Le procès en appel de l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmaïl perpétré le 11 août 2021, où sont mis en cause 102 individus, s’est poursuivi hier au niveau du tribunal criminel de Dar El-Beïda. Il faut rappeler qu’en première instance, la justice avait prononcé, après délibération du jury, 49 condamnations à la peine capitale pour homicide volontaire et 28 autres peines allant de deux à dix ans de prison ferme assorties d’amendes allant de 100 000 à 200 000 dinars.
Le tribunal a par ailleurs, prononcé 17 relaxes. Outre l’horrible assassinat de Djamel Bensmaïl, les accusés sont poursuivis pour des actes terroristes et subversifs contre l’État et sa sécurité, contre l’unité nationale et la stabilité et le fonctionnement normal des institutions, en semant la terreur parmi la population et en créant un climat d’insécurité dans les régions du pays touchés par les incendies meurtriers.
Devant le juge, l’un des accusés, Idir, montré dans les enregistrements vidéo à cette époque en train d’égorger la victime inerte, a affirmé avoir agi sous l’effet de l’alcool. « J’étais ivre et sous pression. Je ne me souviens pas de ce que j’avais fait, sauf que je l’ai égorgé alors qu’il (Djamel Bensmaïl, Ndlr) était brûlé, avec un couteau » a-t-il avoué. Le procès en appel, qui se poursuivait à l’heure où nous mettions sous presse, devra apporter plus de lumière sur cet épisode douloureux qu’avait vécu la région de la Kabylie et qui avait endeuillé plusieurs familles et apporter un éclairage supplémentaire sur le complot contre la sûreté de l’État qui avait été déjoué à cette époque.
Les faits remontent au mois d’août 2021, quand la Kabylie avait connu une vague d’incendies criminels. Le jeune Djamel Bensmaïl, originaire de Meliana, connu dans le milieu associatif pour sa participation à de nombreuses actions caritatives et par ses talents d’artistes, avait décidé de rejoindre la région pour se mettre aux côtés des volontaires qui luttaient contre le feu.
Malheureusement, les pyromanes et leurs commanditaires, la présence de Djamel Bensmaïl et d’autres volontaires aux côtés de la population et des éléments de la Protection civile et des éléments de l’ANP qui luttaient contre le feu, dérangeait leurs funestes plans.
Ils ont décidé d’agir en l’enlevant d’un fourgon de la police pour le torturer et le brûler vif sur la place du village de Larbâa Nath Irathen. La scène horrible du lynchage avait été filmée par des dizaines de présents et relayée sur les réseaux sociaux. L’enquête a permis d’identifier plusieurs auteurs de l’acte ignoble et leurs complices dont certains sont toujours en fuite.
Slimane B.
