Les Sahraouis des territoires du Sahara occidental, sous occupation marocaine font face à une véritable politique d’extermination, menée par les autorités coloniales, à travers ses forces de sécurité, a dénoncé hier, le Premier ministre sahraoui, Mohamed Elaoui Akeik, qui a appelé, hier, dans son discours inaugural, de l’université d’été des cadres du Front Polisario et la RASD, à Boumerdès, Alger, à une enquête internationale indépendante sur les circonstances de la mort de l’étudiante de 23 ans, Sabah Othmane Omeida. La victime sahraouie a été tuée, pour rappel, pour avoir défilé et exprimé sa joie, pour la victoire au CAN 2019 de l’équipe algérienne de football.
Dès la proclamation de la victoire de l’équipe algérienne à la finale de la coupe de football africaine, en Égypte, les Sahraouis des territoires occupés du Sahara occidental sont sortis dans les rues pour exprimer leur joie et fierté de cette victoire en brandissant côte-à-côte les emblèmes nationaux, algérien et sahraoui. Une expression de joie à laquelle les différents services de sécurité et forces d’occupation marocaines ont répondu par «une répression sauvage sur des citoyens non armés», a souligné, le premier ministre de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), dans son discours inaugural des travaux de l’Université d’été des cadres du Front Polisario et la RASD, hier, à l’université de Boumerdès, Mohamed Bouguerra. De hauts responsables de l’État ont pris part à la cérémonie d’ouverture des travaux de l’université en question qui s’étalera jusqu’au 8 août prochain, dont le président de l’APN, Slimane Chenine, l’ex- ambassadeur Abdelaziz Rahabi, coordinateur du Forum national du dialogue, des responsables de partis politiques de la scène nationale, dont Fethi Gherès du MDS, Saddek Bouguetaya du P/FLN et d’autres, des universitaires et des représentants de la société civile algérienne, dont les membres du collectif des journalistes algériens de soutien à la cause sahraouie. Poursuivant son discours, le responsable de l’exécutif sahraoui, Mohamed Elaoui Akeik après avoir déclaré que «l’occupant marocain rejette même le droit des Sahraouis de supporter l’équipe qu’ils aiment, en jetant toute sa haine et rancœurs sur un peuple sans protection» il a tenu à souligner que les pratiques barbares de Rabat «n’affecteront en rien la détermination du peuple sahraoui et ses aspirations à se libérer du colonialisme marocain » a affirmé Mohamed Elaoui Akeik. Il indiquera que les Sahraouis des territoires sous occupation marocaine «font face à une véritable politique d’extermination menée par l’État d’occupation marocain» , comme, cite-t-il «les tueries, l’enterrement des gens dans des fosses collectives, les exécutions sommaires, les disparitions forcées», a dénoncé le Premier ministre de la RASD. Poursuivant, il a fait savoir que la répression et l’oppression marocaine dans les territoires sahraouis occupés «s’accompagnent par un black-out médiatique» qu’il qualifie «de siège sécuritaire suffoquant, jusqu’à empêcher et réprimer le défilé des Sahraouis fêtant la victoire de l’équipe algérienne à la CAN19». Une situation alarmante qui impose une intervention Onusienne urgente afin d’éviter un génocide contre les Sahraouis des territoires occupés du Sahara occidental. «Je demande au Conseil de sécurité et au Nations unis d’assumer toutes leurs responsabilités pour protéger le peuple sahraoui sans défense et de contribuer à mettre fin à la politique de répression marocaine», a alerté, hier le Premier ministre sahraoui. Poursuivant, il demande à l’ONU «d’accélérer l’ouverture d’une enquête internationale indépendante sur les circonstances de l’assassinat sauvage de la martyre Sabah Omeida et des dizaines de blessés» qui n’ont commis, rappelle-t-il «de délit que d’être sortis dans les rues pour exprimer leur joie» de la victoire des Verts à la CAN19. Le même responsable a indiqué à l’ONU qu’il «est temps de doter la mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) de mécanisme de surveillance des droits de l’homme» pour ne pas continuer «à pas assister seulement en spectateur impuissant devant l’atrocité des crimes de l’occupant marocain contre les Sahraouis». Devant la situation critique et alarmante des atteintes des droits de l’homme des Sahraouis, des territoires occupés, et l’interdiction d’accès à des parlementaires, dont européens, à ces territoires, l’ONU est dans l’obligation «de faire pression sur Rabat» et la contraindre à libérer l’ensemble des détenus politiques sahraouis des prisons de l’occupant marocain, dont ceux du groupe Gdim Izek. Plus loin, le Premier ministre sahraoui a appelé aussi l’ONU à «mettre fin au pillage systématique des richesses des Sahraouis par l’occupant marocain», et dénoncé «les manœuvres» de certains pays complices du système colonial marocain au Sahara occidental, dont la France et l’Espagne, alors le Sahara occidental n’est pas marocain, comme le stipule la Légalité internationale, consacrant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et que seul le peuple sahraoui est maître des richesses naturelles du Sahara occidental, territoire qui est la dernière question de décolonisation en Afrique inscrite à l’ONU et à l’Union africaine
Hamid Mecheri
ASSASSINAT DE L’ÉTUDIANTE SAHRAOUIE PAR LES FORCES DE SÉCURITÉ MAROCAINES
Réactions de participants à l’université d’été
Le Courrier d’Algérie a recueilli les déclarations suivantes, en marge de l’Université d’été du Front Polisario et de la RASD, hier, à Boumerdès.
Le PM Sahraoui Mohamed Elouali Akeik :
« Nous avons demandé au Conseil de sécurité de l’ONU d’ouvrir une enquête et nous allons demander à toutes les organisations à travers le monde en rapport avec les droits de l’homme à intervenir en vue d’enquêter immédiatement sur le crime commis par les autorités d’occupation marocaines contre la martyre Sabah Othmane Omeida, mais aussi sur toutes les autres victimes blessées lors de la répression des Sahraouis des territoires occupés, sortis célébrer la victoire de l’équipe algérienne de football à la CAN19 ».
Abdelaziz RAhabi, ex-diplomate et coordinateur du Forum national pour LE dialogue :
« Le peuple sahraoui lutte depuis des décennies pour son indépendance. C’est un peuple ami, frère et voisin. Nous l’avons toujours soutenu.
Il s’agit de notre doctrine que de soutenir les peuples en lutte pour leur liberté et indépendance, que ce soit ici en Afrique, pour le peuple sahraoui et pour le peuple palestinien.
Une position que le Forum national pour le dialogue fait sienne. La répression des Sahraouis par les forces marocaines n’est pas une nouveauté, et il y a aujourd’hui cette nouvelle donne, celle d’un peuple de jeunes sahraouis ayant pris conscience de leur savoir et de leur force, pour faire face à l’occupation ».
Abdelaziz Medjahed, général à la retraite, membre du collectif algérien de solidarité avec le peuple sahraoui :
« La sincérité et la spontanéité des jeunes les poussent à s’exprimer sans réserve malgré l’arsenal de répression dirigé contre eux par les forces de sécurité marocaines. Ils ont fait face, avec leur jeunesse et pacifisme, aux forces hostiles et répressives de l’occupant marocain, car ils avaient la conviction que l’esprit qui a permis à l’équipe nationale algérienne d’arracher la coupe africaine de football est le même esprit, celui de la détermination, qui va permettre demain au peuple sahraoui de gagner la bataille de l’indépendance». Poursuivant il nous déclare « À quoi peut-on s’attendre de responsables sans scrupule, qui persistent à ne pas se plier à la légalité internationale ?
Le régime du Makhzan n’est même pas libre dans ses décisions, il reçoit ses instructions de la part de ses maîtres, des pays européens. Alors comment voulez-vous qu’il respectera demain les principes de liberté chez les autres, les Sahraouis, dont des jeunes qui sortent dans les rues pour revendiquer leur liberté et aspirer à l’indépendance de leur pays le Sahara occidental, est inconcevable chez le régime du Makhzen et son système politique d’occupation», a-t-il ajouté.
H. M.
