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LE « SAMARITAIN DE NAPLOUSE » OU LE PALESTINIEN LIBÉRÉ APRÈS 21 ANS DE CAPTIVITÉ : « Tu ne m’avais pas dit que ce serait facile, maman ! » 

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La scène a bouleversé les réseaux sociaux arabes : un homme aux cheveux grisonnants court, les bras ouverts, vers une femme âgée en larmes.  Dans les couloirs de l’aéroport du Caire, Nader Sadqa, ancien prisonnier palestinien libéré après vingt et un ans de détention dans les prisons sionistes, retrouve enfin sa mère. Entre sanglots et embrassades, il lui lance en dialecte naplousien : « Mach gilitli khawa, yamma ! » (« Tu ne m’avais pas dit que ce serait facile, maman ! »). Cette vidéo, relayée massivement sur les plateformes palestiniennes et arabes, est devenue un symbole d’émotion et de résilience. Car, derrière cette étreinte se cache l’histoire singulière d’un homme et d’un peuple. Nader Sadqa appartient à la communauté samaritaine de Naplouse, l’une des plus petites minorités religieuses au monde, qui ne compte qu’environ 800 membres vivant principalement sur le mont Garizim. Il était considéré comme le seul prisonnier palestinien issu de cette communauté détenu dans les prisons israéliennes. Condamné à six peines de réclusion à perpétuité, il a passé plus de deux décennies derrière les barreaux avant d’être libéré dans le cadre de la récente opération d’échange de prisonniers entre la résistance palestinienne et Israël, entrée en vigueur le 10 octobre 2025 sous médiation égypto-qatarie. Selon des sources palestiniennes, les autorités d’occupation avaient interdit à la famille Sadqa de lui rendre visite ou de voyager pendant toute la durée de son incarcération. Son arrivée au Caire marque ainsi la première rencontre avec sa mère et son père depuis plus de vingt ans. À sa sortie, Sadqa a déclaré avec émotion : « Il n’y a pas de parole au-dessus de celle de Ghaza », rendant hommage à la résistance qui a obtenu sa libération après deux décennies de captivité. 

Une libération symbolique dans un contexte explosif

Cette libération intervient alors qu’Israël s’enfonce dans une crise politique interne et dans un climat de vengeance à l’encontre des prisonniers palestiniens. Lundi, les médias israéliens ont révélé que la Knesset (parlement) doit examiner en première lecture un projet de loi visant à instaurer la peine de mort pour les prisonniers palestiniens. Selon la chaîne israélienne Channel 15, le texte a été présenté par le parti d’extrême droite Force juive (Otzma Yehudit), dirigé par le controversé ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir. La proposition stipule l’exécution de « toute personne ayant causé volontairement ou par négligence la mort d’un citoyen israélien pour des motifs racistes, haineux ou dans l’intention de nuire à l’État sioniste ».

Division au sein de la coalition de Netanyahu

Ce projet de loi, déjà retiré la semaine précédente faute de majorité, revient à l’agenda parlementaire dans un contexte de désunion croissante au sein de la coalition du Premier ministre Benyamin Netanyahu. Les partis religieux Yahadout HaTorah (Union du Judaïsme de la Torah) et Shas se sont retirés de la coalition gouvernementale, principalement en raison des désaccords sur le service militaire obligatoire des ultra-orthodoxes. S’ils ne soutiennent plus le gouvernement, ils s’abstiennent toutefois de voter contre la plupart de ses projets de loi. Mais le rabbin Dov Landau, figure influente du parti Degel HaTorah, a instruit dimanche les députés de son parti de voter contre la peine de mort, arguant que « si les Arabes voient que nous adoptons une telle mesure, cela pourrait provoquer un bain de sang». Malgré cette opposition partielle, le gouvernement espère rallier une majorité pour faire adopter le texte en première lecture. 

M. Seghilani 

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