Pour la deuxième journée consécutive, des milliers de Palestiniens de la bande de Ghaza, déplacés de force par les bombardements de l’occupant sioniste, retournent courageusement dans leurs villes et leurs maisons situées au nord du territoire, malgré les tentatives d’intimidation et les attaques répétées.
Les habitants du nord de Ghaza ont repris leur chemin vers leurs régions via la route Al-Rachid dès les premières heures. « Pour le deuxième jour consécutif, des milliers de résidents de cette zone continuent leur retour », a-t-il indiqué. Cependant, l’armée de l’occupant a intensifié ses attaques pour freiner ce mouvement de retour. Des chars israéliens ont tiré en direction des habitants revenant dans le quartier d’Al-Zeitoun, au sud de la ville de Ghaza. Des tirs ont également visé des civils près de l’école Khalil Al-Noubani, située dans la même zone. Dans un contexte marqué par les attaques persistantes, le Croissant-Rouge palestinien a annoncé avoir récupéré, lundi, les corps en décomposition de dix martyrs dans différents endroits le long de la route Al-Rachid. Le retour des déplacés, amorcé lundi, est une réponse au désespoir de centaines de familles qui, après avoir passé deux nuits glaciales à la belle étoile sur les routes Al-Rachid et Salah Al-Din, attendaient avec impatience l’autorisation de l’occupant pour rentrer chez eux. Ces familles avaient été contraintes de fuir vers le sud de Ghaza en raison des bombardements intensifs. Les médias israéliens eux-mêmes reconnaissent l’impact symbolique de ces retours massifs. Selon l’un d’eux, « les images des Palestiniens revenant au nord de Ghaza via le passage de Netzarim détruisent le mythe de la victoire totale ». Sur le terrain, un soldat israélien a été tué près de la frontière avec Ghaza, dans le secteur de Netzarim, après des tirs déclenchés par erreur par des soldats de l’occupant à la suite d’un mauvais diagnostic. Malgré les intimidations, les tirs et les conditions de vie précaires, le retour des habitants marque un moment de résilience face aux efforts de l’occupation pour déraciner la population palestinienne. La défaite sioniste, palpable dans la durée, est mise en évidence par le courage et la détermination des habitants de Ghaza, qui refusent de céder face à l’oppression. Alors que la population continue de lutter pour reprendre une vie normale, la communauté internationale reste interpellée face à cette crise humanitaire persistante.
Dans un contexte de tension exacerbée, l’entité sioniste continue de déployer une politique méthodique de déstabilisation et de négation des droits fondamentaux des Palestiniens. Le fragile cessez-le-feu à Ghaza est menacé par une série d’actions destructrices, notamment le blocage des habitants souhaitant retourner dans le Nord de la bande de Ghaza, transformant ce retour en un défi humanitaire de grande ampleur. Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile, des dizaines de milliers de déplacés se trouvent actuellement bloqués près du corridor de Netzarim, une bande de terre militarisée qui divise Ghaza du nord au sud. Entre 615 000 et 650 000 Palestiniens souhaitent regagner leurs foyers, malgré les ruines et les destructions qui les attendent. Certains, déterminés, ont parcouru de longues distances à pied, tandis que d’autres patientent dans des véhicules ou sous des tentes de fortune près de la Méditerranée.
Une stratégie de blocage délibérée
Le corridor de Netzarim, hautement stratégique, constitue un obstacle majeur à l’application de l’accord de cessez-le-feu, déjà fragile. Ce blocage s’inscrit dans une politique plus vaste de restriction des mouvements, combinée à une escalade militaire sur plusieurs fronts. En parallèle, la suspension des opérations de l’UNRWA, qui constitue une source essentielle d’aide humanitaire pour les réfugiés palestiniens, aggrave la crise humanitaire et prive des centaines de milliers de personnes de ressources vitales. Cette interdiction est perçue comme une tentative d’effacer l’existence même du peuple palestinien, en le maintenant dans un état constant de vulnérabilité. Le blocage du retour des habitants dans le Nord de Ghaza illustre une stratégie plus large : empêcher toute reconstruction, maintenir les Palestiniens dans un état de traumatisme permanent et nier toute perspective de vie normale. Face à cette situation, la communauté internationale se limite à des condamnations symboliques sans impact réel. Les Nations unies et les organisations internationales, incapables d’imposer le respect du droit international, permettent à l’entité sioniste de poursuivre ses agressions en toute impunité. Ce silence, désormais assimilé à une forme de complicité, renforce une politique de fait accompli, où les droits fondamentaux des Palestiniens sont bafoués.
Rafah, ville martyre, a besoin d’une aide humanitaire renforcée
L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a lancé un appel urgent ce lundi, demandant une augmentation immédiate et substantielle de l’aide humanitaire pour la ville de Rafah, située au sud de la bande de Ghaza, qui a été ravagée par plus de 15 mois d’offensive israélienne. MSF a mis en évidence l’ampleur des destructions, ainsi que les dangers persistants, notamment la présence d’engins non explosés qui menacent la vie des habitants et entravent les efforts de reconstruction. Pascale Coissard, coordinatrice des urgences pour MSF, a décrit la situation comme étant catastrophique : « La ville est en ruines. Bien que les bombardements aient cessé, les dangers persistent. Les Palestiniens tentent de reconstruire leurs vies parmi les débris, mais il reste extrêmement risqué pour eux de retourner dans la plupart des zones. » Elle a précisé que « l’élimination des engins non explosés dans les zones résidentielles prendra des années », ce qui compliquera encore davantage la reconstruction de la ville. Les infrastructures essentielles, telles que les logements, les commerces, les rues et les établissements de santé, ont été totalement détruites. Les réseaux d’électricité et d’eau sont également gravement endommagés, plongeant les habitants dans une situation de survie précaire. MSF a déclaré : « Tout est détruit à Rafah, des maisons aux hôpitaux, en passant par les réseaux vitaux. » La situation est tout aussi désastreuse dans le reste de Ghaza, où plus de 90 % des infrastructures des gouvernorats de Ghaza et du Nord ont été détruites, selon le bureau gouvernemental de l’information. Les besoins sont colossaux : environ 135 000 tentes et caravanes sont nécessaires pour loger les déplacés. MSF insiste sur l’urgence d’une aide humanitaire accrue et pérenne, mais avertit que la reconstruction sera un processus long et difficile en raison de l’ampleur des destructions et de la menace persistante des explosifs non détonés. En réponse à cette crise, l’Union européenne (UE) a annoncé l’envoi, dès février prochain, d’une mission civile au poste frontalier de Rafah, entre l’Égypte et la bande de Ghaza.
Cette mission a pour objectif de faciliter l’évacuation des blessés et de soutenir les efforts de cessez-le-feu. Kaya Kallas, Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères, a souligné l’importance de cette mission : « Le terminal de Rafah peut jouer un rôle clé dans la stabilisation de la région et l’amélioration de l’accès humanitaire. » Une enquête menée auprès de 35 agences humanitaires opérant à Ghaza révèle qu’Israël n’a pas respecté la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) de janvier 2024, qui exigeait des mesures immédiates pour protéger les Palestiniens contre les risques de génocide et améliorer l’accès à l’aide humanitaire. Selon cette enquête, 89 % des agences signalent une détérioration de l’acheminement de l’aide humanitaire depuis cette décision, tandis que 93 % constatent une aggravation des conditions de vie des Palestiniens. Des retards systématiques dans l’entrée des fournitures, parfois de plus de deux mois, et des refus d’articles essentiels, qualifiés de « double usage », aggravent la situation. Bochra Khalidi, responsable des politiques chez Oxfam, a dénoncé l’inaction d’Israël : « Israël a totalement échoué à respecter ses obligations internationales, bloquant systématiquement l’aide vitale. » Face à cette crise sans précédent, MSF et d’autres ONG exigent une mobilisation immédiate et sans entrave pour venir en aide aux habitants de Ghaza. « Même si le bruit des bombes s’estompe, leurs effets continuent de hanter les vies des Palestiniens », a rappelé MSF. L’heure est à l’action, car sans intervention massive, les conditions de vie dans la bande de Ghaza risquent de se détériorer davantage, laissant des millions de personnes dans une situation désespérée.
HRW : « l’occupant israélien a violé le droit des femmes enceintes et ceux des nouveau-nés »
La guerre génocidaire sioniste contre le bande de Ghaza a engendré des dangers « graves » et parfois mortels pour les femmes enceintes durant la période de grossesse, a déclaré Human Rights Watch (HRW) dans un rapport publié mardi. Le rapport établit que le blocus illégal de la bande de Ghaza imposé par les forces sionistes, auquel se sont ajoutées de sévères restrictions à l’acheminement d’aide humanitaire et des attaques contre des établissements médicaux et des personnels de santé, « ont directement porté préjudice aux femmes pendant leur grossesse, lors de l’accouchement et durant la période postpartum ». HRW constate que le gouvernement sioniste, en tant que puissance occupante à Ghaza, « a violé le droit des femmes enceintes et ceux des nouveau-nés ». Depuis le début de l’agression sioniste, » les femmes et les filles vivent des grossesses en étant dépourvues de soins médicaux de base, d’installations sanitaires, d’eau et de nourriture », a déclaré Belkis Wille, directrice adjointe de la division Crises, conflits et armes à Human Rights Watch. Se basant sur les données révélées en juillet, par des experts en matière de santé maternelle, l’ONG a noté que « le taux de fausses couches à Ghaza avait augmenté de près de 300 % depuis le 7 octobre 2023 ». Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance a indiqué que depuis le 26 décembre 2024, « huit nourrissons et nouveau-nés seraient morts d’hypothermie, en raison de l’absence persistante d’abris de base, conjuguée aux températures hivernales ». « Les violations flagrantes et répétées du droit international humanitaire et des droits humains commises à Ghaza par les autorités (sionistes) ont eu un impact particulièrement grave sur les femmes et les filles enceintes et sur les nouveau-nés. Le cessez-le-feu à lui seul ne mettra pas fin à ces conditions abjectes », a conclu Belkis Wille.
Al-Azhar dénonce fermement les tentatives de déplacement des Palestiniens
Dans un communiqué publié sur la plateforme « X », Al-Azhar Al-Sharif a exprimé son rejet catégorique de tous les plans et tentatives visant à déplacer les Palestiniens de leurs terres, soulignant que Ghaza est une « terre palestinienne arabe et qu’elle le restera à jamais ». Al-Azhar a qualifié ces tentatives de déplacement de « manœuvres injustes et désespérées visant à permettre à l’entité occupante de s’approprier la patrie, les ressources et les droits du peuple palestinien ». L’institution religieuse a ajouté que ces actions s’inscrivent dans une logique d’usurpation systématique, après l’échec de l’entité sioniste à annexer la bande de Ghaza. Al-Azhar a également lancé un appel au peuple palestinien pour qu’il reste attaché à sa terre et à sa cause, qu’il a qualifiée de « cause des justes du monde entier ». Le communiqué exhorte les Palestiniens à résister aux ambitions injustes et à rejeter les pressions internationales soutenant l’occupation et la violation des droits fondamentaux des habitants de Ghaza. Cette déclaration intervient après des propos controversés du président américain Donald Trump, qui a récemment déclaré aux journalistes, à bord de l’Air Force One, que l’Égypte et la Jordanie devraient accueillir davantage de Palestiniens originaires de la bande de Ghaza. Ces propos ont été largement critiqués, car ils impliquent une légitimation du déplacement forcé des Palestiniens, une pratique considérée comme une violation du droit international. Al-Azhar a réaffirmé son soutien indéfectible au peuple palestinien et a dénoncé l’inaction de la communauté internationale face à ces violations flagrantes des droits humains. L’institution insiste sur le fait que Ghaza restera une terre arabe palestinienne, malgré les manœuvres de l’entité occupante et les pressions extérieures. Cette prise de position d’Al-Azhar reflète une volonté de mobiliser les soutiens régionaux et internationaux pour défendre les droits du peuple palestinien et contrer les plans visant à les déraciner de leur patrie historique.
La Jordanie lance un pont aérien humanitaire vers Ghaza
La Jordanie a annoncé hier le lancement d’un pont aérien humanitaire intensif à destination de Ghaza, suite à l’accord de cessez-le-feu qui a mis fin à une campagne de massacres perpétrés par Israël contre les Palestiniens pendant près de 16 mois. Cette déclaration a été faite par le porte-parole du gouvernement jordanien, Mohammed Al-Momani, lors d’une conférence de presse tenue à la base aérienne Roi Abdallah II, dans la capitale Amman. Al-Momani a précisé que plusieurs hélicoptères transporteront des fournitures de secours pour les habitants de Ghaza pendant huit jours, avec 18 vols prévus quotidiennement. Les avions achemineront des aides alimentaires, médicales et humanitaires vers le point de passage d’Al-Qarara (Kisufim), une zone stratégique reliant le nord et le sud de Ghaza. L’accord de cessez-le-feu à Ghaza, entré en vigueur le 19 janvier, inclut également un échange de prisonniers entre la résistance palestinienne et Israël. Ce processus, négocié avec la médiation du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis, se compose de trois phases successives, chacune d’une durée de 42 jours, permettant des négociations pour avancer vers les étapes suivantes jusqu’à la fin complète du conflit. Entre le 7 octobre 2023 et le 19 janvier 2025, Israël, soutenu par les États-Unis, a mené une campagne d’extermination massive à Ghaza. Ce conflit a causé la mort ou la blessure de près de 159 000 Palestiniens, dont la majorité étaient des femmes et des enfants, et laissé plus de 14 000 personnes portées disparues. Ce pont aérien humanitaire, initié par la Jordanie, vise à répondre aux besoins urgents des habitants de Ghaza après une période d’atrocités sans précédent, tout en offrant une lueur d’espoir dans une région dévastée par la guerre.
M. Seghilani