Les Fennecs retroussent à nouveau les manches ce soir, mais cette fois, à la maison et dans leur jardin fétiche de Tchaker où ils reçoivent une sélection de Tanzanie dans une explication toujours aussi porteuse de dangers, placée sous le signe du doute que celle livrée il y a quatre jours, à Dar Essalem pour le compte de la manche «aller» de l’ultime tour avant la phase de «poules» des éliminatoires du Mondial 2018.
Bien que ballotés, archi-dominés sur les trois quarts de la partie et à l’arrivée d’une prestation qualifiée de plus que médiocre, catastrophique sur le plan technique, les joueurs de Gourcuff (lui-même ne rassure pas l’opinion dont la majorité exige son départ), loin d’être rassuré par la pâle copie rendue à l’occasion d’une sortie où ils passeront à côté de la plaque, accouchant d’un grand hors sujet, ont pu, et c’est heureux, revenir dans le match en puisant dans leurs dernières ressources pour enfin décrocher le droit de rester en vie et d’entrevoir la suite des évènements avec plus ou de sérénité. Sont revenus de loin en évitant souvent la correctionnelle sur des erreurs défensives constituant désormais le maillon faible d’une équipe en manque d’assises dans un secteur à l’origine de toutes les tracasseries pour un staff technique en mal de solutions de ce côté névralgique depuis la retraite de Bougherra ajoutée aux blessures de Halliche et l’indisponibilité de Mandi, pour les mêmes raisons et qui revient diminué à la compétition comme on a pu le constater à Dar Essalem où il a paru émoussé car souvent débordé par d’incisifs attaquants adverses à l’image, par exemple, de cette action ayant amené le second but tanzanien. Dans la peau de super-favoris, les Algériens n’ont jamais pu avoir la maîtrise du jeu devant la 116e nation au classement Fifa qui se présente cette fois à Alger, après être passé à un cheveu d’un exploit historique, d’un succès qui aurait fait date dans les annales africaines, avec l’intention de jouer pleinement ses chances. Soulagés par la réaction de fin de match des leurs dans les 20 dernières minutes, les supporters algériens, qui s’apprêtent à prendre d’assaut Blida (on espère tous revoir l’ambiance des grands soirs et cette communion unique lors des grands rendez-vous à l’instar des derniers Mondiaux en date) pour les porter vers une qualification longtemps compromise avant que le providentiel Slimani ne sorte de sa léthargie et ne plante deux précieuses flèches, rouvrant ainsi les portes du paradis après 75 minutes passés à jouer à l’envers. à subir le jeu d’un adversaire qui n’a pas encore dit son dernier mot, aussi imprévisible que talentueux par certaines de ses individualités à l’instar de ses fers de lance, Samatta et autres, capables de faire la différence à tout moment.
De surprendre une arrière-garde algérienne toujours aussi peu inspirée et sommée de réagir. Un excellent onze tanzanien ne manquant pas d’arguments et d’atouts et dont il faudra toujours se méfier. Qui n’a rien à perdre et fera tout pour rendre la vie impossible (à tous les niveaux et on l’a constaté dès leur arrivée à Houari Boumediene et le déclenchement, d’entrée, d’une guerre psychologique frisant l’insulte et la diffamation) au revenant Bentaleb et ses camarades qu’on croit (on sait) plus qu’avertis après avoir terriblement peiné pour sortir, contre toute attente (personne n’y croyait plus tellement après le piteux spectacle offert avant que Slimani ne sauve la mise) indemne d’un scénario sortis tout droit des plans d’un Gourcuff dont la responsabilité (c’est pourquoi il est sommé de réagir en reprenant les choses en main) est plus qu’engagée dans ce qui arrive à une E.N (pourtant crainte sur tout le continent) rentrant doucement mais sûrement, et à notre grand désappointement, dans les rangs. A perdu son football.
Le respect qui lui était dû au retour du Brésil. En recevant, aujourd’hui, de redoutables «Taifa Stars» de très bon niveau, équilibrées dans les trois compartiments du jeu et au bagage physique impressionnant, les Brahimi (sera-t-il de la partie ?) and Co ont toutes les raisons de rester sérieux. En prenant très au sérieux leurs adversaires sous peine de grosse désillusion. Des pires sanctions immédiates en voyant leurs rêves mondialistes s’envoler, ce que leur public n’est pas prêt à leur pardonner après tous les sursis qu’il leur ont offerts. Se dire que rien n’est acquis dans cette seconde sortie où, certes, les données ont changé (conditions climatiques, état de la pelouse, soutien indéfectible de leurs fidèles fans et qualité de l’arbitrage) au cachet des plus indécis. Devant se jouer, comme au match «aller» (merci encore ces deux «petits» rien de l’attaquant du Sporting qui a fait sortir l’équipe d’un tunnel plus qu’assombri) sur un rien. Une erreur de la défense (quel visage, s’interroge-t-on, à juste titre, montrera l’arrière-garde devant protéger l’excellent M’Bolhi dont on saluera la belle performance et qui était en super forme à Dar Essalem ?), un trait de génie des avants, et tout sera remis en cause. Tout le monde est donc averti. Le sélectionneur national, en tête, appelé à garder la tête bien sur les épaules (il a su le faire avec ce coaching gagnant et des remplacements judicieux qui ont permis à la défense de retrouver ses marques, le milieu de bien exécuter ses taches et à l’attaque de disposer de meilleurs ballons, dont deux iront au fonds des filets adverses et qui maintiennent les chances de qualifications intactes) et d’opter pour la meilleure stratégie. Le meilleur schéma en mesure de permettre aux joueurs de garder constamment le pied sur l’accélérateur et prendre le jeu à leur compte. En jouant tout simplement leur jeu. Sur leurs qualités. Loin de ce visage amorphe et transparent montré lors de l’acte I, s’ils veulent espérer contrer une Tanzanie en voulant terriblement. Capable de renverser la table sur ses hôtes comme elle su les malmener chez elle. Devant un onze algérien dans ses petits souliers, dépassés par les évènements et évoluant à l’approximation, en plus de se présenter avec une défense prenant l’eau à la moindre incursion adverse et un entre- jeu ayant trop vite perdu la bataille, les Tanzaniens (ce sera encore le cas ce soir), dans une forme optimale et donc au point physiquement, ont imposé leur style. Une dure bataille où les Medjani, seul rescapé d’une défense naufragée, et Ghoulam ou Zeffane, ont laissé quelques plumes. Beaucoup de force. Enormément souffert de la comparaison. Avec la récupération de Brahimi (déclaré apte ?), nul doute, heureusement, que dans l’animation du jeu, il y aura du nouveau. Ce qui donnera un onze plus en équilibre et capable de jouer juste et bien. Avec de meilleurs atouts devant. Les joueurs, comme le coach, qui se savent attendus au tournant, savent qu’ils n’ont pas droit à l’erreur. Savent surtout ce qui les attend. En gagnant tout simplement ce match et voir venir. Car ils ont tout le temps, avant la phase de «poules», de rectifier le tir. En tirant les enseignements de tous les tests (avec mauvaise mention dans l’ensemble) depuis l’arrivée de l’entraîneur français, Gourcuff à la tête du staff technique. Jouer et gagner cet important rendez-vous (c’est ce que commande l’urgence) sans trop s’arrêter sur la manière. Sans calculs d’épiciers aussi. En cherchant la victoire. Plus de place donc aux fausses excuses. L’emporter et faire oublier à leurs fans le cauchemar de la 1ère mi-temps de Dar Essalem. Pour cette fois encore, on sera tous en vert. En vert et contre tout.
Par Azouaou Aghiles