Le président de l’Alliance nationale républicaine (ANR), le docteur Belkacem Sahli, s’est joint à plusieurs acteurs politiques, intellectuels et personnalités nationales pour exprimer sa solidarité avec l’écrivain et chroniqueur, Kamel Daoud, victime d’un appel au meurtre prononcé à son encontre par le salafiste Abdelfatah Hamadache. S’exprimant, hier à Alger, à l’occasion de la réunion des cadres régionaux de son parti, Belkacem Sahli a condamné fermement l’appel du salafiste Abdelfatah Hamdache à l’exécution du journaliste et chroniqueur Kamel Daoud, auteur des délations jugées «hostiles à l’Islam et aux valeurs nationales», sur le plateau d’une chaîne de télévision étrangères. En effet, cette question a lancé une polémique autour notamment de la liberté de penser dans notre pays et fait réagir plus d’un. «L’affrontement des idées se fait par d’autres idées, mais pas par la violence », martèle le conférencier qui rappelle que l’utilisation de l’Islam pour des fins politiques a couté à l’Algérie plus de 200 000 victimes entre intellectuels et autres citoyens. Abondant sur le même sujet, Le conférencier n’a pas caché son inquiétude quant à la montée de la violence au sein de la classe intellectuelle dans notre pays. Donnant les exemples des rixes survenu, il y a quelques jours à l’université de Batna, entre les étudiants et des employés d’un restaurant universitaire. Il a encore cité une scène de violence en armes blanches à l’université de Mostaganem, à l’origine d’une discorde autour de la reprise des cours après une grève contestée. Le président de l’ANR a saisi l’occasion d’hier pour brosser un tableau général sur la conjoncture sociopolitique actuelle de notre pays. La question de la chute des cours du baril, actuellement sous le seuil de 60 dollars, et son impact sur l’économie nationale, à été largement commentée, puisqu’elle constitue le point phare de la stabilité sociale. Il estime que la situation actuelle n’est pas aussi alarmante et, vu les réserves existantes et les prochaines rentrées pétrolières qui seront encore importantes, l’Algérie a les capacités de gérer jusqu’à quatre (04) ans de crise. « L’Algérie peut gérer la crise à court et moyen terme, il n’y a pas lieu de s’alarmer », a-t-il rassuré, en soulignant la nécessité d’ouverture immédiate d’un débat pour diversifier nos exportations et encourager l’investissement hors hydrocarbures. Pour concrétiser cet objectif, Sahli appelle à baisser les dépenses publiques, et encourager le financement privé des projets, grâce à l’encouragement des crédits bancaires. Il a applaudi, dans ce sens, les initiatives de la construction du nouveau port d’Alger, prévu à Cherchel, et dont le financement sera pris en charge par la même entreprise, ainsi que la rénovation du complexe sidérurgique d’El Hadjar, qui a bénéficié d’un crédit de 600 millions de dollars de la part d’une banque algérienne. Cette démarche permettra, soutient le président de l’ANR, de faire circuler plus de 10 milliards de dollars existants dans nos banques. Le conférencier prône encore la bonne gouvernance des politiques sociales, la gestion des dépenses publiques et la révision des politiques de subvention dans différents secteurs. Concernant les activités de son parti, il a rappelé qu’une série de rencontres est programmée avec différents partis politiques dans le cadre de la construction d’un débat constructif. Des rencontres qui s’insèrent dans le contexte du projet du FFS portant la préparation de la conférence nationale du consensus. L’ANR encourage d’ailleurs cette initiative, dans le sens où le FFS présente une feuille blanche pour les propositions de sortie de crise, et tente de réunir toutes les sensibilités dans l’intérêt de la nation. Cependant, il a confirmé son rejet de l’initiative de la Cnltd (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique), qui remet en cause la légitimité du président de la République et des institutions de l’État.
Salim Nasri