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Le Mouvement des Non-alignés en conclave au Venezuela : plaidoirie pour un nouvel ordre mondial équitable

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C’est dans un contexte particulier, que les travaux de deux jours, du XVIIe Sommet des chefs d’état et de gouvernement de près de 120 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, membres du Mouvement des Non alignés (MNA), se tiennent depuis hier, à l’île de Margarita, au nord-est de la République Bolivarienne du Venezuela.

Ayant vu le jour, en 1955, dans le sillage faut-il le rappeler de la dynamique historique des mouvements de libération et le contexte international de la guerre froide, le MNA s’est employé à adopter des positions et promouvoir des approches sur les questions qui le préoccupent en se référant aux principes fondamentaux sur lesquels et pour lesquels il s’est constitué, il y a près de 61 ans.
La gouvernance mondiale, les questions liées à la lutte contre le terrorisme, au respect de la souveraineté des peuples et la décolonisation, à l’environnement et la coopération internationale en faveur du développement durable ainsi que la promotion de la culture de la paix, sont les principaux dossiers inscrits aux travaux du Sommet des pays non alignés qu’abrite le Venezuela. Assurant pour la première fois la présidence tournante du MNA, le Venezuela a assisté, pour rappel, pour la première fois au Sommet du MNA, en 1964, en qualité d’observateur, pour être 25 ans après, membre de plein droit en 1989, lors du IXe Sommet tenu à Belgrade. Précédant les travaux du XVIIème Sommet du MNA, qui se tient depuis hier, à Margarita, sous le thème «Unis sur la voie de la paix», le Forum de concertation politique, au niveau ministériel, qui s’est tenu jeudi en présence de plus de 105 pays membres du MNA, les participants ont plaidé pour la réforme du Conseil de sécurité de l’organisation des Nations unies (ONU). Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohamed Javad Zarif, a souligné, la nécessité de développer un nouveau système de gouvernance mondiale «équitable» et «transparent». Le responsable iranien a déclaré, à ce propos, que «nous devons continuer à nous centrer sur l’architecture de la prise de décision internationale actuelle dans le cadre de la paix et la sécurité » qui est, poursuit-il «obsolète et résiste au changement» a affirmé Zarif, deux jours avant la cérémonie officielle de passation de la présidence du MNA de l’Iran au Venezuela, hier, lors du premier jour des travaux du Sommet de Margarita. Pour sa part, le président du Venezuela, Nicolas Maduro a déclaré que «le moment historique pour une nouvelle géopolitique mondiale est arrivé.» en présentant l’opportunité de la tenue, depuis hier, du XVIIe sommet du MNA, qui prendra fin aujourd’hui par l’adoption d’une série de recommandations, liées à son thème central «Unis sur la voie de la paix» et sur les questions et les défis abordés et traités durant ce conclave des pays non-alignés.
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra qui conduit la délégation algérienne à ce sommet, a rappelé à son tour la pertinence de la tenue de celui-ci sur fond de la teneur des travaux du Sommet des pays membres du mouvement des non –alignés d’Alger en 1973, plaidant en faveur d’un nouvel ordre international débarrassé de la dominance de certains pays, notamment les membres permanents du Conseil de sécurité, dans la prise des décisions sur les questions marquant la scène mondiale, dont celles relatives à la paix et la sécurité internationales et la souveraineté des peuples et de leurs États respectifs. Affirmant que les principes pour lesquels a vu le jour, en 1955, le Mouvement des non –aligné demeurent à ce jour, les bases fondamentales sur lesquelles s’appuie l’organisation dans son traitement des questions qu’elle aborde, Lamamra a rappelé, jeudi dernier, que ceci est dicté par l’apport historique du non-alignement à l’émancipation de la majorité de ses pays membres de la colonisation. Ne manquant pas de rendre un vibrant hommage au leader Latino-américain, le défunt président Hugo Chavez, Lamamra a indiqué que l’œuvre de ce valeureux dirigeant s’inscrit sur la voie des pères fondateurs du Mouvement, ainsi qu’au rôle joué par des pays d’Amérique Latine, lesquels ont ouvert des perspectives au mouvement des non –alignés, après la fin de la guerre froide fin des années 80. La promotion d’une culture de paix, la décolonisation et le respect de la souveraineté des peuples étant les principales questions qu’aborde le Sommet des pays du MNA, au Venezuela, près de 120 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud ont condamné le système colonial qui perdure à ce jour, en Palestine comme au Sahara occidental. Par ailleurs, certains pays membres du MNA, tels l’Iran, Cuba et le Venezuela, pour ne citer qu’eux, n’ont pas manqué d’avertir sur le nouveau néo-colonialisme menaçant la paix et la sécurité dans le monde, qui, se manifeste par l’ingérence militaire et politique de pays occidentaux, dans les affaires de pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine sous divers prétextes, citant la question du respect des droits de l’homme, la promotion de la démocratie et plus récemment en Libye, Yémen et Syrie dans le sillage des évènements «du printemps arabe».

Pas de place pour les pays coloniaux selon les principes des pays Non–alignés
Si dans l’agenda de leurs travaux, les pays membres du Mouvement des Non –alignés en conclave au Venezuela, ont inscrit parmi leurs points outre la réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU, la promotion d’une culture de paix et notamment la décolonisation et le respect de la souveraineté des peuples, c’est que ce dernier point demeure, à ce jour, un des principaux objectifs à atteindre par le MNA, qui a vu le jour en 1955, dans le sillage de la dynamique historique des mouvements de libération des peuples à travers le monde. Si dans le cadre des Nations unies, notamment son Assemblée générale et dans ses commissions, les occupations israélienne et marocaine, en Palestine et au Sahara-occidental, respectivement sont acculées à chaque rendez-vous de ces deux organes, et beaucoup moindre au niveau du Conseil de sécurité, pour l’application du Droit international au sein du MNA, il n’y a pas de tribune pour les promoteurs et les responsables du système colonial en Palestine comme au Sahara-occidental. Faisant fi des principes fondamentaux dictant la teneur du travail, des missions et des objectifs que le MNA s’est et continue de s’assigner, à ce jour, depuis 1955, le Maroc a mal choisi l’espace pour vanter sa prétendue «souveraineté» sur le Sahara occidental. Habitué à être soutenu dans sa colonisation du Sahara occidental, à Paris, comme dans l’espace des pays du Golfe, le Makhzen s’est empressé à travers le ministre des affaires étrangères du Palais Royal, à discourir en ignorant outre le droit international mais faire fi de la teneur des principes du MNA.
Le Sommet étant une opportunité pour le Mouvement de raffermir ses position en matière d’actualité internationale, au moment ou l’AG de l’ONU tient ses travaux à New-York, et ce n’est ni sur le sol de l’Amérique du Sud, et de surcroît en République Bolivarienne du Venezuela, que la présidence du comité politique du MNA allait être attribuée à un pays colonisateur, le royaume chérifien, en l’occurrence. Jugeant son éviction, le MNA, à se porter candidat pour le poste précité, par les membres du MNA, le Makhzen a vite fait comme à ses habitudes de s’attaquer à l’Algérie, pensant encore une fois en vain, faut-il le noter, voiler ses échecs en matière de promotion de son système colonial au Sahara occidental, comme ce fut le cas plus récemment lors du Sommet de l’union Africaine. Et si le MNA a préféré voir la candidature du Venezuela pour occuper la présidence du comité politique du MNA, ceci reflète l’attachement de ses membres à l’esprit et les principes ayant animé les premiers fondateurs du MNA, en 1955, et de surcroît un message à d’autres acteurs, dont Paris, Londres et Washington qui , à travers leurs rôles au sein du Conseil de sécurité, ne font pas la promotion effective de la force du Droit, pour mettre fin à la colonisation sioniste en Palestine et marocaine au Sahara-occidental.
Karima Bennour

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