Accueil ACTUALITÉ L’ANCIEN MINISTRE DE L’ÉNERGIE, ABDELMADJID ATTAR : « La 3e  guerre mondiale est énergétique »

L’ANCIEN MINISTRE DE L’ÉNERGIE, ABDELMADJID ATTAR : « La 3e  guerre mondiale est énergétique »

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Les défis à relever par les membres du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) qui tiennent leur 7e sommet à Alger, à partir de demain, les enjeux du marché gazier face à la mutation de la scène énergétique mondiale ainsi que le rôle que pourrait jouer l’Algérie pour maintenir sa position de leader dans la région ont été les principaux sujets abordés, hier, par l‘ancien ministre de l’Énergie, Abdelmadjid Attar, invité du Forum d’El Moudjahid placé sous le thème «  La souveraineté énergétique au cœur de toutes les stratégies ».   
L’ancien PDG de la Sonatrach,a souligné que cet évènement est d’une importance capitale non seulement pour les pays membres du GECF, mais également pour les pays acheteurs dans un monde, dit-il,  complexe basé sur des stratégies et des alliances où chaque partie tente de défendre ses intérêts. « La 3e guerre mondiale est énergétique », a affirmé Abdelmadjid Attar, rappelant qu’une incertitude générale règne sur les perspectives d’évaluation des paramètres géopolitiques à l’horizon 2027-2030, et ce, en raison de quatre évènements qui se sont succédés ces dernières années.
Il a cité la crise de Covid qui a mis à genou toutes les économies paralysant tous les secteurs à travers le monde, y compris celui des hydrocarbures, la crise énergétique de 2021 notamment en Europe, l’Allemagne en tête après la défaillance des systèmes  des énergies renouvelables qui a poussé certains pays à se rabattre sur le charbon. Les énergies renouvelables ont été incapables, à l’époque, d’assurer la reprise des investissements comme c’est le cas de l’Allemagne qui a été ainsi forcée à faire appel au charbon à raison de 40% alors les écoliers et scolaires ne représentent que 7%. La France a connu également la même situation avec ses centrales nucléaires qui produisent de l’électricité.  
Il y a aussi, enchaîne l’ancien ministre, la crise russo-ukrainienne et l’actuel conflit au Moyen-Orient qui ont généré et génèrent encore des mutations profondes à des conséquences qui ne sont pas encore visibles. Toutes ces mutations, ajoute le consultant en stratégie, modifient les alliances et réorganisent totalement le commerce mondial.
Tous ces évènements ont démontré, selon lui, que les pays acheteurs ne peuvent pas, pour l’heure, se démettre totalement du besoin au liquide précieux. Le besoin en gaz est ainsi revenu au-devant de la  scène, dit le conférencier, et les pays consommateurs sont allés à la recherche d’autres fournisseurs pour remplacer le gaz russe.  

L’Algérie pourrait jouer le rôle de fédérateur
Ce besoin sera également l’enjeu du sommet du GECF qui se tient à Alger où les pays membres sont appelés à relever certains défis pour pouvoir défendre, en groupe, leurs intérêts. Parmi ces défis, souligne l’intervenant,  il y a le besoin d’avoir la souveraineté sur cette source, et ce, à travers des investissements en partenariat entre les pays membres ainsi que la valorisation de la production.   
Le sommet devrait également, ajoute l’ancien ministre, déboucher sur des mécanismes en matière de fixation des prix,  c’est-à-dire mettre en place des formules de construction des prix.   Il y a aussi le souci de la durée des contrats qu’il faut définir, poursuit l’intervenant, mais surtout éviter que le marché gazier ne devient  un terrain de compétition pour les pays du GECF d’où la nécessité de ressouder les rangs et d’avoir une stratégie commune pour s’imposer en tant qu’acteur souverain sur ses ressources du fait, indique-t-il, que le monde est composé de pays producteurs, des pays qui cherchent à en avoir le contrôle sur les prix et de ceux qui sont en mesures de payer.  Il faudrait également mettre en œuvre les 12 engagements pris lors du dernier sommet tenu au Qatar en 2022.  Quel rôle pour l’Algérie ?  L’intervenant estime que l’Algérie, de par ses richesses, sa position géographique, son statut de leader en Afrique et sa place indiscutable au sein de l’OPEP, pourrait  contribuer aux rapprochements des positions des uns et des autres et de dégager un consensus exactement comme elle l’a fait en 2016 lors du sommet de l’OPEP qui joue, depuis, le rôle de stabilisateur du marché et des prix à l’échelle mondiale.  
Brahim O.

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