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LE COMMISSAIRE À LA PAIX ET À LA SÉCURITÉ DE L’UA AU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU : «La communauté internationale doit reconnaître l’ingérence extérieure sans précédent en Libye» 

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C’est à partir de l’Institution africaine, que l’appel à l’adresse de la communauté internationale, lui a été lancé, pour que celle-ci pointe du doigt la responsabilité des ingérences étrangères sur le cours des évènements en Libye, qui sont à l’origine de l’impossibilité d’asseoir un dialogue effectif entre les Libyens, pour sortir ce pays du chaos, dans lequel il a été plongé, il y a plus de huit ans. S’exprimant par vidéo conférence, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui a relevé, en effet, qu’il était impératif pour la communauté internationale de reconnaître «l’ingérence extérieure toxique sans précédent en Libye», à l’origine de la dégradation gravissime de la situation de guerre et de conflit armé, dans ce pays. Alors que la communauté internationale, via notamment son dernier émissaire, Ghassan Salamé n’a cessé d’indiquer que la crise libyenne devrait connaître son règlement sur la voie d’un processus politique basé sur un dialogue inclusif inter-libyen, le cours des évènements dans ce pays a par contre privilégié la confrontation, par l’usage des armes, compliquant davantage la situation, notamment depuis l’offensive militaire des forces de Khalifa Haftar contre Tripoli. Affirmant dans son intervention, à partir de l’ Institution africaine, que «la situation est encore compliquée par le fait que la Libye est devenue essentiellement un champ de bataille par procuration entre certains acteurs extérieurs qui défendent leurs intérêts nationaux par le biais de mandataires locaux » , a indiqué Smaïl Chergui lors d’un briefing au Conseil de sécurité sur la Libye, le responsable africain ira jusqu’à acculer les Nations unies, notamment les membres du Conseil de sécurité. Alors que la résolution sur l’embargo de vente des armes à la Libye est toujours en vigueur, le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA a indiqué, aux membres du Conseil de sécurité, sur les acteurs extérieurs en question, que ces derniers « ont contribué à inonder la Libye d’armes, créant un environnement propice au développement de l’activité des groupes terroristes » a-t-il précisé. Et comme nul n’ignore qu’en l’absence de vie politico-institutionnelle, en Libye, depuis plus de huit ans, outre qu’elle est devenue un marché d’armes à ciel ouvert, les acteurs étrangers ayant été au-devant de la scène, lors de l’éclatement de la crise libyenne, dont des membres de l’Otan, pour ne citer que la France et la Turquie, et d’autres à l’exemple du Qatar et les Émirats arabes unis, ces derniers ont continué à consolider leur présence sur la scène libyenne, à travers certains acteurs locaux, en vue de peser sur le cours et l’orientation des évènements, selon leurs intérêts respectifs, fondamentalement en opposition des aspirations et des intérêts de la Libye et de son peuple. Attirant leur attention, sur le fait que la situation chez notre voisin de l’Est, déjà insoutenable, s’est aggravée dangereusement, ces derniers mois, S’maïl Chergui alerte sur «les interférences étrangères» qui aggravent, a-t-il poursuivi «la situation déjà instable sur le terrain» et de lancer l’appel de l’UA, aux différents acteurs à «œuvrer dans l’intérêt du peuple libyen et de la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Libye ». Déclarant, à partir du siège de l’Institution africaine, que la Libye était devenue le théâtre d’une guerre par procuration entre acteurs extérieurs défendant leurs propres intérêts nationaux, le commissaire à la Paix et à la Sécurité attire l’attention des membres du Conseil de sécurité, sur les conséquences des combats et des violences. Pour le responsable à l’Union africaine, les combats en Libye «ont aussi entrainé de nombreuses alliances entre des milices armées et les deux autorités rivales», à savoir, le gouvernement d’Union nationale (GNA) et l’Armée nationale libyenne (ANL).
Le cours des évènements en Libye, notamment depuis l’offensive militaire contre Tripoli et l’intensification des opérations de guerre dans ce pays, entre les parties libyennes, sur fond des ingérences étrangères, risque d’acheminer le pays, vers l’inconnu ; voire son éclatement, objectif escompté, faut-il le noter, par certains acteurs étrangers, sur fond des mutations et des tensions en cours sur la scène internationale, qu’impose le cours de l’avènement d’un nouvel ordre mondial multipolaire. Pour l’Union africaine, il est urgent que les membres du Conseil de sécurité assument leurs responsabilités, en œuvrant d’une manière effective à l’instauration d’un cessez-le feu, en vue de sauver en premier lieu des vies humaines de la mort qui s’abat sur les libyens, quotidiennement. Pour le Commissaire à la paix et la sécurité de l’UA le rythme alarmant des actions de violences et des opérations de guerre entre acteurs libyens, «exige un cessez-le-feu immédiat» avec notamment, «la mise en place de couloirs sécurisés pour l’acheminement de l’aide humanitaire» aux milliers de libyens qui fuient la mort au quotidien. Pour le responsable africain, l’UA demeure convaincue, a tenu à souligner Smaïl Chergui, aux membres du Conseil de sécurité et aux différents acteurs libyens «qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise libyenne».
Karima Bennour

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