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L’E.N de football fait toujours débat : Peut-on vraiment aimer cette sélection ?

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La CAN, dans sa version gabonaise, est là. Compte à rebours. A moins d’un petit mois du lever de rideau, les Verts, qui ont perdu un peu de crédit au double plan africain et arabe, avec un petit glissement au classement Fifa, gagneraient à réagir dans cette compétition qui ne semble plus réussir au football algérien depuis l’unique sacre de 1990.

N’ayant plus les faveurs des pronostiqueurs, ils se présenteront à cette édition avec la chance de ne plus subir la pression des favoris. Et ça peut servir…

Le rêve toujours permis ?
Une grande équipe qui ne gagne (l’Algérie court, sans résultat, depuis maintenant 26 ans derrière un sacre au plus haut niveau du continent) pas de titres, mérite-telle ce statut ? Longtemps affublée de cette casquette honorifique de meilleur team africain, en raison de ses deux qualifications successives au Mondial et sur la base de sa belle prestation au Brésil, notamment dans un match qui fera date après avoir malmené le futur champion, l’Allemagne, qui sortira finalement indemne du piège tendu par des Verts sans complexe aucun, en renversant néanmoins la situation avant d’aller se poser sur le toit de l’Univers, le «Club Algérie» glisse petit à petit dans la hiérarchie, en disparaissant du podium africain au profit du trio Côte d’ivoire- Sénégal-Tunisie. Autre signe d’une perte de vitesse à signaler, la 3e place qu’il occupe désormais au plan arabe après avoir cédé (le dernier classement Fifa en date le confirme) le témoin à la Tunisie et l’Egypte, les «Pharaons» comme les «Aigles de Carthage», dans une phase ascendante, s’imposant depuis novembre et jusqu’à nouvel ordre (les tendances peuvent être à nouveau remises en cause par les camarades de Slimani dès la fin de la CAN 2017 prévue au Gabon, si tant est ils ont les moyens (on pense que oui et rien ne leur manque pour retrouver leur éclat) de faire face à l’impitoyable concurrence qui les attend sur les terres du brillantissime Aubameyang. Mission difficile (avec un premier tour d’enfer où ils doivent composer, tour à tour, avec le Sénégal et la Tunisie, sans oublier l’inconnue Zimbabwe et les surprises que ce présumé maillon fiable du groupe peut créer, la lutte pour les deux places menant aux quarts, et donc la suite de l’aventure, s’imposant comme un sérieux défi se jouant à la roulette russe) mais pas impossible, pour un Onze national capable des plus gros exploits. Déroutant malheureusement d’inconstance et capable donc du pire aussi, à l’image de cette correction (de grosses lacunes en défense, un fiasco tactique suivi d’une lourde défaite de 3-1) reçue tout récemment encore au Nigeria pour le compte de la 2e journée des qualifications pour la Coupe du monde 2018 en Russie qui vient compromettre largement, au grand dam de ses supporters, ses chances de signer une passe de trois s’éloignant irrémédiablement après le nul concédé à Tchaker-Blida même contre le Cameroun en ouverture de campagne. Dépité après ce double ratage dont on ne veut pas imaginer les conséquences (il existe un mince mais réel espoir de revenir à la vie dans une poule où tout reste possible et ouvert sur tous les scénarios pour la lutte féroce aux douze points restant encore en jeu, ce qui signifie que les Fennecs, qui n’ont plus leur destin en main, n’ont pas d’autre, alternative que de faire le plein de victoires sur les quatre sorties qu’il leur reste à disputer) parmi un public algérien croyant encore en la bonne étoile de ses favoris, et donc au miracle, on estime, du côté du staff technique, comme des responsables de la Faf que si «l’E.N n’est pas au top de ses possibilités, voire loin du niveau qui doit être le sien, elle n’est pas pour autant morte. Est toujours en course, possède les armes nécessaires pour nous faire encore rêver et s’imposer à l’arrivée, en novembre 2017».

Entre dépit et espoirs
Une note d’optimisme qui veut dire ce qu’elle veut dire : dans une année, à cette même période, les « Combattants du désert» auront repris le chemin de la raison et les choses en main avant de recevoir, en finale du groupe (le souhait de tout le monde, même si des si subsistent encore, la peur de nouveaux ratages omniprésente depuis la douloureuse virée d’Oyo, Nigeria, ndlr), le Nigeria dans 90mn, les ultimes de la poule et des qualifications, où le succès sera vital. Nécessaire pour figurer parmi la quintette appelée à représenter l’Afrique dans la messe mondiale du ballon rond.» Entre-temps, il faudra réapprendre à gagner tout en séduisant, l’actuel jeu fourni par un groupe capable de mieux agaçant plus d’un. Un groupe qui ne fait pas tout bien, n’est plus que la pâle copie de cette cuvée (la majorité de la composante y est toujours, avec, en plus, de l’expérience) qui a enchanté le reste du monde et rallié les suffrages au Brésil il y a deux ans et demi à peine. Un groupe, et l’on se désole parmi les fans, qui ne fait plus tellement vibrer. N’a plus tellement d’émotions à leur offrir sinon que ces calculs d’épiciers (depuis le 12 novembre dernier, l’heure est aux calculettes et autres jeux de probabilités) nés d’une régression bien évidente et qu’il faudra devoir corriger dans cette dernière ligne droite avant le coup d’envoi du rendez-vous continental inter-nations. Entre dépit (ça ne marche pas comme devrait le permettre le formidable potentiel de l’équipe) et espoirs (celui notamment de revenir dans la course au Mondial après une CAN où, et avec la pression des favoris en moins cette fois, il est attendu une belle réaction, pour ne pas dire de réelles prétentions de titre) la question qui se pose aujourd’hui, au-delà de la qualité intrinsèque de la sélection algérienne, une des meilleures sur le continent quoi qu’on dise, a trait à ses possibilités de se remettre en marche, dans le bon sens. Si elle peut offrir mieux en allant puiser au plus profond d’elle-même ce souffle en mesure de lui permettre de reprendre la situation en main et survoler à nouveau (avec cette fois la couronne suprême?) les sommets africains. Et, plus important, se (re)faire à nouveau aimer (si bien sûr ils ne l’aiment plus) par ses supporters qui ne voient rien venir du terrain. Qui ne fait pas correctement son boulot, ni ne justifie tout le bien que pensent d’elle les observateurs. Une équipe tombant facilement dans la fébrilité, manque même (et c’est le reproche qu’on lui fait) de générosité, ne joue plus avec cet enthousiasme qui a fait sa force depuis une certaine année 2009. Le public algérien n’aime-t-il plus son E.N ? Dans une situation compliquée (en cause des résultats en dents de scie), la bande au nouveau sélectionneur, Leekens, qui sait que «les choses le seront plus quand il faudra se frotter aux cadors africains en janvier dans une compétition des plus difficiles, est en droit, plus que jamais d’avoir le soutien populaire qu’exige la situation (il a toujours été très fort) quoiqu’elle n’est pas exempte de critiques. Sait qu’elle a mieux à offrir à un public à fond derrière elle et qui souhaite, et c’est la moindre des attentes, la voir gagner en densité dans le jeu. Gagner ses matches tout court, seule manière de montrer qu’elle a tout pour être aimée. Les Mahrez, Brahimi, Ghoulam et consorts, savent autant ce qu’ils valent que ce qu’on attend d’eux. Ce qu’il leur reste à faire pour redevenir cette terreur africaine crainte partout. La CAN qui arrive, en plus de constituer une source de motivation idéale, en est une opportunité pour aller de l’avant. Revenir au pays avec le prestigieux trophée dans les bagages est le moindre des «sacrifices» exigés. On demande à voir.
A. A.

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