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LE MOUDJAHID SALAH GOUDJIL REVIENT AU «FORUM DU COURRIER D’ALGÉRIE» SUR LA RÉVOLUTION DE 1954 : «Il est temps de parler des fragments méconnus de notre histoire !»

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«Il y a ceux qui sont témoins de faits historiques et ceux qui écrivent et qui sont spécialistes de l’Histoire. Il y’a une différence. Les premiers peuvent raconter les évènements auquel ils ont survécu, mais il revient aux historiens d’en aborder en profondeur et d’en aller dans les détails».
«Actuellement, on est à 42 millions d’algériens. Au lendemain de l’indépendance, on était seulement 6 ou 7 millions et de nos jours, il en reste environ un million qui sont encore en vie. Donc, on a 41 millions qui sont nés après l’indépendance et qui ignorent des faits sur la révolution. Il est temps pour qu’on commence à parler de certains fragments encore méconnus de notre histoire et d’en préciser également d’autres faits. C’est-à-dire qu’il est temps d’aborder et d’écrire l’histoire avec précision ; quelles sont les causes qui ont mené à la révolution ? Et qu’elles en sont les conséquences, positives soient-elles ou négatives ? Car, cela seulement est de sorte de nous – peut-être – permettre den arriver à un semblant de vérité ».
«Après l’indépendance en 1962, on était à environ 7 millions d’habitants. On vient de payer déjà le lourd tribut d’un million et demi de martyrs. Les difficultés et les défis étaient énormes : on avait 400 000 algériens qui étaient encore emprisonnés, 300 000 exilés dispersés entre la Tunisie et le Maroc, deux millions d’éloignés de leur villages natals et de déportés dans les campements de concentration. Le désordre régnait alors en Algérie après le départ des Français, tous les postes techniques et de gestion étaient vides. C’est à partir de ce moment que s’est produit le miracle et là que s’est montrée la force de la mobilisation du peuple. Vous en avez l’exemple de la télévision publique, tous les techniciens ont quitté le pays, mais la télévision et la diffusion n’a cessé même pas un jour».
«Le groupe des 22 était en fait composé de plus de 22 membres. Leur nombre pourrait en vérité être beaucoup plus important. Je pourrais les estimer à 30 ou 40 membres. Cela s’explique par le fait que rares ceux qui étaient à l’époque connus et la plupart activaient secrètement et préfèraient ne pas décliner leur identité de peur d’être débusqués par les services de sécurité français».
«Mostefa Ben Boulaïd a été le premier à songer à l’idée de faire connaitre la révolution à l’extérieur et récolter l’appui politique et logistique. Il partit alors en Lybie où il a parcouru l’essentiel de son trajet à pieds. C’est là-bas d’ailleurs qu’il a rencontré Ben Bella. Ensuite, il s’est rendu en Égypte, en compagnie d’un Moudjahid appelé Mestennelli. C’est celui-ci qui m’a dit après que Ben Boulaïd avait rencontré en Égypte le leader Djamel Abdenasser. Ces pays étaient très importants pour la révolution. Abdenasser, après son coup d’État en 1952, avait un discours rencontrant un grand écho à travers le monde arabe. En 1951 c’est l’indépendance de la Lybie et en 1954 ce sont les soulèvements survenus en Tunisie et au Maroc. C’est en ce moment qu’est survenu le vrai et réel printemps arabe».
«Après le déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954 dans les Aurès, la France coloniale et même des habitants ont prédit l’infléchissement de notre révolution. Ils ont dit : “Ils ne résisteront pas 3 mois. bientôt arrivera l’hiver, la neige et la grêle et c’est dur dans les maquis. Ils seront comme des lapins dans leurs retranchements”. Les trois mois se sont écoulés en fait, et nous en sommes ressortis non pas comme des lapins mais comme des lions», lâche-t-il avec une fierté affichée.

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