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Le Makhzen au bout du rouleau

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L’ancien chef du Gouvernement marocain, qui s’est adressé, jeudi dernier, à l’Algérie dans un curieux message, au ton conciliant, n’a pas livré tous ses secrets. En quémandant une réconciliation avec l’Algérie en employant un langage conciliant sur fond d’un mea-culpa qui ne dit pas son nom, Abdelilah Benkirane n’aurait jamais agi de son propre chef. Si ce message n’est pas difficile à décoder dans la mesure où les intentions du Makhzen à notre égard ont toujours été malsaines, les raisons derrière cette énième et prétendue « main tendue » du roi marocain n’étaient pas tout à fait claires. Pas plus qu’une semaine après, ce qui semble d’apparence caché commence à remonter à la surface. On le sait, à chaque fois qu’un responsable marocain haut placé parle de l’Algérie en bien-ce qui est très rare- et en mal, il se cache derrière l’expression d’un chagrin qu’il veut noyer en se fourvoyant dans un flot de diversions. L’Algérie a le dos large pour ça, le Makhzen peut toujours essayer. En effet, en allant jusqu’à demander une invraisemblable réconciliation avec un voisin qui a rompu ses relations avec lui, le messager de Mohammed VI a été d’une légèreté d’esprit qui en cache mal un autre artifice par lequel le régime royal veut s’affranchir du malaise qui le ronge de l’intérieur. On pense notamment à ces milliers de marocains qui crient leur indignation dans les villes du royaume pour dénoncer la normalisation avec une entité criminelle qui continue son bain de sang à Ghaza, à Rafah, et pourchassant, partout, le moindre Palestinien retrouvé sur leur chemin infernal. On pense aussi à ces scandales en série qui éclaboussent, au plus haut sommet de la responsabilité, les dirigeants marocains. Le Makhzen, qui n’arrive pas à étouffer toutes ces affaires qui lui donnent le tournis, est, aujourd’hui, poussé dans ses derniers retranchements. Ses agitations dans tous les sens sont un indice révélateur. Il ne peut, visiblement, supporter une once de plus. À peine arrive-t-il à se défaire d’une frasque, qu’il en essuie une autre qui l’enfonce dans son délire. Aux dernières nouvelles, la ministre marocaine de la Transition énergétique, Leila Benali, est mouillée dans ce que les médias locaux ont nommé « un scandale de mœurs ». Mais l’affaire est beaucoup plus grave qu’elle met en lumière un conflit d’intérêt dont le complice est un PDG (un certain Andrew Forres) d’une firme australienne des énergies renouvelables qui, comme par hasard, vient de décrocher au Maroc un marché juteux. L’affaire, révélée par des médias anglo-saxons, sent le roussi. Par ailleurs, exit les déboires d’une diplomatie à deux sous, le Makhzen pleure la perte de l’un de ses plus vieux affidés dans la région du Maghreb. Désormais ex-secrétaire général de la défunte UMA, le tunisien Taieb Baccouche, dont le nom rappelle un défenseur zélé des thèses marocaines, vient d’être débarqué, par Kaïs Saïed, de ce poste. A ceux qui ne le savaient pas, ce personnage a servi de carte de pression entre les mains du Makhzen qui a attaqué l’Algérie, par le biais de ce servile, en l’accusant d’être « responsable » du blocage de l’organisation maghrébine. Pour ne pas tout dire, ce ne sont là que quelques soucis qui font agiter le Makhzen et ses larbins.
Farid Guellil

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