Face à la situation politique inédite qui marque le pays, notamment, le mouvement populaire entamé le 22 février dernier contre la candidature du président sortant à un nouveau mandant présidentiel, un collectif d’intellectuels a rendu public une lettre dans laquelle il appelle à préserver le caractère pacifique de cette manifestation mais surtout de s’organiser afin d’aller vers un changement démocratique. Des médecins, syndicalistes, pharmaciens, ingénieurs, anciens députés, journalistes, avocats, étudiants, militants des droits de l’homme ont, à l’unanimité, appelé à préserver et développer la mobilisation massive actuelle en veillant «jalousement» sur son caractère pacifique car, se disent-ils : «forts de notre conviction en une Algérie libre, démocratique et solidaire et pleinement engagés dans le sursaut citoyen en cours». Les signataires de la lettre recommandent au peuple algérien de ne pas céder aux provocations de ce qu’ils ont appelé« officines occultes» et autres baltaguia et récupérateurs professionnels, et d’éviter toute atteinte aux personnes et aux biens publics et privés. «Ne provoquons jamais les membres des forces de sécurité. Ils restent pour nous des frères, même lorsqu’ils exécutent l’ordre « injuste » de nous frapper, arrêter et malmener », souligne encore le collectif. Toujours dans le même contexte, la même source met l’accent sur la préservation de l’union citoyenne et en laissant s’exprimer toutes les demandes légitimes et idées pacifiques. En outre, le collectif a appelé à la nécessité de s’organiser dans les lieux de vie et de travail en collectifs pour le changement démocratique et les libertés et contre la répression en veillant à éviter l’infiltration de provocateurs.S’adressant aux autorités, il a appelé à l’annulation immédiate des élections et la mise en place d’un gouvernement de transition chargé de veiller notamment à l’enclenchement d’un vrai processus vers une République démocratique fondée sur l’État de droit, les libertés, la démocratie, la justice sociale et le suffrage universel secret et libre. «Nous interpellons les décideurs de l’Armée, en charge constitutionnelle de la sécurité du pays et de ses habitants, à bannir toute tentation de répression ou état d’urgence contre le refus populaire clair et massif exprimé dans la rue» a conclu le collectif. Parmi les signataires de la lettre, l’on cite, entres autres,Ahmed Badaoui (syndicaliste, Alger),
Baghdadi Mouloud (ingénieur, Boumerdès), Benmadani Nordine, (médecin, Tizi-Ouzou), Benmédakhène Hocine (journaliste chroniqueur, Annaba) Bennadji Brahim (député de Béjaïa), Boudjema Hacene (Directeur fonction publique universitaire, Paris), Brahimi Ali (militant amazigh, ancien parlementaire, Bouira),)
Kaïd Samia (psychologue militante démocrate, Alger),Moktfi Kamel (Toxicologue, Montréal), Moussouni Akli (expert agronome, Bouira),
Namaoui Mohamed (cadre, ancien attaché parlementaire, Mostaganem/Londres),
Dr Saâdallah Abdelkader (chercheur et enseignant universitaire).
A. N. Ch.
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