Le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’Union nationale libyen, Fethi Bachagha, a annoncé que son gouvernement avait proposé aux États-Unis l’acceptation d’une base militaire américaine en Libye, estimant que cela « contribuerait à ramener la stabilité ». Le membre du gouvernement d’Union nationale a affirmé, samedi dernier, en effet, que «si les États-Unis adressent une demande concernant une base militaire, nous ne nous y opposerons pas» avant de poursuivre « et ce afin de lutter contre le terrorisme et le crime organisé » et aussi, en vue «d’écarter des pays étrangers qui interviennent en Libye », a déclaré Bachagha, dans ses déclarations à l’agence Bloomberg. Le ministre libyen de l’Intérieur a tenu ces propos le lendemain de la rencontre qui a réuni, vendredi dernier, le président du Conseil présidentiel du GNA, Fayez El-Serraj et David Satterfield, l’ambassadeur des USA, à Istanbul, en Turquie.
Reçu à la résidence de Serraj, à Istanbul, le bureau de communication du GNA a indiqué, dans un communiqué, que le responsable libyen a discuté avec l’ambassadeur des États Unis, Satterfield, sur l’évolution de la situation en Libye, de la question de l’adhésion à la résolution 2510 du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), document qui a renforcé , selon la même source, les résultats de la Conférence de Berlin. Toujours concernant les rencontres du président du Conseil présidentiel libyen, El-Serraj, ce dernier a eu à rencontrer, jeudi dernier, le président turc, Recep Tayyip Erdogan à «huis clos », selon le bureau de communication de la présidence turque, indiquant que le tête-à-tête a eu lieu à la résidence du président turc, sans plus d’information sur la teneur de la rencontre.
L’agence officielle turque « Anatolie » a indiqué de son côté, que la rencontre El-Serraj –Erdogan avait eu lieu à un moment où « la Turquie cherchait à rétablir la paix en Libye et à arrêter l’attaque contre la capitale libyenne, Tripoli ». Les rencontres entre le responsable libyen, Fayez El-Serraj , et le président turc ainsi que celle avec l’ambassadeur américain en Turquie interviennent, faut-il le souligner, quelques jours avant la tenue du dialogue inter-libyen, à Genève, comme annoncé par Ghassan Salamé, le responsable onusien du dossier libyen. S’exprimant sur les dernières déclarations du secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, de revoir le déploiement des forces militaires américaines sur le continent africain, le ministre de lIntérieur libyen Fethi Bachagha, a déclaré, sur ce redéploiement militaire étasunien que même si celui-ci « n’est pas clair pour nous » avait-il indiqué, mais nous espérons, a poursuivi, Bachagha que «la Libye sera incluse afin de ne pas laisser de place à la Russie», a-t-il précisé. Deux soldats turcs ont été tués en Libye où Ankara a déployé des militaires pour soutenir le gouvernement de Tripoli, a annoncé, hier, le Président Recep Tayyip Erdogan. «Nous avons eu deux martyrs là-bas, en Libye», a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse à Ankara, sans plus de précisions sur les circonstances de la mort de ces militaires turcs.
Karima Bennour
