La présidente de l’Instance sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM), Aminatou Haïdar a salué, vendredi, la décision du Parlement européen condamnant à l’unanimité le Maroc en raison du chantage exercé contre l’Espagne par l’exploitation des mineurs dans « une migration collective purement inhumaine et immorale ». Dans une déclaration à l’APS, la militante sahraouie a affirmé qu’en dépit de cette décision, « celle-ci n’a pas jeté la lumière sur les véritables raisons derrière l’obstination marocaine », dues, a-t-elle dit, « du laisser-aller et de la complicité de l’UE avec le régime de l’occupant marocain ». L’Union européenne, poursuit Aminatou Haïdar, apparait « indulgente » envers le Maroc à plus d’un titre, « d’abord considéré comme partenaire stratégique, jusqu’à la complicité flagrante dans le pillage des richesses du Sahara occidental et la poursuite de l’occupation de ses terres », ajoutant que « cela encourage le Maroc à violer les lois et la légalité internationales ». Elle a appelé le Parlement et l’Union européenne à exercer « une pression sur le régime marocain » pour mettre un terme à l’occupation de la République sahraouie. Le Parlement européen avait adopté, jeudi, une résolution dans laquelle il a rappelé au Maroc que la question migratoire ne pouvait être utilisée à des fins politiques, à plus forte raison lorsque les migrants sont des mineurs. Il s’agissait aussi, pour le Parlement, de signaler à Rabat que l’adoption de ce genre de méthodes pouvait être considéré comme un geste hostile, pas seulement par l’Espagne, pays ciblé directement, mais par l’Union européenne dans sa globalité.
M. B.
Nouvelle provocation du Maroc à l’encontre de l’Allemagne
L’ambassade d’Allemagne à Rabat a indiqué que « les autorités marocaines compétentes ont refusé de fournir des services aux ressortissants allemands, « sans indication du motif ». Dans un communiqué publié sur son site, l’ambassade note que « depuis le 1er mars 2021, le Maroc a suspendu unilatéralement sa coopération avec l’ambassade ainsi qu’avec les institutions allemandes, de même qu’il a imposé une suspension de contact envers l’ambassade. Ceci concerne également les affaires consulaires ». Le communiqué explique, par conséquent, que « le soutien consulaire de l’ambassade d’Allemagne à Rabat ne peut désormais être fourni que de manière très limitée ». La représentation diplomatique allemande informe en outre que le problème concerne également la prolongation ou la réglementation du séjour des ressortissants allemands au Maroc. « D’après les personnes concernées, ces services ont été refusés – entre autres par la police – sans indication du motif », lit-on dans le document. Les citoyens allemands sont donc fortement conseillés de ne pas dépasser la durée autorisée de séjour sans visa – limitée à 90 jours – et de quitter le pays à temps au moyen des vols spéciaux limités. « Si la période du séjour légal a expiré, ou si d’autres problèmes, liés à la résidence légale, surviennent, l’assistance de l’ambassade ne pourra malheureusement pas être octroyée », prévient l’ambassade. Les interventions de l’ambassade en faveur des ressortissants allemands sont actuellement également entravées par la suspension de contact adoptée par le Maroc, ajoute-t-on de même source. Début mars, le Maroc a décidé de suspendre ses relations avec l’ambassade d’Allemagne à Rabat, en raison de divergences avec Berlin sur plusieurs dossiers, dont celui du Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975. L’Allemagne, qui avait condamné la décision de l’ex-président américain, Donald Trump, de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, a soulevé cette question au niveau du Conseil de sécurité, où elle a appelé les États-Unis à « agir dans le cadre du droit international ».
M. B.