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LE PROJET DE NOUVELLE CONSTITUTION ET LIBERTÉ DE LA PRESSE : Rendre sa noblesse au métier de journaliste

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La grande importance accordée à ce volet a fait que celui-ci a été inclus au tout début de ce texte, quasi immédiatement après la définition de la souveraineté populaire et de certains droits citoyens fondamentaux.

Et si la presse recouvrait son âge d’or, à l’image de sa « grande aventure intellectuelle » des années 90, ou même du temps du parti unique quand des débats homériques et de folles échappées –à l’image de la chevauchée des Walkyries », avaient souvent cours… Il est permis de se poser cette question, et même d’y répondre par l’affirmative à la faveur des dispositions contenues dans le projet de nouvelle Constitution. Éléments inédit, par exemple, c’est la première fois que les presses électronique et audiovisuelle sont évoquées dans un document de cette importance : « la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d’information est garantie de façon égale pour tous les médias publics ou privés. Elle n’est restreinte par aucune forme de censure ». Ici, les choses –et les dispositions- ont le mérite d’être parfaitement claires. La liberté de la presse ne devrait plus être un vulgaire slogan creux. Preuve en est que des dispositions annexes viennent étayer un pareil engagement de la part du premier magistrat du pays. Est ainsi assuré, précise le texte, « le droit des journalistes d’accéder aux sources d’information ». Est également garantie la liberté d’expression et de création des journalistes et des collaborateurs. Et, plus important que tout, cette nouvelle Constitution assure « le droit de fonder des journaux et tout autre publication sur simple déclaration ». Il en va de même pour les autres médias, comme les sites radiophoniques, les chaînes de télévision et les sites d’information en ligne. À terme, il faut présumer que la régulation de ce secteur si délicat se fera par les pairs eux-mêmes via des autorités de régulation dûment choisies par les concernés, et non pas désignées selon le « fait du prince ». Des garde-fous n’en seront pas moins mis en place. La liberté est certes la bienvenue, mais encore faut-il que celle-ci soit responsable. Il est de la sorte spécifié que « la liberté de la presse ne peut être utilisée pour attenter à la dignité et aux droits d’autrui. Avec la clochardisation de notre métier, et l’arrivée du « tout venant », une forme de mercenariat et de course au chantage et aux règlements de compte sous le fallacieux couvert d’activités journalistiques avait fini par se faire jour.
De pareilles pratiques, qui décrédibilisent les médias et aiguisent la méfiance des citoyens à leur endroit, sont à proscrire de manière irréversible. En fin de compte, le quatrième pouvoir a toutes les chances de recouvrer ses lettres de noblesse et de réécrire de nouvelles et glorieuses pages de notre histoire à la faveur de ce projet de nouvelle Constitution…
Mohamed Abdoun

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