L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, est revenu, hier, sur le « deal » conclu entre Donald Trump, président sortant des États-Unis et le Roi marocain Mohamed VI portant reconnaissance, par Washington, de la « marocanité » sur le territoire sahraoui contre la normalisation des relations avec, l’autre occupant, israélien.
«La décision du président américain de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental après le troc de la cause palestinienne en normalisant les relations diplomatiques avec l’État hébreux a produit un effet contraire auprès du Maroc qui s’attendait à un fort soutien », a déclaré, hier, le diplomate de la RASD, lors d’une journée parlementaire consacrée à la cause sahraouie, tenue à l’Assemblée populaire nationale. Et pour preuve, ajoute l’intervenant sahraoui, la manœuvre du duo Maroc/USA a été condamnée et dénoncée par plusieurs pays à travers le monde, réitérant le droit indéniable des Sahraouis à l’autodétermination, comme l’atteste d’ailleurs les nombreux diplomates présents, de la Russie, l’Afrique du Sud pour ne citer que ceux-là, en plus du soutien des pays d’Asie, de l’Amérique Latine, d’Europe, de l’organisation onusienne, l’ Union africaine ainsi que l’Union européenne. « Je tiens à vous remercier tous pour votre soutien indéfectible à la cause sahraouie », a-t-il dit, à ce sujet. Au plan intérieur, le diplomate sahraoui a salué l’élan de solidarité et de l’engouement par milliers des Sahraouis pour s’engager auprès des forces armées sahraouies dans le combat contre l’ennemi marocain qui a subi, depuis la reprise des hostilités armées, après la violation par le Maroc du cessez-le-feu signé en 1991, des pertes énormes que « le pays feint à cacher », avant de réitérer la détermination du peuple sahraoui à poursuivre la lutte armée jusqu’au recouvrement de son indépendance. « Nous continuons la lutte sur tout le territoire sahraoui jusqu’à l’indépendance et le recouvrement de la souveraineté sahraouie sur toutes ses terres, à l’exemple de l’Algérie. Comme nous continuons à œuvrer pour la paix sur la base des résolutions des Nations unies et de l’Union africaine, loin de la politique expansionniste de l’occupant marocain qui menace la stabilité de toute la région », a encore souligné le représentant sahraoui à Alger.
Reconnaissance au soutien sans faille de l’Algérie
Pour sa part, la ministre sahraouie de la Coopération, Fatima El Mehdi, a, après avoir remercié l’Algérie pour son soutien à la cause sahraouie, a affirmé « que ce qui se passe au Sahara occidental est la répétition de l’Histoire comme le cas de l’Algérie et le colonisateur français. « Un pays que nous ne cesserons jamais de remercier », a-t-elle ajouté dans ce contexte, tout en réitérant la détermination du peuple sahraoui à continuer la lutte jusqu’à l’aboutissement de ces revendications à savoir l’indépendance du pays.
« La situation bouillonne mais de volonté et de détermination de ces nombreux sahraouis qui rallient les forces sahraouies sur tous les fronts pour combattre l’occupant marocain. Car le peuple sahraoui est aujourd’hui plus fort que jamais et qu’il n’est plus le même qui, jadis, pris en otage par les Nations unies. », a affirmé Mme Fatima Elmahdi, assurant que les Sahraouis n’abandonneront jamais la lutte armée sans réelles garanties quant à la tenue d‘un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui, car aujourd’hui il a le contrôle de la situation. Évoquant la situation dans le camp des réfugiés, elle a estimé que « les conditions dans les camps des refugiés sont certes difficiles, notamment ces derniers temps avec l’arrivée de nouveaux déplacés, l’Algérie, que nous tenons à remercier, a avec sa louable contribution, énormément allégé la souffrance du peuple sahraoui ».
Ces interventions des représentants sahraouis interviennent après le discours d’ouverture du président de l’Assemblée populaire nationale APN, Kamel Chenine, qui avait réitéré l’engagement de l’Algérie pour les Sahraouis et son soutien inconditionnel à des causes justes, dont celle du Sahara Occident, affirmant qu’il s’agit-là d’un principe pour l’Algérie indépendante. Il a également appelé la communauté internationale à travailler de concert pour le même principe pour défendre le droit des peuples opprimés et colonisés, rappelant que pour l’Algérie ce principe n’est ni à marchander ni à troquer et encore moins à réviser car, ajoute-t-il, « nous prêchons la paix à travers le monde ». Plusieurs autres intervenants ont succédé à la tribune pour apporter et réaffirmer leur soutien à la cause sahraouie, dont, entre autres, Bouzid Lazhari, président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Saïd Layachi, président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïda Bounab, présidente du groupe parlementaire d’amitié Algérie-Sahara occidental, ainsi que Smaïl Debbeche, universitaire spécialistes en relations internationales.
Des représentants diplomatiques en Algérie, dont l’ambassadeur de la Russie, étaient également de cette rencontre. À rappeler que cette journée parlementaire, dédiée à la cause sahraouie, a été organisée par la commission des Affaires étrangères, de la Coopération et de l’Émigration de l’APN, sous le thème « pour l’activation du droit des Sahraouis à l’autodétermination ».
Brahim Oubellil
