Les autorités de Sanâa, représentées par le mouvement yéménite, ont adressé lundi soir un message aux Brigades Al-Qassam, branche armée de la résistance palestinienne, annonçant la suspension de leurs attaques contre l’entité sioniste et contre les navires liés à l’entité sioniste en mer Rouge. Cette déclaration intervient dans un contexte de trêve fragile à Ghaza, marquée par un calme précaire après des mois de guerre et de famine imposée. Dans cette lettre, le mouvement affirme suivre « de près les développements de la situation dans la bande de Ghaza » et prévient que « si l’ennemi reprend son agression contre Ghaza, nous reprendrons immédiatement nos opérations militaires et imposerons à nouveau un blocus sur la navigation de l’entité sioniste dans la mer Rouge et la mer d’Arabie ». Ce message constitue le signal le plus clair à ce jour d’un arrêt temporaire des opérations menées par le Yémen. Toutefois, aucun communiqué officiel n’a encore confirmé la suspension de la campagne militaire qui visait à entraver le commerce maritime de l’entité sioniste. Depuis le début de la guerre contre Ghaza, les attaques menées par le Yémen ont bouleversé les routes commerciales internationales, provoquant l’inquiétude des grandes puissances maritimes. Ces opérations, présentées par le mouvement comme un acte de solidarité envers la résistance palestinienne, visaient à « forcer l’entité sioniste à mettre fin à son agression et à lever le siège » sur l’enclave palestinienne. Selon les données disponibles, les frappes menées depuis Sanaa ont causé la mort d’au moins neuf marins et entraîné le naufrage de quatre navires, perturbant gravement la circulation des marchandises dans le détroit stratégique de Bab el-Mandeb et en mer Rouge, par où transitait avant la guerre près d’un trillion de dollars de biens chaque année. La dernière attaque revendiquée remonte au 29 septembre, lorsqu’un missile yéménite a visé le cargo “Minerva Graacht”, battant pavillon néerlandais. L’attaque avait coûté la vie à un membre de l’équipage et blessé un autre. Depuis le cessez-le-feu du 10 octobre, aucune nouvelle opération n’a été revendiquée. En parallèle, le Yémen a durci ces dernières semaines son ton à l’égard de l’Arabie saoudite, accusant Riyad de complicité dans le siège de Ghaza. Les forces de Sanaa ont également procédé à la détention de dizaines d’employés d’agences de l’ONU et d’organisations humanitaires, les accusant, sans preuve, d’espionnage. Des accusations que l’ONU et les ONG concernées ont fermement rejetées. Malgré l’absence de confirmation officielle, cette pause des attaques marque un tournant dans la stratégie régionale du Yémen, qui semble vouloir lier étroitement ses actions militaires à l’évolution du conflit palestinien. Le message adressé à la résistance palestinienne traduit une volonté politique claire : maintenir la pression sur l’entité sioniste tout en laissant ouverte la porte d’une reprise des opérations en cas de nouvelles violations à Ghaza. Cette annonce renforce l’idée que la guerre de Ghaza a dépassé les frontières de la Palestine pour devenir un front géopolitique plus large, où la mer Rouge, l’Arabie et la Méditerranée se rejoignent dans un même théâtre d’équilibres précaires et de résistances imbriquées.
M.S.















































