Le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Salem Ould Salek, a déclaré, que la décision de l’ex-président américain Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental va à l’encontre de la position de la communauté internationale, soulignant l’existence de signes d’un éventuel changement de position des Etats-Unis.
La décision unilatérale de Trump de reconnaître les revendications illégales du Maroc au Sahara occidental en échange de la normalisation des relations du Royaume avec l’entité sioniste, « va à l’encontre des décisions des Nations unies, de l’Union européenne (UE), de l’union africaine (UA), de la Cour internationale de justice (CIJ) et celle de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) », a déclaré Ould Salek à Radio France internationale (RFI). Toutes ces institutions et organisations internationales ne reconnaissent pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, a rappelé le chef de la diplomatie sahraouie. « Je ne crois pas que la déclaration de Trump changerait les frontières de cette manière », a-t-il dit, estimant que les tentatives de l’occupant marocain d' »éliminer l’existence d’un peuple et confisquer ses droits, équivaut à revenir à la loi de la jungle ». « Trump a violé non seulement les décisions des organisations internationales, les dispositions du droit international mais aussi les intérêts stratégiques des Etats-Unis. Je ne pense pas que les Américains aient l’intérêt de voir un pays quelconque changer les frontières de ses voisins et poursuivre une politique d’acquisition d’un territoire par la force ». Invité à commenter la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne après l’accueil, il y a quelques semaines par Madrid du président sahraoui, Brahim Ghali, pour des soins, Ould Salek, a estimé que cela n’était qu' »un prétexte ». Selon le chef de la diplomatie sahraouie, « le Maroc voulait que l’Union européenne (UE) et l’Espagne surtout suivent la démarche de l’ex-président des Etats-Unis Donald Trump concernant le Sahara occidental ». Et pour atteindre cet objectif, « le Maroc exerce la pression sur ses voisins et l’Espagne notamment. Le Royaume a utilisé cette arme de l’immigration clandestine comme il a eu recours bien entendu au trafic de drogue », a-t-il poursuivi, notant que 80% du trafic de cannabis en Europe provient de la production marocaine. Ould Salek a relevé l’existence de signes laissant entrevoir un éventuel changement de la position de l’administration Biden à l’égard de la question sahraouie.
« Il y a bel et bien des signes et pour preuve, l’administration Biden n’a pas confirmé ou endossé les décisions de Trump », a-t-il déclaré, citant en cela les récentes déclarations du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, sur » le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques » en vue de résoudre le conflit au Sahara occidental ainsi que le » changement d’approche » concernant ce dossier, évoqué par le département d’État. Sur le terrain, le ministre a affirmé que « les lignes ont bougé et la lutte armée se poursuit », mais selon lui, » les grandes batailles sont à venir », a-t-il ajouté, assurant que « les Sahraouis sont décidés à reprendre leur liberté par tous les moyens légitimes ». S’agissant de l’ouverture par certains pays de « consulats » dans les territoires sahraouis occupés, le responsable sahraoui a révélé » comment le Maroc arrive à convaincre un certain nombre de pays à travers une diplomatie du dollar et des enveloppes », en référence aux sommes versées par Rabat à certains pays pour faire la promotion de ses ambitions expansionnistes. Par ailleurs, il a rappelé qu’un accord de paix a été signé entre (le Maroc et le Front Polisario) dans le cadre du plan de règlement de 1991 sous les auspices des Nations unies et de l’OUA, l’ancêtre de l’UA, exhortant » la France et l’Union européenne à jouer un rôle positif parce que la paix et la sécurité en Afrique du nord et l’Afrique de l’ouest est lié à la paix au Sahara occidental ». « Il faut que le Maroc respecte les frontières de ses voisins (..) la prolongation de ce conflit peut créer des difficultés y compris pour l’UE », a-t-il mis en garde. Au sujet des négociations, au point mort, le ministre a expliqué que ce blocage est le résultat des tentatives marocaines d’entraver le processus d’indépendance du Sahara occidental. Donc il est « nécessaire », voire même « urgent », d’après le ministre, qu' »un pays comme la France aide le Maroc à comprendre que le chemin de la paix passe par l’acceptation des règles du jeu et la coopération avec les Nations unies « . Mais » la mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental (Minurso) est toujours sur le terrain, mais elle est bloquée, car, le Maroc refuse d’aller au référendum », a-t-il regretté. Il faut relever que l’interview du chef de la diplomatie sahraouie à RFI fortement dérange le lobby marocain au sein de cette radio et dans la presse française au point ou la radio s’est crue obliger de sortir une fakenews sur la reconduction de Biden de la décision de Trump. Ce qui est loin d’être le cas les Etats-Unis par la voix de Antony Blinken qui ne cesse d’appeler à la nomination d’un envoyé spécial du SG de l’ONU pour relancer le dialogue et le processus de paix au Sahara occidental . Des déclarations qui annihilent la propagande marocaine et celle de son allie israélien, qui n’a plus de prise à la Maison Blanche.
M. Bendib