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LE PM MOHAMMAD MUSTAFA EMPÊCHÉ DE VISITER DES LOCALITÉS DE la CISJORDANIE OCCUPÉE : « Nous sommes face à une guerre d’extermination »

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Les autorités d’occupation israéliennes ont empêché hier le Premier ministre palestinien, Mohammad Mustafa, d’effectuer une visite de terrain dans plusieurs localités palestiniennes de la Cisjordanie occupée, en particulier dans les villages et bourgs qui subissent les assauts répétés des colons extrémistes protégés voire encouragés par l’armée israélienne.

Récemment nommé à la tête du gouvernement palestinien, il prévoyait de se rendre dans les localités de Douma et Qusra au sud de Naplouse, ainsi qu’à Burqa et Deïr Dibwan, à l’est de Ramallah. Ces zones sont la cible quasi quotidienne d’attaques de colons armés, qui agissent en toute impunité, souvent sous la protection directe des soldats de l’occupation. Mais les autorités israéliennes ont catégoriquement refusé de coordonner cette visite, comme l’exige le protocole en vertu des accords entre Israël et l’Autorité palestinienne concernant les déplacements des responsables politiques. Cette coordination est nécessaire en raison de la présence d’armes de protection portées par les gardes du corps accompagnant les responsables palestiniens — un prétexte utilisé à maintes reprises par l’occupation pour restreindre la liberté de mouvement des officiels. La guerre menée par l’occupation sioniste contre le peuple palestinien, ne se limite plus à Ghaza, où les bombardements incessants ont déjà fait des dizaines de milliers de martyrs, mais s’étend, de manière systématique à la Cisjordanie occupée et à El-Qods. À travers des attaques armées, des incursions militaires, des arrestations massives et des politiques de restriction de mouvement, c’est l’ensemble du peuple palestinien qui est visé, sans distinction, dans ce qui s’apparente, de plus en plus, à une stratégie de répression totale et généralisée.

Une « une grave escalade » sioniste 

Mouayed Shaâban, président de la Commission palestinienne contre le mur et la colonisation, a dénoncé cette interdiction comme « une grave escalade », affirmant que cette décision fait suite à une campagne d’incitation lancée par les colons eux-mêmes. Ces derniers ont fait pression sur le gouvernement israélien pour empêcher le Premier ministre palestinien de se rendre dans les zones sinistrées. « C’est une première dangereuse qui démontre l’influence croissante des colons sur les décisions sécuritaires de l’État d’occupation », a déclaré Shaâban. Il souligne que cette politique vise à entraver les efforts du gouvernement palestinien pour constater les dégâts, apporter du soutien et documenter les crimes commis contre les civils. 

Une colonie d’environ 770 000 personnes  

Selon des données officielles palestiniennes, le nombre de colons en Cisjordanie occupée a atteint environ 770 000 personnes à la fin de l’année 2024. Ils sont répartis sur 180 colonies illégales reconnues et 256 avant-postes sauvages, dont 138 sont des colonies dites « pastorales » ou « agricoles », souvent utilisées comme points de départ pour des attaques contre les villages palestiniens voisins. Les régions de Naplouse, Ramallah, El-Khalil et les alentours d’El-Qods occupée figurent parmi les plus ciblées par les colons armés et l’armée d’occupation, qui mènent des campagnes coordonnées d’intimidation et de déplacement forcé. Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces israéliennes ont mené une opération de grande envergure dans le camp de réfugiés d’al-Fawwar, au sud d’El-Khalil. Des dizaines de Palestiniens ont été arrêtés lors de cette incursion brutale, au cours de laquelle des maisons ont été perquisitionnées, des biens saccagés et des habitants brutalisés. Ces raids militaires, accompagnés d’arrestations arbitraires et de bouclages de villes entières, sont devenus quotidiens dans toute la Cisjordanie occupée. Les checkpoints militaires se multiplient, rendant quasi impossible la circulation des Palestiniens, entravant l’accès aux lieux de travail, aux écoles et aux hôpitaux. La Commission contre le mur et la colonisation a dénoncé cette politique de restrictions comme une tentative délibérée d’asphyxier la société palestinienne. 

Opération « blackout » sur les crimes 

En empêchant les responsables d’accéder aux zones touchées, l’occupation cherche à isoler les communautés attaquées, à dissimuler les crimes commis par les colons et à désorganiser les efforts de résistance populaire. Cette politique s’inscrit dans une stratégie plus large de fragmentation territoriale, visant à couper les liens entre les différentes régions de la Cisjordanie, et à imposer une réalité irréversible sur le terrain au profit de l’expansion coloniale. Pendant que la Cisjordanie s’embrase sous les attaques des colons et les incursions militaires, Ghaza continue de subir un bombardement intensif de la part de l’aviation et de l’artillerie israéliennes. Plus de six mois après le début de l’offensive sioniste, les hôpitaux sont en ruine, les infrastructures détruites, et la famine menace des centaines de milliers de Palestiniens. À El-Qods occupée, la répression s’intensifie également. Les forces d’occupation multiplient les arrestations, les interdictions d’accès à la mosquée Al-Aqsa et les mesures discriminatoires visant à chasser les habitants palestiniens de la ville sainte. Ce que révèle cette succession d’événements, c’est la cohérence d’une politique de guerre totale menée par l’État sioniste contre le peuple palestinien.

Une guerre qui ne se limite pas au front militaire, mais qui utilise toutes les armes possibles : colonisation, répression sécuritaire, blocus, famine, incitation à la haine, destruction de l’économie et entraves à l’organisation politique et sociale. L’interdiction faite au Premier ministre palestinien de visiter des zones sinistrées n’est qu’un épisode de plus dans cette stratégie globale.  Elle montre que pour l’occupation, aucun espace de dignité ou de souveraineté palestinienne ne peut être toléré, même dans les zones administrativement contrôlées par l’Autorité palestinienne. Face à cette guerre multidimensionnelle, les Palestiniens continuent de résister. La solidarité internationale croissante, les mobilisations dans les universités du monde entier, et les appels à l’embargo contre l’État d’occupation rappellent que le peuple palestinien n’est pas seul. Mais pour que justice soit faite, il est impératif de dénoncer sans relâche cette guerre silencieuse et sournoise menée contre les Palestiniens de Ghaza, de Cisjordanie et d’El-Qods occupée — une guerre dont les armes ne sont pas seulement les bombes, mais aussi les lois, les checkpoints, les bulldozers et les barrières administratives.

M. S.

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