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« L’ALGÉRIE DANS LA PANDÉMIE DU CORONAVIRUS : CRISES, HIRAK ET DÉCANTATIONS » : Ouvrage collectif en hommage à Abdelhamid Benzine 

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La pandémie du coronavirus qui sévit à travers le monde depuis plus d’une année maintenant n’a laissé aucun secteur indemne. N’a épargné aucun pays, riche ou pauvre. En plus des conséquences sur les individus, des secteurs entiers ont été frappés de plein fouet.

Si la recherche des éléments scientifiques de la pandémie incombe à la communauté savante du domaine médical, ses répercussions sur la vie sociale des nations est plutôt entre les mains des chercheurs en sciences sociales. Et c’est là tout le génie d’un ouvrage collectif intitulé « L’Algérie dans la pandémie du coronavirus : Crises, Hirak et Décantations ». Edité par l’association « Les Amis d’Abdelhamid Benzine »- ancien journaliste et directeur d’Alger républicain, disparu il y a 18 ans.
Sous la direction de Hafida Ameyar, l’ouvrage sera disponible dans les librairies à compter de la semaine prochaine. Une aventure collective où cinq collaboratrices et huit collaboratrices ont apporté leur grain de sel, chacun dans son domaine de compétence comme l’exige la rigueur scientifique dans de telles approches pour expliquer les conséquences de la pandémie du point de vue de son domaine d’activité. De la psychologie, à la sociologie, en passant par l’économie, la santé et la politique. Tout y est. C’est que le virus corona a malmené tous les secteurs, alors qu’il n’a pas encore livré tous ses secrets. En Algérie, comme ailleurs dans le monde, les restrictions adoptées pour contrer l’avancée galopante du virus, étaient aussi des restrictions contre les libertés d’expression et autres droits humains.
L’ouvrage en question aborde la crise sanitaire, mais tente aussi de susciter un débat de société démocratique garante du renforcement de l’espace public et souhaite aussi stimuler les réflexions des lecteurs.
Au siège du CIDDEF (Centre d’Information et de Documentation sur les droits de l’Enfant et de la Femme), à Alger, une rencontre a eu lieu hier avec les collaborateurs et collaboratrices pour présenter le livre. La presse était naturellement conviée à couvrir l’évènement. Dans son intervention, le professeur Mohamed Belhocine, président de la cellule opérationnelle chargée d’investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques au ministère de la Santé, a estimé qu’en dépit des expériences acquises par l’Algérie en matière de lutte contre les crises sanitaires, la nouvelle pandémie a montré l’impréparation de nombre de pays, dont l’Algérie à faire face à ce genre de menace. En se focalisant sur le cas Algérie, le professeur Belhocine, également membre du Comité scientifique du suivi de l’évolution du coronavirus Covid-19 en Algérie a tiré la sonnette d’alarme sur ce qu’il est advenu du secteur de la santé dans notre pays.
« C’est un secteur fragmenté à efficience limitée » a-t-il assené, affirmant que les réformes engagées dans les années 80, et les crises successives vécues par le pays, la fuite des cerveaux ont amplement contribué à la dégradation d’un secteur des plus sensibles.
Pour l’intervenant, le virus corona a révélé au grand jour « les dysfonctionnements structurels » du secteur et confirme son étendue.
Économiquement, la machine est aussi grippée comme l’’atteste dans son intervention l’économiste Abdelatif Rabah. Il a surtout signalé les dégâts occasionnés par la pandémie et le confinement qui s’étaient traduits, a-t-il expliqué, par d’énormes pertes d’emplois, licenciements ou fermetures des entreprises, en plus de la faillite des commerçants et des artisans. La crise a révélé également, selon cette fois-ci le professeur Mohamed Nasser Eddine les fragmentations du monde du travail sur la question de l’emploi et des revenus. Cette dernière a démontré, ajoute l’orateur, que les travailleurs ne sont pas égaux devant la réglementation et la pandémie. Plus explicite, il mentionne la différence de traitement entre la Fonction publique et les entreprises, entre les hommes et les femmes, et les disparités entre les entreprises elles-mêmes.
Le professeur apporte des solutions et propose la révision de ces mesures, et appelle à la prise en compte réelle des cas avérés et ceux pouvant surgir à l’avenir en période de crise. Le mouvement populaire et citoyen le « Hirak » a été également abordé par Fatima Oussedik et Belkacem Mustefaoui qui ont évoqué le traitement médiatique réservé au hirak par notamment les médias publics et le pouvoir en général. Il y avait encore plusieurs intervenants.
En résumé, l’ouvrage qui se veut un hommage au défunt Benzine raconte les conséquences de la pandémie mais aussi l’Algérie dans toute sa profondeur et dans tous ses aspects.
À signaler que le livre est accompagné de dessins d’enfants, reflétant leur regard sur la pandémie, le confinement et les violences.
Brahim Oubellil

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