L’envoyé spécial du président de la République chargé du dossier du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani, a qualifié les propos du ministre espagnol des Affaires étrangères, en réponse aux déclarations du président Tebboune « de désobligeants et d’inacceptables».
Belani a ajouté que les propos de Jose Manuel Albares ne contribueront pas à créer des conditions pour une reprise apaisée et normale des relations entre l’Algérie et l’Espagne. L’Envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb, enfonce le clou en affirmant que le gouvernement espagnol doit assumer les propos de son ministre qui sont contraires aux us et pratiques protocolaires. « Le département de Albares doit assumer ses errements car nous disposons de l’enregistrement sonore qui confirme qu’il a bien tenu des propos offensants qui sont aux antipodes de la correction et de la bienséance protocolaire », a souligné Belani tout en assumant le chef de la diplomatie de Madrid à en assumer. Le président Tebboune avait, lors de sa rencontre avec les représentants des médias nationaux affirmé que les conditions pour un retour de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid ne sont pas encore réunies. Il avait même ajouté qu’il « est bien chez-lui en Algérie et que son retour à son poste en Espagne ne peut pas être envisagé sans des explications convaincantes concernant la volte-face du gouvernement espagnol dans le dossier du Sahara occidental. Jose Manuel Albares a été envoyé au front par son chef du gouvernement Pedro Sanchez pour tenter de trouver la parade aussi bien pour tenter d’une part d’amener l’Algérie à accepter l’adoption par l’Espagne des thèses de Rabat concernant le règlement du problème du Sahara occidental dans le cadre d’une large autonomie qui garantirait la marocanité des territoires et d‘une autre de faire cesser la fronde des plusieurs partis espagnols qui voient en la nouvelle position de l’Espagne, une dérobade, un parjure et une fuite des responsabilités. Parmi les critiques les plus incisives celle du parti Vox qui a accusé le Premier ministre Pedro Sanchez de « soumission » au Maroc, en s’abstenant de demander l’inclusion des enclaves de Ceuta et Melilla dans l’Otan, sur fond d’atteinte à l’intégrité territoriale que subit constamment l’Espagne avec les invasions de vagues de migrants dans ces villes autonomes. Dans sa demande d’une plus grande protection de Ceuta et Melilla face à la revendication « annexionniste du Maroc », cette formation politique qui siège au parlement a interpellé le gouvernement, en mars dernier, pour savoir si tous les pays membres de l’Otan « ont été informés de l’atteinte à l’intégrité territoriale que subit constamment l’Espagne avec les invasions de vagues de migrants en provenance du Maroc dans les villes autonomes », écrit le quotidien espagnol Ceutaldia. La députée Vox de Ceuta, Teresa Lopez, a souligné que « le Maroc a autorisé une véritable invasion migratoire illégale à partir de son territoire » », dont l’objectif n’est autre que « de faire pression sur l’Espagne pour qu’elle agisse en faveur de ses intérêts », ajoute la même source. Face à cette menace constante du Maroc, le parti insiste sur le fait que « c’est l’Exécutif espagnol, en tant que membre de l’Otan, qui a la capacité de consulter les nations alliées lorsque l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties est menacée ». « Cependant, le gouvernement Sanchez montre non seulement une apathie flagrante face à cette invasion de migrants, mais l’encourage également », dénonce cette formation espagnole. Et ce chantage par les vagues migratoires a fini par s’avérer payant avec le gouvernement de Pedro Sanchez, qui au lieu d’assumer les responsabilités historiques de l’ancienne puissance coloniale a préféré s’aligner sur les positions de Rabat qui sont contraires à la volonté de la communauté internationale qui œuvre pour la mise en place d’un cadre légal et juste qui garantit aux sahraouis le droit à un référendum d’autodétermination.
Slimane B.