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LE SOS DES PRODUCTEURS AVICOLES DE L’OUEST DU PAYS : « Sans le soutien de l’Etat, on risque la faillite »  

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« Nous en appelons au président de la République et au ministre du secteur, de graves menaces pèsent sur la filière avicole dans toute la région Ouest », ont indiqué des producteurs de poulets de chair rencontrés à Oran.

Ces producteurs affirment que leur activité subit les effets de la décision du groupe public GAO (le Groupe avicole de l’ouest ndlr), qui refuse de les assister dans leurs efforts de maintenir à un niveau raisonnable les prix des viandes blanches qui risquent de connaître, dans les prochains jours, une véritable flambée.  » A ce rythme, le prix du kilo de la viande de volaille pourrait atteindre voire dépasser les 1000 dinars », indiquera le gérant de l’entreprise Belhocine père et fils, un véritable fleuron du secteur qui active depuis quelques années, à Oran,  dans la production du poulet de chair. « On remercie l’ancien DG de l’ONAB Benzaza et Mme Benblidia (inspectrice vétérinaire de l’ouest), qui nous avaient apporté toute l’aide qui nous avait permis d’acheter, chaque semaine, le poussin subventionné à 100 dinars et de le revendre à un prix qui avait per mis de le mettre à la disposition des consommateurs à un prix raisonnable. Cela a marché durant quelques semaines, mais depuis le changement à la tête de l’ONAB, la situation s’est détériorée et aujourd’hui on trouve des difficultés pour écouler notre production », indique Benaouda Belhocine gérant de l’entreprise éponyme. Ce dernier ne manquera pas de rappeler qu’actuellement son entreprise dispose d’une quantité de plus de 170.000 poulets de chair prêts à l’abattage, mais faute de vente,  » nous risquons de la perdre. Il faut savoir que la période d’engraissement d’un poussin est de 45 jours. Arrivé à ce rythme, il doit rejoindre la chaîne d’abattage pour être consommé. À 50 jours, le taux de mortalité augmente et on risque de perdre toute la production. Nous payons l’aliment au prix fort et nous dépensons chaque jour près de 3,6 millions de dinars pour acquérir 40 tonnes/jour. Est- il logique que l’éleveur perde 210 Dinars pour engraisser un poussin et qu’on lui propose un prix de vente à 130 Dinars. Accepter cette condition c’est aller au suicide », a-t-il souligné tout en précisant que deux producteurs avicoles, de Sidi Bel- Abbès et Mostaganem ont perdu la vie suite à un AVC en constatant qu’on les poussait vers la faillite. Les professionnels du secteur que nous avons rencontrés affirment que l’ORAVIO est en train de favoriser le marché parallèle en achetant de la marchandise chez certains qui n’ont même pas des batteries agréées.
 » Le poussin est acquis très cher à l’étranger. Et ce qui se passe aujourd’hui dépasse tout entendement. Le poussin est cédé à 20 dinars dans les marchés hebdomadaires et les quantités qui ne sont pas vendues sont détruites ou jetées vivantes dans des décharges. Ce qui se passe actuellement est un véritable travail de casse de la filière avicole. Ce qui se passe aujourd’hui n’augure rien de bon et à ce rythme les producteurs vont mettre la clé sous le paillasson. Pourquoi travailler à perte? On n’est pas responsable du niveau actuel du prix du poulet et nous ne serons pas responsables de la flambée que le marché des viandes blanches va connaître. Nous lançons un appel au ministre du secteur, nous vivons des moments très difficiles », noteront-ils.

Le coût faramineux de l’aliment
Ces producteurs estiment que l’État doit leur venir en aide par le biais du soutien des prix de l’aliment, des factures d’énergie électrique et de soutien fiscal et parafiscal. « On a toujours répondu présent quand on nous a fait appel. Nous payons à 9000 dinars le quintal de l’aliment, nous payons des factures d’énergie alors que notre consommation qui est un élément essentiel dans la chaîne de production n’est pas soutenue. J’emploie 70 ouvriers pour veiller à assurer la production d’un poulet de qualité. J’ai à ma charge, à temps plein,  deux vétérinaires pour respecter les normes de production mais tout cela est aujourd’hui menacé car on risque d’abandonner », avouera Benaouda Belhocine. L’entreprise familiale qu’il gère avec son père et ses frères dispose de trois fermes de production avicole à Gdyel, Sidi Chahmi et Tafraoui. « Nous avons acquis un abattoir qui est actuellement sous emballage et nous avons un projet ficelé d’une usine de transformation qui n’attend qu’une assiette de terrain pour voir le jour. Nous sommes prêts à participer activement non seulement à la relance de la filière dans le pays mais aussi à lancer une véritable industrie de transformation de tout ce qui n’est pas consommable dans un poulet.
Nous avons l’intention de produire des engrais à partir des fientes de poulet d’élevage et de transformer en pâté pour chien et chat tout ce qui n’est pas destiné à la consommation humaine. Même le plumage et le duvet  pourraient servir dans une industrie de transformation. Mais pour concrétiser ces projets, il nous faut le soutien de l’Etat. On ne veut pas de crédits, mais un circuit de vente qui répond à nos contraintes de production et un soutien aux intrants qui nous permettent d’assurer une production conforme aux attentes du consommateur aussi bien sur le plan qualité que prix.
Slimane B.

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