Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab présidera, conjointement avec la commissaire de l’Union européenne Kadri Simson, l’ouverture, le 10 octobre à Alger, de la 4e réunion annuelle de haut niveau sur l’énergie, a indiqué un communiqué ministériel. L e document indique par ailleurs que les deux responsables ouvriront, le 11 et 12 octobre, les travaux du 2 e Forum Algérie -UE sur l’énergie. Cette réunion intervient dans le cadre des mécanismes mis en place entre les deux parties depuis la signature de l’accord d’association stratégique dans le domaine de l’énergie, l’encouragement de l’investissement en matière de prospection et d’exploitation de nouveaux gisements, le développement des énergies nouvelles et renouvelables, l’hydrogène, la coopération bilatérale dans le domaine énergétique et la valorisation des compétences en matière d’énergie en Algérie. Elle sera également l’occasion d’évaluer les différents chantiers communs lancés depuis la dernière réunion tenue à Alger le 20 septembre 2018 et de débattre de nouvelles perspectives de coopération entre les deux parties. Les travaux de ce deuxième Forum des affaires permettront de débattre d’un large éventail d’opportunités dans le domaine de l’énergie et des perspectives d’investissement dans ses différents secteurs qui s’offrent aux deux parties dans l’optique d’un partenariat gagnant-gagnant. Les travaux de cette rencontre seront marqués par la présence des ambassadeurs de pays membres de l’UE accrédités en Algérie, de ministres, de chefs d’entreprises algériennes et européennes, de représentants d’associations professionnelles et d’organisations patronales. Les travaux seront l’occasion de présenter des expertises de haut niveau sur le gaz naturel, les énergies nouvelles, et renouvelables et des perspectives d’avenir et de coopération qui s’offrent aux deux parties. Une foire et des réunions entre chefs Cette rencontre intervient alors que des pays membres de l’Union européenne font face aux appréhensions d’une crise énergétique qui pourraient mettre à mal leurs économies et compromettre leur politique social de soutien des prix de l’énergie, accordée à certaines catégories sociales notamment en matière de chauffage et d’électricité. La crise énergétique générée par le conflit en Ukraine risque de pousser des pays membres de l’UE, à se délier de leurs engagements européens pour faire cavalier seul et négocier au mieux leurs approvisionnements en gaz. Malgré la prochaine mise en place de la plateforme commune pour les achats de gaz, la question tarifaire risque de faire voler en éclat le consensus actuel en matière d’énergie. L’UE qui veut négocier, dans le cadre des accords passés avec les fournisseurs et dans le cadre de la prochaine plateforme d’achat qui sera mise en place a rejeté la demande espagnole pour le refus d’une augmentation du prix du gaz algérien. Le 15 septembre dernier, le président du Medef lançait un «cri d’alerte». «Beaucoup d’entreprises vont soit ralentir, soit arrêter leur production», déclarait Geoffroy Roux de Bézieux sur le plateau de BFMTVRMC. Estimant que le dispositif d’aides annoncé par Bercy est une «usine à gaz», dont il tient pour responsable Bruxelles, le patron des patrons français avait appelé à trouver un accord au niveau européen afin de plafonner le prix de l’électricité. Un cadre européen trop contraignant ? Un appel patronal également émis à l’échelon européen. «Les décideurs politiques devraient envisager d’urgence une mesure temporaire à l’échelle de l’UE pour découpler les prix de l’électricité des prix du gaz», a suggéré l’organisation patronale BusinessEurope dans une lettre adressée le 29 septembre à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. «Il est urgent de trouver des moyens au niveau de l’UE d’atténuer l’impact des prix de l’énergie qui paralysent les entreprises européennes, c’est une question de survie», estimait ce lobby des entreprises, mettant en garde contre le «risque imminent» de «pertes de production» et «d’arrêts de milliers d’entreprises européennes». C’est une véritable panique qui s’est emparée des QG des politiques dans plusieurs pays européens, et la réunion d’Alger est une aubaine pour l’Algérie pour faire avancer encore plus ses pions et profiter d’un avantage, celui d’être, dans une proche perspective un potentiel substitut aux apports russes si les Européens joueraient le jeu et encourageaient un partenariat gagnant-gagnant dans le domaine de la prospection et l’exploitation de nouveaux gisements de gaz dans le sud du pays.
Slimane B.