Docteur Yousfi Mohamed, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital de Boufarik, invité, hier, du Forum du Courrier d’Algérie, revient, près de 11 mois après l’apparition des premiers cas de Covid-19, pour nous dire ce que lui et ses collègues auraient enduré.
Peut-être plus que d’autres, loin l’idée de minimiser l’effort à saluer de tout le corps médical à travers le pays, puisqu’il était au cœur même de l’épicentre de la pandémie, Blida à savoir. « Je rends hommage au corps médical », dira-t-il d’emblée en signe de reconnaissance envers les personnels de la santé qui ont, alors, fait des mains et des pieds pour prendre en charge les cas de contamination dans les hôpitaux. On s’en souvient, pour une épidémie qui avait suffisamment gagné en ampleur à travers le monde pour être catégorisée pandémie ; il n’y avait alors ni les moyens matériels, ni de protection et ni logistiques pour y faire face. Et pourtant, le corps médical, depuis le plus fort de la pandémie jusqu’au jour d’aujourd’hui, n’a pas baissé les bras. « Nous ne nous sommes pas reposés un seul jour depuis 11 mois ! », tant la menace, quand bien même moindre qu’il y a quelques mois, plane toujours.
Aujourd’hui, la situation dans l’hôpital de Boufarik, tout comme ailleurs, s’est améliorée avec une baisse de la pression sur les services Covid-19. Preuve en est, le taux de remplissage des lits passe de 200% il y a quelque temps à 30% aujourd’hui. Ceci grâce aux mesures qu’il qualifie d’ « importantes » prises par les autorités. À commencer par la fermeture des frontières du pays au mois de mars, décidée par le président de la République, aussi bien que le dispositif de confinement, renouvelé et parfois réajusté selon l’évolution de la situation épidémiologiue. Bien que l’absence d’un contrôle et d’un suivi rigoureux des mesures a fait qu’un relâchement s’observe par-ci par-là, voire même se généralise comme état de fait.
Attendre le vaccin, mais surtout l’établissement d’un calendrier
Au titre du vaccin qui a suscité les espoirs chez l’humanité, et dont l’Algérie a passé commande auprès des laboratoires russe, chinois et anglo-suédois, Dr Yousfi indique qu’outre la population, les professionnels de la santé sont également dans l’expectative. C’est d’autant que la campagne de vaccination est annoncée pour ce mois de janvier, comme instruit par le chef de l’État, alors que l’arrivée des vaccins russe et chinois, dans un premier temps, se fait désirer. « Nous attendons avec impatience le vaccin », a-t-il fait savoir. Quoiqu’il dise tout aussi que vue la forte concurrence et la pression qui font rage sur l’acquisition des fameux « antidotes », l’Algérie « n’est pas en retard » dans ce domaine. Par contre, ce qu’il faut mettre en place et que l’on peut considérer comme une urgence, un calendrier de vaccination. Ceci, non seulement pour rassurer la population mais aussi et surtout pour établir la confiance entre l’État et les citoyens. Comme quoi, dire par exemple qu’a telle date l’Algérie commencera la vaccination pour « mettre en confiance la population », a-t-il suggéré. Sur le plan logistique, tout comme l’ont maintes fois assuré les responsables de la santé, Dr Yousfi estime que l’Algérie est prête. Farid Guellil