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L’ENTITÉ SIONISTE SE TROMPE DE STRATÉGIE EN ASSASSINANT LES RAPPORTEURS DE LA VÉRITÉ : Le génocide à Ghaza reste indélébile 

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Le journaliste palestinien Anas Jamal Al-Sharif

« Je vous confie la Palestine, joyau de la couronne du monde musulman, battement de cœur de chaque être libre sur cette terre… ». Ces mots, écrits en avril 2025 par le journaliste palestinien Anas Jamal Al-Sharif, sont aujourd’hui lus comme un testament, un cri gravé dans le feu.

Pendant vingt-deux mois, il avait été l’un des rares à tenir bon, caméra en main, micro tendu vers un monde qui détournait trop souvent le regard. Près de l’hôpital Al-Shifa, ce silence qu’il combattait lui a été imposé par un missile sioniste qui l’a directement ciblé dimanche.

Il n’était pas seul. Autour de lui, ses collègues Mohamed Qriqaâ, Mohamed Khaldi, Ibrahim Daher, Moemen Al-Aweïwaha et Mohamed Nofel partageaient la même mission : documenter l’horreur. La frappe qui les a martyrisés n’a pas seulement brisé des vies, elle a visé délibérément la possibilité même de témoigner. Car dans cette guerre, le crime ne se contente pas de martyriser, il cherche à effacer la mémoire de ses victimes. Depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle l’entité sioniste a déclenché son offensive totale sur Ghaza, 238 journalistes palestiniens ont été martyrisés. Ce chiffre, déjà insupportable, révèle une politique claire : éliminer les yeux et les voix qui rapportent la vérité. Les reporters de Ghaza ne sont pas protégés par la loi internationale, pas davantage par les « principes humanitaires » que l’entité sioniste brandit pour se donner bonne conscience. Au contraire : ils sont ciblés, traqués, effacés. Mais la faim ne vise pas seulement à briser les corps. Elle prépare le terrain pour un autre objectif : mener la guerre dans l’ombre. Dimanche, un bombardement près de l’hôpital Al-Chifa a tué six journalistes, dont les correspondants d’Al-Jazeera Anas Al-Sharif, Mohamed Qriqaâ et Mohamed Al-Khaldi. « Ils veulent tuer et déplacer le plus grand nombre possible, mais dans le silence, sans voix ni image », alerte le Dr Mohamed Abou Salmya, directeur de l’hôpital. Depuis le début de l’offensive, les journalistes palestiniens vivent dans une zone grise entre leur rôle de témoins et celui de cibles. Anas Al-Sharif, l’un des visages les plus connus de la couverture de la guerre, avait déjà perdu son père dans un bombardement en décembre 2023. En avril, il écrivait dans un texte testamentaire : « N’oubliez pas Ghaza. Soyez des ponts vers la libération». Israël a justifié la frappe en affirmant qu’Al-Sharif était un commandant du Hamas et qu’il préparait des tirs de roquettes, des accusations rejetées par ses confrères et par Al-Jazeera. Ce n’est pas la première fois que des journalistes palestiniens sont accusés à titre posthume d’être des combattants, une rhétorique qui légitime leur élimination aux yeux de l’opinion publique israélienne.

Le journaliste que l’entité sioniste craignait plus qu’un soldat

Anas Al-Sharif, lui, avait choisi de rester. Né en 1996 dans le camp de réfugiés de Jabalia, il avait grandi dans l’ombre du blocus, au rythme des frappes aériennes et des coupures d’électricité. Comme beaucoup de jeunes de sa génération, il avait appris très tôt à reconnaître le bruit d’un drone, à anticiper la trajectoire d’un missile, à courir vers les ruines plutôt qu’à s’en éloigner. En 2018, diplôme de radio et télévision en poche, il aurait pu quitter Ghaza pour chercher un travail dans un environnement plus sûr. Mais il avait fait un autre choix : celui de raconter, jour après jour, la vie et la mort derrière le siège. Ses reportages étaient à la fois bruts et poétiques. Il montrait un enfant dormant à même le sol, le visage taché de poussière, puis il écrivait : « Ce qui fait le plus mal ici, ce n’est pas le bruit des bombes, c’est de voir un enfant s’endormir en pleurant de faim. » Il filmait des hôpitaux débordant de blessés, des écoles de l’UNRWA transformées en refuges insalubres, des files interminables pour un sac de farine. Et toujours, il plaçait dans le cadre les mains, les visages, les regards – comme pour dire : « Voyez, ces gens existent, et vous n’avez plus d’excuse pour les oublier». C’est précisément cette humanité que l’entité sioniste voulait effacer. Dès décembre 2023, son armée a bombardé sa maison à Jabalia, martyrisant son père et détruisant toutes ses archives personnelles. Les accusations se sont multipliées, l’accusant faussement d’appartenir à la résistance armée. Les menaces étaient claires : il devait se taire ou mourir. Il a choisi de continuer. En juillet 2024, Amnesty International Australie lui a remis le prix du Défenseur des droits humains. Ce jour-là, Anas avait déclaré à distance : « Ce prix n’est pas pour moi. Il est pour chaque Palestinien qui refuse de laisser son histoire être écrite par ses bourreaux ». Ses paroles faisaient le tour des réseaux, ses vidéos franchissaient les frontières, et à mesure que son audience grandissait, la cible sur son dos se faisait plus précise. Le 10 août 2025, il se trouvait dans une tente près de l’hôpital Al-Shifa, avec d’autres journalistes, dans ce qui devait être un point de coordination pour la presse. Les gilets «PRESS» étaient visibles, le lieu connu. C’est pourtant là qu’un drone sioniste a tiré. Les témoins parlent d’un impact direct, précis, visant la tente et rien d’autre. Ce n’était pas un « dommage collatéral» : c’était une exécution. Le gouvernement palestinien a dénoncé un crime de guerre, tout comme la résistance libanaise, qui y voit « une élimination préméditée des témoins de l’histoire ».

Le monde face au martyre des journalistes

En Algérie, la réaction a été immédiate : l’Organisation nationale des journalistes algériens, le mouvement Hamas (algérien), le Parti des Travailleurs et Jil Jadid ont accusé l’entité sioniste de vouloir étouffer la vérité, appelant à une mobilisation internationale pour protéger les journalistes et traduire les responsables en justice. Mais dans les capitales occidentales, le silence ou l’hypocrisie habituelle ont dominé. La vérité, c’est que le martyre d’Anas n’est pas un accident tragique : il s’inscrit dans la logique d’une guerre qui ne se contente pas de détruire les maisons et les vies, mais qui vise à contrôler le récit. Un siège militaire est toujours accompagné d’un siège de l’information. Couper l’électricité, détruire les antennes, cibler les reporters : tout cela fait partie d’un même plan. Dans sa dernière lettre, Anas écrivait : « Je vous exhorte à ne laisser ni les chaînes vous réduire au silence, ni les frontières vous retenir. Soyez des ponts vers la libération, jusqu’à ce que le soleil de la dignité et de la liberté se lève sur notre patrie volée. Si je meurs, je meurs ferme sur mes principes. Ô Allah, fais de mon sang une lumière pour mon peuple. N’oubliez pas Ghaza ». Ces mots, désormais partagés des millions de fois, font de lui plus qu’un journaliste : un symbole. Un rappel que la vérité coûte parfois la vie, mais qu’une vérité pour laquelle on meurt est une vérité qui survit aux bombes. Dans les rues de Ghaza, sur les murs détruits, sur les réseaux sociaux, son visage apparaît accompagné d’une phrase simple : « La caméra est tombée, mais les images restent». Aujourd’hui, Ghaza continue de saigner. Le dernier bilan parle de plus de soixante mille morts, de centaines de milliers de blessés, de quartiers entiers rayés de la carte. La famine tue autant que les bombes. Et pourtant, malgré tout, il reste encore des Anas, caméra en main, prêts à filmer ce que le monde refuse de voir. Anas Al-Sharif ne pourra plus pointer son objectif vers un enfant qui sourit malgré la guerre. Mais chaque image qu’il a laissée, chaque mot qu’il a écrit, chaque instant qu’il a risqué sa vie pour transmettre, constitue une preuve, un acte d’accusation, un éclat de vérité qu’aucune propagande ne pourra effacer. L’entité sioniste pensait réduire au silence un témoin gênant, elle a fabriqué un immortel. Tant que son nom sera prononcé, tant que sa lettre sera lue, tant que ses images circuleront, Anas Al-Sharif continuera de parler. Et tant que sa voix se fera entendre, Ghaza ne sera pas seule.

M. Seghilani

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