Le wali d’Oran a jeté un véritable pavé dans la mare en évoquant des embûches que rencontrent les nouvelles assemblées élues qui se retrouvent piégées « par des bombes à retardement » léguées par leurs prédécesseurs.
Saïd Sayoud, n’est pas allé de main morte pour évoquer un véritable complot ourdi par d’anciens élus, qui continuent d’œuvrer pour défendre leur mainmise sur la gestion des communes.
«À ces messieurs je dirais que l’Algérie nouvelle se fera avec ou sans eux et malgré toutes les entraves », a-t-il souligné. Intervenant à l’occasion de l’ouverture d’une session de formation aux nouveaux élus, qui sera encadrée durant trente jours par des cadres de la wilaya, il a dressé un tableau noir en citant le cas de la commune d’Oran, la plus grande du pays, qui se retrouve otage du jeu malsain de l’ancienne assemblée communale, « qui nous a laissé un gros problème de ramassage des ordures ménagères à gérer. Aujourd’hui, la commune ne dispose même pas de fonds pour assurer les salaires du mois de mars pour ses employés », a-t-il indiqué en rappelant qu’il a déjà déposé quatre plaintes auprès du parquet et qu’il n’hésiterait pas à solliciter la justice si la situation le dictait.
M. Sayoud a également cité le cas de la commune d’Es-senia, en évoquant le calvaire vécu par les élèves de plus d’une dizaine d’écoles, dont les travaux de réhabilitation ont été votés, mais qui tardent à être concrétisés. « C’est une dilapidation de deniers publics, des gens malintentionnés font tout pour gonfler la facture des travaux. Les élèves n’ont pas même pas de toilettes et l’étanchéité n’a pas été refaite, c’est un véritable sabotage que nous ne passerons pas sous silence », a-t-il précisé.
Le wali d’Oran n’a fait que confirmer ce que le commun des citoyens avait découvert depuis des mois. L’ancienne assemblée populaire a tout fait pour plomber aussi bien le développement de la commune que la gestion de son quotidien. Le meilleur exemple du laisser-aller, criminel a été la gestion des ordures ménagères.
Depuis le départ des anciens élus, la ville a trouvé toutes les peines du monde pour enlever les ordures ménagères qui se sont entassées dans tous les recoins de la ville. Malgré toutes les tentatives de la wilaya de trouver un compromis avec les concessionnaires qui avaient débrayé, aucune solution n’avait été trouvée. C’est à croire que ces concessionnaires répondaient à des ordres venus on ne sait d’où. Il aura fallu des campagnes de volontariat menées par des associations et le lancement d’une vaste opération qui a connu le soutien logistique des wilayas limitrophes pour débarrasser, en partie, la ville de ses ordures.
Un héritage empoisonné
Concernant ce volet, il y a près de deux mois, le wali d’Oran avait, au cours d’une réunion de l’exécutif, annoncé que la commune d’Oran comptait plus de 3000 agents d’entretien, mais qu’en réalité seuls près de 1000 travaillent effectivement.
Cette révélation avait permis de découvrir une véritable non-gestion de ce dossier par l’assemblée communale. L’Epic Oran propreté, qui détient des créances s’est retrouvée déficitaire et le nouveau directeur chargé de sa remise à flot n’a pas fait long feu dans son poste puisqu’il avait jeté l’éponge en constatant la situation dans laquelle, elle se trouvait. Dans le constat, établi, il se trouve que des camions-bennes, achetés en 2017, ont été déclarés réformés, allez savoir comment et pourquoi.
À Oran on n’hésite plus à parler de « la mafia du ramassage des ordures », dans laquelle se trouvaient d’anciens élus. Cette dernière a tout fait pour casser l’Epic Oran propreté, et gérer la collecte des ordures selon ses convenances et ses intérêts. L’autre dossier qui fait débat à Oran est l’éclairage public. L’Epic Ermeso, qui gère ce secteur a été réduite à sa plus petite taille pour faire émerger des entreprises privées, détenues par d’anciens élus ou leurs proches. La vox populi n’hésite plus à parler du scandale des lampes LED, installées à travers plusieurs quartiers de la ville, mais qui en réalité n’éclairent rien.
Il y a quelques jours, des sources ont annoncé le limogeage de plusieurs responsables de l’exécutif et le dépôt de plusieurs plaintes par le wali d’Oran.
Ces plaintes ciblent d’anciens élus auxquels ces mêmes sources attribuent des biens acquis à l’étranger, notamment en Espagne. Le wali d’Oran qui a constaté les nombreux blocages et les nombreux problèmes auxquels sont confrontées les nouvelles assemblées a mis en garde d’anciens élus qui continuent de manœuvrer pour garder leurs privilèges et surtout continuer à profiter des deniers publics.
Concernant ce cas, nous citerons l’ancien maire de la ville de Misserghine qui continue de « faire de la résistance » et d’entraver l’installation de son successeur pourtant adoubé par une alliance des partis élus.
Cette commune, située à la sortie Ouest du chef-lieu de wilaya est toujours gérée par la secrétaire générale de la commune en l’absence d’un maire, élu, mais dont l’installation est toujours rejetée, au mépris de la loi par l’ancien maire. Aujourd’hui M. Said Sayoud a assené des vérités et l’exemple peutêtre généralisé à l’ensemble des communes du pays.
Les élus du temps de la Issaba, font de la résistance et ils semblent prêts à ne reculer devant aucune crasse pour entraver la naissance de l’Algérie nouvelle.
Slimane B.