C’est dans un contexte régional préoccupant marqué par les affrontements armés à Tripoli, la capitale libyenne, très inquiétants, et par le risque d’intervention armée au Niger, une option qui n’a pas été abandonnée par la Cédeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest) et sur fond aussi de pressions exercées sur la Tunisie pour « normaliser » ses relations avec l’entité sioniste, et d’autres difficultés de tous ordres, notamment économiques et sociales, vécues par la Tunisie, que le président Abdelmadjid Tebboune, a reçu, mercredi, le ministre tunisien des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Nabil Ammar, envoyé spécial porteur d’un message du président tunisien, Kaïs Saïed.
Un communiqué de la Présidence de la République algérienne précise que l’audience s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf. Dernièrement, Abdelkader Bengrina, président du Mouvement El Bina, a alerté les autorités algériennes sur les risques de «normalisation» entre la Tunisie et l’entité sioniste. Il s’agit de la « sous-traitance » d’un pays arabe impliqué dans le processus que les États-Unis ont initié et qu’ils encouragent, appelé « accords d’Abrahams », visant à entraîner la Tunisie dans ce que le président Kais Saïed, lui-même, a considéré comme étant la voie de la trahison. De telles tentatives pour infiltrer les sionistes en Tunisie ont lieu depuis longtemps et surtout durant la période de flottement qu’a connue ce pays avec le « printemps arabe » déstabilisateur. Sami Tahri, porte-parole et secrétaire général adjoint de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), vient de le rappeler dans une interview au site russe d’information Sputnik. La vulnérabilité de la Tunisie était encore plus forte à l’époque de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali qui avait délibérément ouvert à l’entité sioniste un bureau de relations en Tunisie et le même, tunisien, à Tel Aviv, mais cela restait une expérience formelle, et n’a pas abouti à des relations réelles, a également rappelé le responsable syndical tunisien. Pour Sami Al-Tahri, qui connaît très bien les réalités de son pays toutes ces tentatives n’ont pas d’influence en milieu populaire, « car la rue tunisienne s’oppose à la normalisation », a-t-il confirmé, tout comme dans le reste des pays arabes où les populations sont hostiles à toute relation avec l’entité sioniste et où le soutien à la cause palestinienne est unanime. La Tunisie est très attentive à ce qui se passe en Libye et, comme l’Algérie, soutient une solution libyenne issue de la volonté du peuple.
Lettre du président Tebboune au président égyptien
Par ailleurs, une lettre manuscrite du président Tebboune adressée au président égyptien, Abdel-Fattah Al-Sissi, a été remise mercredi au ministre des Affaires étrangères de la République arabe d’Egypte, Sameh Choukry, par l’ambassadeur d’Algérie au Caire et délégué permanent auprès de la Ligue des Etats arabes, Abdelhamid Chebira, qu’il a reçu.
Lors de cette rencontre, le ministre égyptien des Affaires étrangères a affirmé « sa ferme volonté de poursuivre l’élargissement et l’approfondissement de la coopération entre l’Algérie et l’Égypte, et d’intensifier la concertation politique à différents niveaux », saluant « le bon niveau atteint dans le domaine de la coopération économique entre les deux pays et les acquis obtenus ».
De son côté, Abdelhamid Chebira a fait part de « la détermination de l’Algérie à promouvoir la coopération entre les deux pays frères, notamment dans les domaines de l’investissement, du partenariat et des échanges commerciaux, en exploitant les grandes potentialités disponibles en Algérie et en Égypte ».
M’hamed Rebah