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LE MAROCGATE RATTRAPE L’AFFAIRE PEGASUS : L’UE fracasse l’édifice criminel bâti par le Makhzen

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Le Maroc ne peut plus cacher ses tares et ses échecs diplomatiques et ses coups fourrés, voire criminels, qui sont à mille lieues des us et coutumes en matière de politique, de coopération ou de relations Internationales. Il s’est livré à une véritable entreprise mafieuse et la réaction de l’Union européenne, son alliée désabusée et grugée est loin de renvoyer au simple fait divers. C’est de la corruption pure et simple pour s’acheter la bénédiction de cette institution et pour fouler aux pieds des arrêts de la Cour de justice européenne et la communauté internationale.
Le dossier du MarocGate est pris très au sérieux par le bureau du parlement européen qui, veut d’une part, soigner son image écornée par des députés brebis galeuses et, d’une autre, aspire à un recentrage de sa position de soutien inconditionnel à la politique coloniale du Maroc qui est en totale contradiction avec les résolutions onusiennes et les arrêts des institutions judiciaires mondiales et européennes.
La dernière résolution, certes non contraignantes, appelant le Maroc au respect des droits de l’Homme est la parfaite illustration du revirement de la position de l’Union européenne à l’égard de Rabat. Et la réaction de cette assemblée va crescendo et pourrait même aboutir à la rupture avec cet allié encombrant. Mardi, la commission des affaires juridiques du Parlement européen a voté, à l’unanimité, pour la levée de l’immunité de deux eurodéputés socialistes dans le cadre de l’affaire de corruption éclaboussant l’institution continentale et dans laquelle le Maroc est notamment impliqué, a affirmé la rapportrice, Manon Aubry. Les élus concernés sont le Belge Marc Tarabella et l’Italien Andrea Cozzolino, dont la justice belge a demandé, début janvier, la levée de leur immunité parlementaire. Ce premier feu vert devra être confirmé demain, jeudi, par un vote en session plénière, à partir de 10H00 GMT, selon une porte-parole du Parlement. « La justice avance. Malheureusement, le Parlement n’est pas aussi efficace pour adopter les réformes contre la corruption », a tweeté l’eurodéputée française Manon Aubry (LFI-NUPES), autrice des rapports en faveur de la levée d’immunité des deux élus.
L’enquête actuellement menée par la justice fédérale belge a confirmé que le Maroc a soudoyé plusieurs eurodéputés ce qui lui avait permis de s’acheter la bénédiction de l’UE et surtout son silence face à ses excès. Dans cette affaire du MarocGate, qui ébranle le Parlement européen, quatre personnes ont été écrouées: l’ex -eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri, l’élue socialiste grecque Eva Kaili, son compagnon, l’assistant parlementaire italien Francesco Giorgi, ainsi que l’Italien Niccolo Figa-Talamanca, responsable d’ONG. Ce quatuor a été inculpés d' »appartenance à une organisation criminelle », « blanchiment d’argent » et « corruption ». Francesco Giorgi aurait expliqué aux juges que l’eurodéputé Andrea Cozzolino était impliqué dans cette affaire et a eu des contacts avec l’ambassadeur du Maroc à Varsovie, Abderrahim Atmoun, grâce à Panzeri, qui était le président de la commission Maghreb et qui avait ensuite passé le relais à Cozzolino. Le cas de ce dernier est intéressant pour les enquêteurs puisqu’il est membre de la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur l’affaire dite du logiciel espion Pegasus et dans laquelle le Maroc est mouillé. Sa présence dans cette commission explique la lenteur des procédures d’enquête et surtout son inaction, elle, qui avait été installée depuis plusieurs mois sans livrer le moindre indice sur ses travaux ou la moindre résolution. Acculé, Andrea Cozzolino vient de démissionner de la commission parlementaire spéciale sur le programme Pegasus (logiciel espion utilisé notamment par le Maroc) et de la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne. Et plus encore, l’eurodéputé italien a demandé à la commission du développement régional du Parlement européen de retirer une série de ses amendements, dont deux concernaient le Maroc. Comme indiqué par le site ilfattoquotidiano et l’agence de presse italienne Ansa, il y en avait treize au total. Cozzolino a été suspendu le 16 décembre du registre des membres et électeurs du Parti démocrate ainsi que de tous les postes au sein du parti après que son nom ait figuré dans l’enquête du procureur belge. Au total, les enquêteurs belges ont mis la main sur 1,5 million d’euros en liquide, saisis aux domiciles de Panzeri et Kaili, ainsi que dans une valise transportée par le père de celle-ci.
L’édifice criminel mis en place par le Makhzen pour s’acheter le silence de l’Union européenne et qui lui avait permis de s’acheter son silence et sa bénédiction concernant ses atteintes aux droits de l’Homme, la dilapidation des richesses des territoires sahraouis qu’il occupe depuis 1975 et sa politique coloniale est en train de tomber comme un vulgaire château de cartes. Les prochains jours risquent d’être encore plus chauds et plus difficiles. Et ils seront encore plus brûlants quand l’italien Pier Antonio Panzeri, qui vient de passer un deal avec le juge fédéral belge, va se mettre à table.
Slimane B.

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