens ayant observé ou capturé ce moustique, en juillet dernier.
Suite au signalement de cas d’apparition du moustique tigre dans plusieurs communes, à l’exemple de la Casbah, Aïn Naâdja, Ouled Fayet, El Mouradia, Kouba, Ben Aknoun, El Biar, Zéralda, Sidi Abdallah, Birtouta, Baba Ali, Eucalyptus, Bab Ezzouar, Baraki, El Harrach, Aïn Taya, et Reghaïa. On a contacté hier, le professeur Abdelouahab Bengounia, chef de service au CHU Mustapha, et chercheur en sciences médicales, pour nous apporter un éclaircissement sur la question de l’heure. Sur cela le professeur nous a confirmé que « contrairement à ce que pensent les gens, le moustique tigre n’a jamais disparu, pour réapparaitre, car ce dernier, suit les changements climatiques », en expliquant que « le moustique tigre apparait surtout en été, mais on peut le voir en septembre, en novembre, ou dans n’importe quel mois de l’année » a-t-il précisé.
En répondant à notre question sur l’efficacité des serpentins diffuseurs de répulsif anti-moustiques sur l’élimination des moustiques tigres, le Pr Bengounia nous a affirmé qu’ « ils sont efficaces sur les moustiques en général, et même le moustique tigre », en précisant qu’« avec l’arrivée de l’hiver l’apparition des moustiques en général va diminuer, mais ils ne vont pas disparaître » a-t-il fait savoir. Le Pr Bengounia a affirmé que « la seule solution pour diminuer l’apparition de ce moustique reste de l’hygiène en général, le ramassage des ordures, et surtout le vidage des eaux stagnantes, car une petite boîte de sardine rempli d’eau suffit pour développer cet insecte».
D’autre part, l’Organisation algérienne pour la Protection et l’Orientation du Consommateur et son Environnement (APOCE) a, via sa page Facebook, publié un communiqué, annonçant qu’ « elle a reçu plusieurs photos et réclamations des citoyens piqués par le moustique tigre dans plusieurs régions à Alger », en lançant un appel à« l’Institut Pasteur pour examiner ce moustique tigre afin de voir s’il est un transmetteur du virus Zikaou ou autres virus dans notre pays » a indiqué le communiqué. Pour rappel, la présence d’Aedesalbopictus, communément appelé moustique tigre, a été signalée depuis son apparition en Algérie en 2010 dans quatre wilayas: Tizi-Ouzou, Oran, Alger et Jijel, selon les services spécialisés de l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA). Le moustique tigre prolifère en zone urbaine, s’adapte facilement aux différents biotopes et ses œufs résistent longtemps à la dessiccation, c’est-à-dire l’action de dessécher le milieu dans lequel ils se trouvent. De plus, cette espèce est réceptive au virus du Chikungunya, de la dengue et du Zika, alertent les mêmes services. Par ailleurs, ce qu’on peut retenir sur les moustiques en général, c’est que la femelle moustique a besoin de ton sang pour faire grandir ses œufs. Puis elle pond, dans une mare ou une flaque d’eau. Quand il fait froid, elle se cache. Elle reste immobile dans une grotte ou un tronc d’arbre. On peut penser qu’elle est morte. Mais elle dort ! Certains moustiques passent, eux, l’hiver sous forme d’œufs. D’autres résistent en restant des larves, qui flottent dans l’eau… et dès le printemps, c’est reparti !
Lilia Sahed