Nourredine Boutarfa, P-DG de Sonelgaz, a été, hier, l’invité de la rédaction de la chaîne 3. Au cours de cette émission, il a été évoqué la rationalisation des dépenses pour permettre à l’entreprise de réaliser certains projets afin de faire face au déficit de trésorerie dont elle est actuellement confrontée. L’intervenant a déclaré que l’’entreprise est fortement interpellée par la situation économique et financière du pays. Selon lui, il y a un certain nombre de mesures qui ont été prises pour réduire la dépense et dresser un bilan de l’organisation du groupe en identifiant les priorités. D’autre part, le plan d’investissement de l’entreprise évalué à 2800 milliards de dinars est programmé jusqu’en 2017. à cet effet, Boutarfa, a signalé que 1600 milliards ont été déjà mobilisés. En outre, il a ajouté que la réalisation du programme initial sera toutefois décalée de deux années, sans grande incidence, sur la demande nationale d’énergie. Au cours de cette année, l’entreprise a été confrontée à des difficultés pour honorer certaines factures de l’ordre de 200 milliards de dinars en instance de paiement. Le P-DG du groupe promet que ce problème sera réglé incessamment. Selon lui, dans ce plan de redressement, il y a une partie production et une partie électricité. Aussi, il a évoqué la couverture concernant les volets transport du gaz et distribution qui est de l’ordre de 600 milliards de dinars. Il a déclaré que le transport d’électricité touche pratiquement toutes les wilayas. Le programme que l’entreprise avait projeté était basé sur un taux de croissance de plus de 14%. Interrogé sur les retards qui pourraient éventuellement se produire dans les réalisations des programmes, Boutarfa a répondu que les investissements effectués étaient projetés sur un taux de croissance de 14%. De toute évidence, selon l’intervenant, les programmes sont déjà engagés. L’intervenant a affirmé que quand le programme de 2017 sera bouclé, l’entreprise aura deux ans d’avance ce qui lui permettra entre 2018 et 2019 de mener un certain nombre d’actions et de recadrer tous les plans d’investissement. Interrogé sur le taux de croissance pour savoir s’il permet de répondre favorablement à la demande cette année en dépit des pics de consommation électrique, Boutarfa a répondu l’objectif prioritaire de l’entreprise en 2016, ce sera de mettre 1800 MGW de plus sur le marché. Par ailleurs, il a ajouté que malgré tous les efforts consentis, l’‘entreprise est toujours confrontée dans la conjoncture actuelle à l’insatisfaction de la demande des clients. Concernant les problèmes de trésorerie, l’intervenant a déclaré que depuis la fin de 2014, l’entreprise a été soumise à des contraintes financières où certains projets ont été freinés. Commentant la loi de finances prévoyant de combler ce déficit à travers l’institution d’une TVA qui devrait passer de 7 à 17%, Boutarfa affirme que l’augmentation de cette dernière sera reversée au trésor et ne peut donc être assimilée à celle des tarifs. L’intervenant a souligné que le groupe a des recettes d’entrée sans les recettes de distributeurs. Par rapport au niveau requis de ces distributeurs, il a été donné de constater que la société enregistre un manque à gagner de près de 175 milliards de DA engendrant un impact sur la trésorerie. à cet effet, la société est obligée de passer par des prêts bancaires pour pallier à ces déficits. Selon l’intervenant, tant que l’équilibre entre les charges et les revenus n’est pas effectué, le problème de trésorerie ne serait pas résolu. Face à cette situation, selon lui, la société sera toujours forcée de recourir aux banques. à cet effet, il a déclaré que jusqu’à aujourd’hui, Sonelgaz a été un grand emprunteur sur le marché financier national. Interrogé sur la revendication de l’augmentation de la tarification du prix de l’électricité, Boutarfa a répondu que la société ne fait que réclamer la vérité des prix. Selon lui, cette revendication devra être discutée devant le Parlement au cours du projet de loi de finances 2016. Selon l’intervenant, à un moment ou un autre, le consommateur aura rendez-vous avec les nouveaux tarifs d’électricité. D’autre part, il a affirmé que l’État pourrait recourir à des mécanismes de subvention ou en usant d’autres artifices pour la révision tarifaire permettant ainsi à l’entreprise de vivre. Concernant l’industrialisation engagée par la société pour la diversification de l’économie nationale hors hydrocarbures, l’intervenant a déclaré qu’effectivement depuis 2011 et ce, conformément à la révision statutaire, la mission confiée à Sonelgaz était donc d’impulser la volonté politique pour une stratégie industrielle à travers la création d’entreprises de fabrication locale. Selon Boutarfa, pour économiser l’énergie renouvelable, il faut investir. Par conséquent, il a déclaré que l’entreprise a un projet de fabrication de panneaux photovoltaïques de 400 MGW. L’intervenant a affirmé que vu les priorités affichées par l’entreprise, celle-ci est contrainte de revoir ultérieurement la formation de ce projet qui pourrait générer 100 milliards de dinars par an.
Lazreg Aounallah